Compositeur et danseur français d'origine italienne.
Originaire de Florence, il entre à quatorze ans au service de la duchesse de Montpensier et se fait bientôt connaître comme danseur et violoniste. En 1653, il se produit aux côtés du jeune *Louis XIV dans le *Ballet de la Nuit ; la même année, il est nommé Compositeur de la musique instrumentale et collabore de plus en plus activement aux *ballets de cour. Il dirige alors la Bande des petits violons, qui rivalise avec les Vingt-quatre Violons du roi. En 1661, il est nommé Surintendant de la Musique et reçoit ses lettres de naturalisation. À l'image de son maître Louis XIV, il règne en monarque absolu sur les divertissements musicaux de la cour, comme lors des fêtes royales des Plaisirs de l'île enchantée (1664). La même année marque le début de sa collaboration avec *Molière pour le Mariage forcé. D'autres *comédies-ballets suivent bientôt, dont George Dandin (1668), Monsieur de Pourceaugnac (1669), le *Bourgeois gentilhomme (1670). Soutenu par Colbert, Lully rachète le privilège de l'opéra à Pierre Perrin en 1672 et devient directeur de l'*Académie royale de musique jusqu'à sa mort.
D'abord auteur de pièces instrumentales pour les ballets de cour - danses diverses comme les *menuets du Ballet de la Raillerie (1659) et du *Ballet de l'Impatience (1661), ouvertures à la française dans le Ballet d'Alcidiane (1658) et airs italiens du Ballet des Amours déguisés (1664) -, puis de l'ensemble de la musique, Lully, avec I. *Benserade, oriente le genre vers une forme plus dramatique et plus unifiée (Ballet des Muses, 1666 ; *Ballet de Flore, 1669). Ce souci de cohérence se retrouve dans les comédies-ballets qu'il signe avec Molière et, par la suite, dans la *tragédie en musique, genre qu'il crée avec P. *Quinault en intégrant dans le cadre régulier de la tragédie classique les divertissements chantés et dansés propres au ballet de cour et à la comédie-ballet. Proche de la déclamation, le récitatif en est l'élément dramatique principal, mais les airs-monologues, les chœurs et les danses chantées ou purement instrumentales - parmi lesquelles les vastes *chaconnes et *passacailles - contribuent à faire de ce genre un spectacle total. Comme pour ses ballets et ses comédies-ballets, Lully fait appel à P. *Beauchamp pour la chorégraphie de ses opéras. Après Cadmus et Hermione (1673), il compose avec Quinault dix autres tragédies en musique (*Alceste, 1674 ; Thésée, 1675 ; *Atys, 1676 ; Isis, 1677 ; Proserpine, 1680 ; Persée, 1682 ; Phaéton, 1683 ; Amadis, 1684 ; *Roland, 1685 ; *Armide, 1686), deux *pastorales (les Fêtes de l'amour et de Bacchus, 1672 ; Acis et Galatée, 1686) et deux ballets (le *Triomphe de l'amour, 1681 ; le Temple de la Paix, 1685). Il collabore aussi avec T. *Corneille pour deux tragédies lyriques : *Psyché (1678) et Bellérophon (1679).