Éclairagiste et scénographe américaine.
Formée à la Neighborhood Playhouse de New York, elle étudie les éclairages à la Drama School de Yale. Directrice de production du WPA's Federal Theater Project et du groupe du Mercury Theater de 1937 à 1939, elle travaille aussi sur *Broadway et devient après la guerre une des plus éminentes éclairagistes de danse. Auteur des lumières d'un quarantaine de ballets pour l'*ABT, elle travaille avec de nombreux chorégraphes, mais deux collaborations dominent sa carrière : avec M. *Graham, d'une part, pour qui elle conçoit les éclairages de plus de trente créations de *Death and Entrances (1943) à The Achaic Hours (1969) ; auprès de la *Ballet Society (1946-1948) puis du *NYCB dont elle est responsable technique jusqu'en 1957, d'autre part.
Rosenthal élève la lumière au rang d'un art. Elle ne se contente pas d'éclairer, mais s'emploie à créer une ambiance. C'est le cas aussi bien auprès de Graham pour qui elle travaille sur des œuvres majeures comme *Appalachian Spring (1944), *Herodiade (1944), *Cave of the Heart (1946), *Dark Meadow (1946), *Errand into the Maze (1947), *Clytemnestra (1958), *Phaedra (1962), qu'auprès de Balanchine notamment dans les *Quatre Tempéraments (1946) ou plus encore dans la Valse (1951). Ce talent est encore renforcé quand elle signe également les décors, tardivement pour Graham (One More Gaudy Night, 1961 ; Dancing Ground, 1967) mais dès 1949 pour J. *Robbins (The Guest). Pour celui-ci, elle conçoit ensuite la scénographie de The *Cage (1951), provoquant un saisissant effet avec l'envol de la toile d'araignée qui surplombe le proscénium en même temps que le rideau se lève. C'est aussi elle qui crée pour Robbins l'espace magique de *Afternoon of a Faun (1953) en reconstituant un studio de danse en soie blanche, plafond inclus, tandis que son arbre de Noël « qui pousse » dans le *Casse-Noisette (1954) de Balanchine continue à provoquer l'enthousiasme du public lorsqu'il est donné pour les fêtes de fin d'année.
MK
Autres collaborations. D. *Humphrey (Story of Mankind, 1946) ; F. *Ashton (Illuminations, 1950) ; J. *Butler (The Unicorn, the Gorgone and the Manticore, 1957) ; Robbins (New York Export : Opus Jazz, 1958) ; E. *Feld (Harbinger, 1967).
Bibliographie. J. Rosenthal, et L. Wertenbaker, The Magic of Light : The Craft and Career of Jean Rosenthal, Pioneer in Lighting for the Modern Stage, éditeur, Boston, 1972.