Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
H

Louis HORST (1884-1964). (suite)

Par ailleurs, il éveille l'attention de la presse sur la création chorégraphique et crée la revue The Dance Observer en 1934. Directeur artistique, mentor et ami de danseurs modernes américains et étrangers de la première génération, il contribue également à la formation de leurs héritiers tels M. *Cunningham, P. *Taylor, P. *Bausch, L. *Childs, M. *Clarke, M. *Monk.

FdLM

Bibliographie. J. Mansfield Soares, Louis Horst, Musician in a Dancer's World, Dule University Press, Durham et Londres, 1992.

Rui HORTA (né en 1956 ?).

Danseur, chorégraphe et pédagogue portugais.

Il débute une formation en danse classique en 1974 au *Ballet Gulbenkian. En 1975, il part à New York où il étudie avec A. *Ailey et aborde les techniques *Limón et *Graham. De retour au Portugal en 1984, il est nommé directeur du Danse-Théâtre de Lisbonne. En 1987, il fonde son propre groupe, Rui Horta and Friends, et commence à chorégraphier tout en enseignant régulièrement à New York et en Europe. En 1991, il fonde le SOAP Dance Theater Frankfurt qu'il dirige jusqu'en 1997, puis poursuit une carrière de chorégraphe indépendant. Lauréat du Concours de *Bagnolet en 1992, il signe avec Object constant (1994) une œuvre où se révèlent ses thèmes majeurs : le vertige des relations humaines et l'impossibilité à communiquer. Explorant la génèse et la dilution des formes, il met en question le regard en jouant du couple inhibition-transgression.

PLM

Autres chorégraphies. Domestic Arrangements (1993) ; Khôra (1996) ; Bones and Oceans (1998, solo pour Anton Skrzypiciel).

Lester HORTON (1906-1953).

Chorégraphe, scénographe, costumier et pédagogue américain.

Né à Indianapolis, il suit les cours du John Herron Art Institute, se formant en ballet auprès de Theo Hewes et en *modern dance dans le style *Denishawn auprès de Forrest Thornburg. Il signe le décor et la mise en scène de The Song of Hiawatha (1927), reconstitution historique en plein air inspirée d'un poème de Henry W. Longfellow et de recherches sur les danses amérindiennes. Le spectacle est donné à Los Angeles en 1928 et Horton s'installe en Californie. Il étudie avec M. *Ito, ancien élève d'É. *Jaques-Dalcroze et met en scène des pièces de théâtre. En 1932, les Lester Horton Dancers présentent leur premier spectacle, qui deviendra le prototype des œuvres ultérieures de Horton : Kootenai War Dance, basé sur des danses indiennes, et Voodoo Ceremonial, inspiré de rituels haïtiens. En 1934, sa compagnie présente une première version de *Salomé, thème qu'il abordera à cinq reprises au cours de sa carrière.

Nourri d'ethnologie, il interprète à sa façon des danses d'Asie, de la diaspora africaine et des Amériques. Intéressé par la relation des objets et des corps, il rassemble une collection de masques et de percussions, dont il se sert en spectacle et pour enseigner. Ses décors spectaculaires, qu'il crée lui-même, sont très appréciés pour leurs couleurs audacieuses. Très appuyé par la critique, Horton crée des reconstitutions (The Painted Desert, 1934; Rain Quest, 1935), des œuvres de contestation sociale (Dictator, 1935) et des divertissements légers (Flight From Reality, 1936). Chronicle (1937) dépeint certains épisodes de l'histoire américaine sous les titres « Colonial Theme », « Expansion », « Agrarian Possession », et s'achève par la section « Incitation », scène violente où un danseur vêtu de brun est persécuté par le Ku Klux Klan. Il chorégraphie aussi une version du *Sacre du printemps (1937) pour le Hollywood Bowl, ainsi que de nombreux films pour Hollywood, dont Ali Baba et les Quarante Voleurs (1944), Salome, Where She Danced (1945) et Siren of Atlantis (1948), basant toujours son écriture du mouvement sur la recherche ethnologique.

Avec William Bowne, B. *Lewitzky et son mari Newell Reynolds, il fonde le Dance Theater et son école associée en mai 1948. Les élèves et les membres de la compagnie y reçoivent une formation à l'écoute musicale, à la scénographie, aux costumes et à la narration chorégraphique. Pour son premier spectacle, Dance Theater propose sa cinquième version de Salomé et le duo The *Beloved (1948) qui devient un classique du répertoire. En 1950, les associés du Dance Theater se séparent ; Horton reconstitue un répertoire avec des créations et de nouveaux interprètes issus de son école, dont C. *de Lavallade, Lelia Goldoni, Eleanor Johnson, J. *Trisler, J. *Truitte et un nouveau venu, A. *Ailey. Il formalise son enseignement en une série distincte d'exercices qui renforcent le torse et les jambes tout en mettant l'accent sur les figures asymétriques dessinées par les membres. Construite sur des mouvements latéraux et des gestes amples et pivotant vers le sol, la technique Horton devient la forme de base pour les danseurs afro-américains, qui l'adoptent car elle permet une formation rapide et se révèle adaptée à la morphologie de leur torse.

Fondateur de l'une des premières compagnies multiraciales américaines, modèle des pionniers de la modern dance sur la Côte ouest, à sa mort, Horton laisse en héritage sa technique, des légions de danseurs formés à son école et trois compagnies importantes nées de son influence : la Bella Lewitzky Dance Company, la Joyce Trisler Danscompany et l'Alvin Ailey American Dance Theater.

TDF

Autres chorégraphies. Mound Builders (1935, mus. Sidney Cutner) ; *Conquest (1938) ; Liberian Suite (1952, mus. D. *Ellington) ; *To José Clemente Orozco (1953).

Antoine HOUDAR de LA MOTTE, ou [LA MOTTE-HOUDAR A. de ] (1672-1731).

Poète dramatique et lyrique, théoricien du théâtre, français.

Il aborde le théâtre lyrique avec l'*opéra-ballet l'*Europe galante (1697, mus. A. *Campra), genre qu'il retrouve avec le Triomphe des Arts (1700, mus. Michel de La Barre), et est l'auteur de livret de nombreuses *tragédies lyriques (Amadis de Grèce, 1699, mus. André Cardinal Destouches ; Marthésie, 1699, mus. Destouches ; Canente, 1700, mus. Pascal Colasse et Antoine Dauvergne ; Omphale, 1701, mus. Destouches ; Alcione, 1706, mus. Marin Marais ; Sémélé, 1709, mus. Marais ; Scanderberg, en collab. avec La Serre, 1735, mus. J. F. *Rebel et François Francœur) et comédies lyriques (le Carnaval et la Folie, 1704, mus. Destouches ; la Vénitienne, 1705, mus. de La Barre ; le Ballet des Âges, 1737 ; les Fées, 1737, mus. de La Barre). Mais son rôle dans l'histoire de la danse, souligné par L. de *Cahusac, est surtout marqué par sa contribution au genre naissant de la *pastorale héroïque, en 1697, avec Issé (mus. Destouches), suivi plus tard de Titon et l'Aurore (1735, mus. Dauvergne).