Chorégraphe, scénographe, costumier et pédagogue américain.
Né à Indianapolis, il suit les cours du John Herron Art Institute, se formant en ballet auprès de Theo Hewes et en *modern dance dans le style *Denishawn auprès de Forrest Thornburg. Il signe le décor et la mise en scène de The Song of Hiawatha (1927), reconstitution historique en plein air inspirée d'un poème de Henry W. Longfellow et de recherches sur les danses amérindiennes. Le spectacle est donné à Los Angeles en 1928 et Horton s'installe en Californie. Il étudie avec M. *Ito, ancien élève d'É. *Jaques-Dalcroze et met en scène des pièces de théâtre. En 1932, les Lester Horton Dancers présentent leur premier spectacle, qui deviendra le prototype des œuvres ultérieures de Horton : Kootenai War Dance, basé sur des danses indiennes, et Voodoo Ceremonial, inspiré de rituels haïtiens. En 1934, sa compagnie présente une première version de *Salomé, thème qu'il abordera à cinq reprises au cours de sa carrière.
Nourri d'ethnologie, il interprète à sa façon des danses d'Asie, de la diaspora africaine et des Amériques. Intéressé par la relation des objets et des corps, il rassemble une collection de masques et de percussions, dont il se sert en spectacle et pour enseigner. Ses décors spectaculaires, qu'il crée lui-même, sont très appréciés pour leurs couleurs audacieuses. Très appuyé par la critique, Horton crée des reconstitutions (The Painted Desert, 1934; Rain Quest, 1935), des œuvres de contestation sociale (Dictator, 1935) et des divertissements légers (Flight From Reality, 1936). Chronicle (1937) dépeint certains épisodes de l'histoire américaine sous les titres « Colonial Theme », « Expansion », « Agrarian Possession », et s'achève par la section « Incitation », scène violente où un danseur vêtu de brun est persécuté par le Ku Klux Klan. Il chorégraphie aussi une version du *Sacre du printemps (1937) pour le Hollywood Bowl, ainsi que de nombreux films pour Hollywood, dont Ali Baba et les Quarante Voleurs (1944), Salome, Where She Danced (1945) et Siren of Atlantis (1948), basant toujours son écriture du mouvement sur la recherche ethnologique.
Avec William Bowne, B. *Lewitzky et son mari Newell Reynolds, il fonde le Dance Theater et son école associée en mai 1948. Les élèves et les membres de la compagnie y reçoivent une formation à l'écoute musicale, à la scénographie, aux costumes et à la narration chorégraphique. Pour son premier spectacle, Dance Theater propose sa cinquième version de Salomé et le duo The *Beloved (1948) qui devient un classique du répertoire. En 1950, les associés du Dance Theater se séparent ; Horton reconstitue un répertoire avec des créations et de nouveaux interprètes issus de son école, dont C. *de Lavallade, Lelia Goldoni, Eleanor Johnson, J. *Trisler, J. *Truitte et un nouveau venu, A. *Ailey. Il formalise son enseignement en une série distincte d'exercices qui renforcent le torse et les jambes tout en mettant l'accent sur les figures asymétriques dessinées par les membres. Construite sur des mouvements latéraux et des gestes amples et pivotant vers le sol, la technique Horton devient la forme de base pour les danseurs afro-américains, qui l'adoptent car elle permet une formation rapide et se révèle adaptée à la morphologie de leur torse.
Fondateur de l'une des premières compagnies multiraciales américaines, modèle des pionniers de la modern dance sur la Côte ouest, à sa mort, Horton laisse en héritage sa technique, des légions de danseurs formés à son école et trois compagnies importantes nées de son influence : la Bella Lewitzky Dance Company, la Joyce Trisler Danscompany et l'Alvin Ailey American Dance Theater.
TDF
Autres chorégraphies. Mound Builders (1935, mus. Sidney Cutner) ; *Conquest (1938) ; Liberian Suite (1952, mus. D. *Ellington) ; *To José Clemente Orozco (1953).