Danseuse britannique.
Formée auprès de Gueorgui Gontcharov à Shanghai, puis de N. *Legat et S. *Astafieva à Londres, elle intègre la *Royal Ballet School en 1934 et interprète la même année un Flocon de neige dans *Casse-Noisette (*Vic-Wells B.). En 1935, elle hérite de cinq rôles de A. *Markova et danse auprès de Pearl Argyle dans le Baiser de la fée, première de ses nombreuses créations pour F. *Ashton dont elle deviendra bientôt la nouvelle muse. *Apparitions (1936) impose le couple qu'elle forme sur scène avec R. *Helpmann, et renforce sa collaboration avec Ashton qui trouve en elle son interprète idéale : il lui confiera le rôle principal dans 23 de ses 25 chorégrahies pour le Vic-Wells *Royal Ballet en 25 ans. En 1936, elle aborde avec *Giselle son premier rôle principal dans une version intégrale d'un ballet du XIXe siècle déployant dans le 1eracte le charme touchant de ses dix-sept ans qui compense une approche hésitante du deuxième acte. Ce n'est qu'après des premières rencontres prudentes avec les intégrales du *Lac des cygnes (1937) et de la *Belle au bois dormant (1939) et une demi-douzaine de créations pour Ashton qu'elle se dévoile soudain dans The Wanderer (1941, Ashton), comme une ballerine sûre d'elle et de sa technique, dominant la scène sans effort, profil typique alors des seules danseuses russes. Sa solidité et la discipline qu'exigent neuf représentations hebdomadaires en pleine guerre lui donnent l'énergie de s'attaquer sans sourciller aux exigences techniques de *Symphonic Variations, adoptant exactement le style serein qui convient. Ses premières associations avec Helpmann et M. *Somes sont suivies d'une coopération peut-être plus prestigieuse mais surtout plus tapageuse avec R. *Noureev, qui draine un nouveau public vers le ballet classique, pas forcément pour les meilleures raisons. Ashton résume ainsi ses qualités rares : « Un beau port de bras, une grande musicalité, des proportions exquises. » Les derniers ballets qu'il crée pour elle, *Ondine (1958) et Marguerite et Armand (1963), exaltent ses qualités comme peu d'autres chorégraphes surent le faire, sauf peut-être R. *Petit avec le rôle superbe qu'il lui compose dans les Demoiselles de la nuit (1948, B. de Paris).
JS, LK