Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
W

John Weaver (1693 ?-apr. 1753). (suite)

JNL

Chorégraphies. The Tavern Bilkers (1702) ; The Loves of Mars and Venus (1717) ; Orpheus and Eurydice (1718) ; Cupid and Bacchus (1719-1720) ; The Judgement of Paris (1733).
Bibliographie. Ralph R., The Life and Works of John Weaver, Dance Books, Londres, 1985.

Carl Maria von WEBER (1786-1826).

Compositeur, pianiste et chef d'orchestre allemand.

Fils du directeur musical d'une troupe de théâtre ambulante, il apprend le contrepoint avec Michael Haydn, avant d'écrire son premier opéra à douze ans. Chef d'orchestre ou intendant à la cour des princes, il sillonne les provinces allemandes avant d'être nommé directeur musical de l'Opéra de Prague en 1813, et de Dresde en 1817. C'est sur sa suggestion que Friedrich Kind tire d'un conte de fées le livret du Freischütz : ce sera un succès mondial et le véritable acte de naissance de l'opéra romantique allemand. Mélodiste qui allie grâce et simplicité, orchestrateur d'une finesse et d'une concision hors du commun, il est le dernier des classiques et le premier des romantiques.

Sa place dans l'histoire du ballet tient à une pièce de piano, l'Invitation à la danse (G. *Balanchine, 1924; A. *Milloss, 1934), orchestrée par H. *Berlioz, qui est à l'origine d'un des plus éclatants succès des *Ballets Russes, le *Spectre de la rose (M. *Fokine, 1911, avec V. *Nijinski dans le rôle-titre), maintes fois reprise par la suite. D'autres chorégraphes se sont intéressés aux scènes dansées de l'opéra Obéron (J. *Charrat, 1950 ; D. *Larrieu, 1986).

BT

Anton WEBERN (1883-1945).

Compositeur autrichien.

Il étudie la musicologie à l'université de Vienne. La rencontre avec A. *Schönberg (1904), qui sera son professeur jusqu'en 1908, détermine sa vocation et ses idéaux. Chef d'orchestre autodidacte, il gagne sa vie en dirigeant des orchestres de province, puis après la Première Guerre mondiale, il est nommé à la tête de l'Opéra allemand de Prague. Sa musique étant interdite à partir de 1933, sa vie devient de plus en plus précaire et isolée. Un soldat américain le tue par inadvertance en 1945. Ses œuvres miniatures et énigmatiques circonscrivent, dans une tension toujours suspendue, les limites entre la musique et le silence.

L'extrême abstraction de sa musique a intrigué de nombreux chorégraphes de la seconde moitié du xxe siècle : M. *Graham, qui sur la demande de G. *Balanchine a chorégraphié la première partie de son Épisodes (1959), considérait que sa musique est impossible à danser ; M. *Béjart, en revanche, dans Webern opus 5 (1966), traduit à la fois l'angoisse et la perfection formelle de cette musique en faisant varier des figures géométriques représentées par un couple de danseurs, tandis que le mysticisme des Cantates illumine la première partie de À la recherche de... (1968). Dans Suite viennoise (1962) c'est sur sa musique que Béjart chorégraphie la partie « le Temps ».

BT

Sur la musique de Webern. Dreams (A. *Sokolow, 1961) ; J. *Cranko (Opus 1, 1965) ; J. *Babilée (Haï-kaï, 1969) ; A. *Milloss (Panta rhei, 1972) ; G. *Tetley (Contredances, 1979) ; J. *Kylian (No More Play, 1988 ; Sweet Dreams, 1990) ; R. *Petit (Passacaille, 1994).

Clara WEBSTER (1821-1844).

Danseuse britannique.

Après des débuts avec son frère en 1830, elle se produit en 1836 au Haymarket Theatre de Londres et participe à des tournées en Irlande et dans le nord de l'Angleterre. Elle est l'une des premières danseuses britanniques à interpréter *cachuchas, *cracoviennes et tyroliennes. Elle meurt de ses brûlures, son costume s'étant enflammé en pleine représentation de The Revolt of the Harem au Drury Lane Theatre.

CH

Bibliogaphie. I. Guest, Victorian Ballet-Girl, éd., lieu, 1957.

Charles WEIDMAN (1901-1975).

Danseur, chorégraphe et pédagogue américain.

Il grandit à Lincoln (Nebraska), sa ville natale, où il commence à étudier la danse parallèlement à des études brillantes, révélant des talents pour le dessin et un goût prononcé pour l'histoire et l'architecture. C'est aussi à Lincoln qu'il voit danser R. *Saint Denis en 1916. S'inspirant de son travail, il compose alors une série de solos qu'il présente en 1919, puis rejoint en 1920 le *Denishawn qu'il quitte en 1928 avec D. *Humphrey et P. *Lawrence pour ouvrir une école et former une compagnie. Avec Humphrey, il travaille aussi sur *Broadway. Leur association se poursuit sous divers noms jusqu'en 1945. Weidman continue alors à enseigner et fonde avec des élèves le Theatre Dance en 1947. En 1960, il s'associe avec le sculpteur Mikhail Santaro et ouvre avec lui un studio à New York baptisé Expression of Two Arts Theatre. Vizualisations from a Farm in New Jersey, sa dernière création, en hommage à Saint Denis, est présentée durant la saison 1974-1975.

Weidman est l'une des premières grandes figures masculines de la *modern dance américaine. Son enseignement favorisera d'ailleurs l'émergence d'interprètes masculins : J. *Limón, W. *Bales, B. *Fosse, entre autres, étudieront avec lui. Danseur remarquable, il se distingue en outre par ses talents de comédiens et sa capacité à capter le mouvement observé chez les autres pour en faire le matériel de sa danse (On my Mother' Side, 1940 ; Flickers, 1942). Moins tourné vers le mouvement pur que Humphrey, il introduit dans ses créations humour et ironie pour aborder des thèmes à forte implication sociale : Fables for Our Time (1947), The War Between Men and Women (1947), Is Sex necessary ? (1959).

PLM

Autres chorégraphies. Ringside (1928), Kinetic Pantomime (1934), Quest (1936), A House Divided (1945), Brahms Waltzes (1967), Letters to Mrs Bixby (1972).

Hans WEIDT, [ou W. Jean ] (1904-1992).

Danseur, chorégraphe et pédagogue allemand.

Né à Hambourg, il s'initie à la danse dans un groupe folklorique, puis avec S. *Leeder et Olga Brandt-Knack. Jardinier, issu d'un milieu ouvrier, il poursuit dans son œuvre la recherche d'une danse capable de changer les injustices sociales. Avec son premier groupe, qui rassemble des chômeurs (1925-1929), et son deuxième groupe, Die rote Tänzer (1929-1933), il présente dans les théâtres et les rassemblements communistes des chorégraphies à mi-chemin entre la *pantomime, le Tanzdrama et l'agit-prop. Après avoir été arrêté en 1933 pour sa danse masquée Potsdam, il participe à l'olympiade des travailleurs à Moscou et, de là, émigre. Jusqu'en 1939, il partage sa vie entre Paris, Moscou et Prague, poursuivant sans relâche (jusque dans l'illégalité) sa collaboration avec les artistes engagés et les organisations communistes qu'il croise. Ainsi, à Paris, il travaille pour le parti communiste, se lie avec Jean-Louis Barrault et J. *Cocteau et crée les Ballets Weidt (Sous les ponts de Paris, 1937). À la déclaration de la guerre, il est déporté en Algérie comme apatride, puis s'engage dans l'armée britannique. En 1946, il fonde le Ballet des arts à Paris, où dansent D. et F. *Dupuy, et obtient la médaille d'or au Concours de Copenhague avec la *Cellule. De retour en Allemagne en 1948, il dirige le groupe et l'École de danse de la Volksbühne, puis relance le forum des Heures de la danse (1978-1984). Entre-temps, il travaille comme chorégraphe indépendant et crée un groupe expérimental de jeunes danseurs à l'Opéra-Comique de Berlin (1958-1966), pour lequel il crée notamment No pasarán (1960). Sans jamais renier ses convictions, il se heurte cependant aux exigences du réalisme-socialiste. La force d'expression de sa danse, critique, pleine d'amour pour les opprimés, semble s'être mieux épanouie en France, où il a laissé de fortes traces dans le milieu de la danse et du théâtre.