Costumière américaine d'origine russe.

Brodeuse de formation, elle quitte la Russie pour Paris en 1923. Elle fait ses débuts de costumière en réalisant des modèles dessinés par d'autres, tout d'abord pour la saison inaugurale du *Ballet russe de Monte-Carlo en 1932 puis pour les Ballets 1933 de G. *Balanchine. Elle travaille également pour des *revues à Londres ainsi que pour F. *Ashton, avant de s'installer à New York en 1939. C'est là que se développe sa carrière de créatrice de costumes. Travaillant aussi bien pour des *comédies musicales à *Broadway que pour le cinéma, le théâtre ou l'opéra, elle collabore avec de nombreuses compagnies de danse dont l'*ABT. À partir de 1964, elle se consacre exclusivement au *NYCB et en premier lieu à Balanchine pour qui elle crée les costumes de 47 ballets entre 1949 (la Bourrée fantasque) et 1977 (Vienna Waltzes).

Ses premières réalisations lui valent les encouragements de Ch. *Bérard, A. *Derain et, par la suite d'H. *Matisse, P. *Picasso, M. *Chagall ou E. *Berman, qui apprécient l'intelligence avec laquelle elle traduit leurs dessins en trois dimensions pour un corps en mouvement. Ses propres créations confirment cette capacité unique à saisir le mouvement et les proportions des danseurs qui, alliée à une profonde intelligence de la « ligne » balanchinienne, lui permet, selon les termes de W. *Terry, de faire passer « la mélodie du mouvement du corps à l'espace ».

MK

Danseuse russe.

Fille du danseur et pédagogue Platon Karsavine, elle est formée à l'École de ballet de *Saint-Pétersbourg par P. *Guerdt, C. *Johansson et E. *Cecchetti. Elle rejoint le *Mariinski en 1902 où elle tient ses premiers rôles importants en 1904. Engagée dès 1909 par S. *Diaghilev, elle se partage dès lors entre les deux compagnies. Elle est également invitée à danser dans les plus grands théâtres européens. Épouse d'un diplomate britannique, elle s'installe à Londres en 1918, poursuivant sa collaboration avec Diaghilev jusqu'en 1929, puis danse pour le *Ballet Rambert (1930-1931). Ayant mis fin à sa carrière, elle participe activement au développement du ballet britannique, comme pédagogue, maître de ballet et, jusqu'en 1955, comme vice-présidente de la Royal Academy of Dancing.

Danseuse d'une grande beauté, elle marque ses rôles de sa personnalité exceptionnelle, tant dans le répertoire classique que dans les nouvelles formes de danse *académique. Au Mariinski, consacrée dans le *Corsaire en 1909, elle danse entre autres le *Lac des cygnes, la *Bayadère, *Paquita et *Giselle, et fait en 1915 une prestation dramatique remarquée dans la *Fille mal gardée. Elle fait aussi partie du petit groupe rassemblé autour de M. *Fokine et avec lequel celui-ci crée ses premières œuvres. Elle occupe aux *Ballets Russes une place tout à fait particulière : Diaghilev la fait entrer au comité très restreint qui élabore les projets de la compagnie. Le couple vedette qu'elle forme avec V. *Nijinski contribue au succès des plus importantes créations de la période Fokine. Elle y déploie la variété de son talent, d'un idéal romantique inégalé dans les *Sylphides, le *Spectre de la rose ou *Carnaval, à un exotisme d'une intense sensualité dans Cléopâtre, *Schéhérazade ou la Légende de *Joseph. Sérieuse et réfléchie, elle travaille ses rôles avec sensibilité, s'attachant à l'aspect dramatique de ses personnages. Sa composition brillante et émouvante du rôle-titre de l'*Oiseau de feu lui apporte une gloire internationale. Elle bouleverse le public dans *Giselle par la profondeur et le lyrisme contenu de son désespoir et le séduit en campant dans *Petrouchka une ballerine piquante et écervelée. Interprète idéale, attentive à comprendre la démarche du chorégraphe, elle est aussi la créatrice de *Jeux de Nijinski et du *Tricorne de L. *Massine.

Retirée de la scène, elle donne des conférences démonstrations mémorables sur le travail de l'interprète. Elle dirige la reprise d'œuvres des Ballets Russes comme le Spectre de la Rose ou l'Oiseau de feu, transmettant ses rôles à M. *Fonteyn, et enseigne à F. *Ashton la scène de mime de l'acte II de la Fille Mal gardée qu'il inclut dans sa propre version. Enfin, elle publie une autobiographie, Theatre Street (Londres, 1930), et deux traités, Ballet Technique (1956), et Classical Ballet : The Flow of Movement (Adam & Charles Black, Londres, 1962).

MFB

Danseur et chorégraphe japonais.

À partir de 1961, il étudie la danse *moderne avec T. *Eguchi ainsi que la danse classique. En 1963, il rencontre K. *Ohno, puis, en 1964, T. *Hijikata et commence à danser dans leurs productions, notamment dans Barairo Dansu [Danse en rose] de Hijikata en 1965. En 1966, il donne son premier récital, Takkei Seibo [La Vierge Marie crucifiée], et, en 1971, fonde la Tenshi Kan [la Maison des anges], institution dédiée au *butô et à l'ésotérisme. Son intérêt pour la pensée de R. *Steiner le décide à fermer Tenshi Kan et à partir pour l'Allemagne en 1979 pour étudier à l'Eurythmeum de Stuttgart et participer à des *performances d'*eurythmie. De retour au Japon en 1985, il relance la Tenshi Kan comme une école d'eurythmie. Sa conception du butô comme un rite secret fondé sur un monologue spirituel avec soi-même le porte plutôt à aborder la scène par le solo et l'*improvisation. Setsuko Yamada et Kôta Yamazaki figurent parmi les élèves de la Tenshi Kan.

MG

Danseuse et chorégraphe russe.

Formée à l'École de danse de *Moscou, elle devient première danseuse de caractère au Bolchoï (1954-1976). Dans les années 1960, elle signe avec son mari Vladimir Vassiliov (né en 1931) des chorégraphies considérées comme audacieuses tel le Poème héroïque (1964, mus N. *Kartenikov) : proche de l'avant-garde, ils sont parmi les premiers en Russie à se tourner vers I. *Stravinski (le *Sacre du printemps, 1965, *Bolchoï). La Création du monde (1971, mus. Andreï Petrov, *Kirov) d'après les dessins de Jean Effel compte parmi leurs oeuvres les plus importantes ainsi que l'Histoire de *Roméo et Juliette (1972, *Novossibirsk). À partir de 1977, il dirigent le Théâtre d'État du ballet classique de *Moscou.

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