Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
M

François Robert Marcel , ou [Marcelle ] (fin XVIIe s.-1759).

Danseur et pédagogue français.

Il débute à l'*Académie royale de musique de Paris en 1703 lors d'une reprise de Cadmus et Hermione de J. -B. *Lully. Son frère cadet, Jacques Antoine, l'y rejoint de 1706 à 1709 puis de 1718 à 1721. Partenaire de M. *Blondy, interprète de L. *Pécour, il fait carrière jusqu'en 1724, se distinguant dans le genre sérieux. Élu à l'*Académie royale de danse le 19 sept. 1719, maître à danser renommé, il enseigne le *menuet et en chorégraphie plusieurs, encore diffusés à la fin du XVIIIe siècle.

NL

Bibliographie. R. Astier « François Marcel », in Dance Research II, n° 2, été 1994.

Colette MARCHAND (née en 1925).

Danseuse française.

Élève de l'École de l'Opéra de *Paris, puis de V. *Gsovski et A. *Volinine, elle débute à l'Opéra de Paris (1942-1947), se produit à Londres (1947) et rejoint le Ballet de Paris (1948-1950 et 1953-1954), où elle crée plusieurs pièces de R. *Petit. Sa carrière se partage ensuite entre le ballet (Grand B. du marquis de *Cuevas, Op. de Marseille, B. Théâtre Contemporain), le cinéma (Moulin-Rouge, réal. John Huston, 1953) et la *comédie musicale à *Broadway et à Paris. Danseuse à la technique brillante et sûre, elle doit à la superbe ligne de ses jambes d'être surnommée « The Legs ».

GP

Julia MARCUS (née en 1905).

Danseuse, chorégraphe et critique de danse française d'origine allemande.

Élève de S. *Perrotet et de M. *Wigman, elle danse à l'Opéra de *Berlin (1929-1933) et collabore avec V. *Gert dans les cabarets engagés de Berlin. Chorégraphe et interprète de parodies (Briand, Gandhi et le Lion britannique), elle danse sa Hitlerparodie jusqu'en février 1933, année où le prix de la meilleure danse grotesque lui est attribué au Concours de Varsovie. Exilée à Paris, c'est dans le milieu théâtral qu'elle trouve sa place. Après la guerre, elle s'oriente vers la critique de spectacle, notamment à la Quinzaine Littéraire, et crée un prix (associé au prix *Volinine) à la mémoire de Tatiana Barbakoff, victime des lois vichystes et morte à Auschwitz.

MF, MIB

Rolf de MARÉ (1888-1964) .

Directeur de ballet suédois.

Issu d'une riche famille d'industriel, collectionneur d'art lié à de nombreux artistes parisiens dont P. *Picasso, il fonde en 1920 les *Ballets suédois sur une idée de M. *Fokine. Il installe la compagnie au théâtre des Champs-Élysées dont il a acheté le bail pour sept ans : la salle principale est dévolue au ballet, la Comédie confiée à Louis Jouvet et de Maré fait construire une petite salle, le Studio, pour Gaston Baty. En 1925, il dissout le ballet et lance l'Opéra Music-Hall des Champs-Élysées (1925-1927) où sont présentés de nombreux spectacles, dont la *Revue nègre avec J. *Baker. Il patronne également les débuts du jeune affichiste J. *Colin. En 1932, il organise à Paris un concours de chorégraphes, le premier du genre, remporté par K. *Jooss, encore inconnu à l'époque. La même année, il fonde les Archives internationales de la danse (AID), bibliothèque-musée consacré à l'art de la danse dans le monde. En 1950, lors de la fermeture de cette institution, il fait don d'un fonds de 6 000 ouvrages environ à la Bibliothèque de l'Opéra de Paris, le reste des collections étant attribué au Musée de la danse fondé à Stockholm par son collaborateur Bengt Häger.

PLM

Bibliographie. B. Häger, les Ballets Suédois, Damase et Denoël, Paris, 1989.

Romualdo MARENCO (1841-1907).

Compositeur et chef d'orchestre italien.

Ayant composé Amore ed Arte (1870, A. *Pallerini) et Bianca di Nevers (1872, F. *Pratesi) pour la *Scala, il y devient chef d'orchestre pour les ballets en 1873, composant encore pour Pratesi L'Astro degli Afghan (1879), Day-Sin (1891), Bacco e Gambrinus (1904) et Lucce (1905). Sieba (1878) marque le débute de sa collaboration avec L. *Manzotti qui le conduit au succès d'*Excelsior (1881), *Amor (1886) et Sport (1897). Très apprécié pour ses thématiques inventives et le caractère dansant de ses mélodies, il compose aussi pour Cesare Marzagora et R. *Grassi.

ATos

Angels MARGARIT (née en 1960).

Danseuse et chorégraphe espagnole.

Après une formation en danse classique et contemporaine à l'Institut del Teatre de Barcelone, elle rejoint, de 1979 à 1983, le collectif Heura Danza, pour lequel elle signe trois pièces. Elle part ensuite à New York compléter sa formation au studio M. *Cunningham et à l'École M. *Graham, et fonde en 1985 sa compagnie, Mudances. Kolbebasar (1987, primé à *Bagnolet) reflète la dynamique d'une abstraction mobile. Sa danse compose des actions simultanées de lignes et de volumes qui gorgent l'espace d'une respiration sensuelle. La tension de rythmes syncopés est traversée, irriguée par les échos d'une certaine nonchalance. Le cercle et la spirale sont les figures récurrentes d'une écriture qui procède du flux.

L'architecture du mouvement sait se transformer en espace sensible. L'une de ses propositions les plus originales est une danse de quinze minutes, donnée en boucle pour quelques poignées de spectateurs dans une chambre d'hôtel : un désir de la ligne, du trajet, de la répétition, ouvert à la rumeur du dehors.

JMA

Autres chorégraphies. Potes (1980) ; Duna (1983) ; Atzavara (1991) ; Corol. la (1992) ; Suite d'Estiu (1993) ; Saó (1995, avec M. *Muñoz) ; Arbre de Té (1996) ; Terbola (1998).

MARIEMMA, [MARTÍNEZ CABREJAS Guillermina, dite ] (née en 1917).

Danseuse, chorégraphe et pédagogue espagnole.

Elle se forme en danse classique à Paris (Th. du Châtelet), ainsi qu'à l'*escuela bolera et au *flamenco avec Francisco Miralles et Estampío. À partir de 1940, elle donne des récitals de danse espagnole en Europe et en Amérique. Elle danse en couple avec *Antonio et L. *Massine (le *Tricorne, 1952 et 1955). Avec l'*Amour sorcier (1947, Op.-Comique de *Paris), elle commence à constituer un répertoire chorégraphique monté dans divers théâtres européens ou avec sa propre compagnie, fondée en 1955, le Mariemma Ballet de España. Professeur au Conservatoire de Madrid (1959-1985), membre du CIDD-UNESCO, elle reçoit de nombreux prix. Influencée par la *Argentina, elle distingue quatre formes dans la danse espagnole (boléra, régionale, flamenca et stylisée), qu'elle explore dans ses chorégraphies avec une grande rigueur technique et une profonde musicalité.