Susan BUIRGE (née en 1940). (suite)
Rompant avec l'esthétique de Nikolais dont le travail reste toutefois pour elle une « explosion de potentialités, d'invention qui lui ouvrent la voie », S. Buirge rejoint un art minimal par l'extrême sobriété du geste et les processus *répétitifs. Autant que son enseignement, ses créations contribuent activement à introduire en France les innovations de la danse américaine : performances dans des lieux insolites, remise en question du rôle du chorégraphe et de la relation au public, collaboration avec des plasticiens et des vidéastes (dès 1968, elle utilise la vidéo sur scène dans son solo Televanilla créé à New York). À l'écoute des mythes fondateurs, ses chorégraphies rigoureusement structurées se fondent sur une danse abstraite qui se nourrit de la puissance émotive du mouvement : lenteurs ineffables et furtives accélérations taillent lignes et volumes dans l'espace avec un travail dense et concis du torse et une forte sollicitation des bras. De *Parcelle de ciel (1985), pièce lumineuse et emblématique de son parcours, jusqu'à la sérénité du « Cycle des saisons » débuté en 1994 par *Kin-iro no kaze no kanata et conclu en 1998, elle reste fidèle à sa démarche : faire de la chorégraphie un art du « bâtir » permettant aux êtres de se situer.
IF, PLM
Autres chorégraphies. Cutoff (1970) ; Rite (1975) ; Tamis (1980) ; Sas (1982, repr. 1993) ; Trilogie d'Artémis (1987-1988) ; Matomanoma (1993).
Bibliographie. S. Buirge En allant de l'ouest à l'est, Carnets 1989-1993, Le Bois d'Orion, 1996.
Filmographie. Des Sites (1984, chor. Buirge, réal. Don Foresta) ; les Yeux de Matthieu (1984, réal. Nicolas Cahen).