Edouard LOCK (né en 1954). (suite)
La théâtralité des débuts est abandonnée rapidement pour une recherche sur l'autonomie, la collision et la rencontre des genres (danse, film, musique) dont l'étrangeté, l'intensité et la prise de risque seraient le dénominateur commun. Il détourne les stéréotypes sexuels (surtout féminins) tant par le costume que par les actions, réserve à ses propres films la part référentielle. La structure par collage, balisée pae des arrêts ou des changements abrupts, laisse à chaque séquence son indépendance et à chaque artiste la pleine visibilité. Stimulé par la disponibilité totale de L. *Lecavalier, jouant de la chute comme défaillance du saut, il invente une nouvelle virtuosité - qui fait école au Canada et en Europe - crue et raffinée à la fois, matière irruptive complexe agissant directement sur l'affect : vélocité, horizontales vrillées, pas de deux déglingués, spasmes, sinuosités venues d'un lointain orient. Avec " 2 " (1995), pièce de la maturité, la surcharge s'estompe, la fougue se sensualise, la mort est en sourdine.
MFe
Autres chor. La Maison de ma mère (1977) ; Lily Marlene dans la jungle (1980) ; Oranges (1981) ; Businessman in the Process of Becoming an Angel (1983) ; New Demons (1987) ; Bread Dance (1988, Het Nationale Ballet) ; Infante, c'est destroy (1991) ; Étude (1996, *Grands B. canadiens).
Biblio. C. Pontbriand, " la Chute du saut, interview avec E. Lock ", Parachute, n° 64, 1991.
Filmo. La La La Human Sex duo no 1 (1987, réal. B. Hébert) ; le Petit Musée de Vélasquez (1994, id.) ; Inspirations (1996, réal. M. Apted).