Irina Griebina (1907-1994).
Danseuse, pédagogue et chorégraphe, apatride d'origine russe.
Fille d'un éditeur émigré à Paris en 1923, élève de O. *Preobrajenska, elle est choisie par M. *Fokine pour être la Première Jeune Fille, et sa sœur Lya la Première Esclave, dans la reprise des *Danses polovtsiennes pour l'*Opéra russe à Paris. Spécialiste des danses de *caractère russe, elle est souvent invitée comme chorégraphe et professeur. En 1938, secondée par sa sœur, elle ouvre une école, puis crée sa compagnie. En 1976, elle inaugure le poste de professeur de danse de caractère à l'École de l'Opéra de *Paris, et remonte pour le ballet les Danses polovtsiennes en 1978.
MFB
Edvard Hagerup GRIEG (1843-1907).
Compositeur norvégien
Élève au Conservatoire de Leipzig, il complète sa formation à Copenhague où il subit l'influence de Rikard Nordraak. Celui-ci lui ouvre la voie d'une musique nationale pour laquelle il fera beaucoup : fondation de l'Académie de musique norvégienne (1867) et du premier festival de musique en Norvège (1898). À la faveur de tournées triomphales, comme chef et comme pianiste, il devient le compositeur norvégien le plus connu du public européen. Occupant une place centrale dans l'histoire de la musique norvégienne, Grieg ouvre une porte au romantisme dans son pays. Ses compositions qui empruntent les rythmes de la musique populaire nationale, font preuve d'harmonies audacieuses qui influenceront C. *Debussy et M. *Ravel.
Conçues comme de brefs tableaux, d'une manière générale ses compositions se prêtent bien à la danse. C'est le cas notamment des Pièces lyriques dans lesquelles les chorégraphes ont souvent puisé, L. *Yakobson en particulier (Papillon, 1927; Spring, 1929 ; Dream, 1938 ; l'Oiseau et le Chasseur, 1940), ainsi que de Holberg suite dont les *sarabandes et *gavottes ont inspiré J. *Cranko (1967), A. *Mitchell (1970) et I. *Andersen (1993). Mais ce sont des pages de la musique de scène composée par Grieg pour la pièce d'Ibsen Peer Gynt qui sont le plus utilisées soit pour des œuvres du même titre (v. 1905, M. *Allan ; 1909, Margaret *Morris ; 1929, M. *Ito ; 1956, V. *Orlikowsky ; 1972, H. *Tomaszevski ; 1987, J. *Neumeier) soit sous d'autres titres : Solveig (1915, B. *Romanov ; 1952, L. Yakobson), la *Fille de glace (1922, A. *Petrov ; 1927, F. *Lopoukhov).
NC
Sur la musique de Grieg. A. *Gorski (L'amour est rapide, 1913) ; A. *Howard (Twelfth Night, 1942) ; J. *Charrat (Concerto, 1951) ; I. *Cramer (Suite romantique, 1959) ; N. *Schmucki (Peter Pan , 1978) ; E. *Feld (Song of Norway, 1981).
Serge Grigoriev (1883-1968).
Danseur, *maître de ballet et régisseur britannique d'origine russe.
Formé à l'École du Ballet impérial de *Saint-Pétersbourg, il danse de 1900 à 1912 dans la troupe du théâtre *Mariinski. Engagé comme maître de ballet par S. *Diaghilev en 1909, il participe en tant que danseur à la création de plusieurs œuvres, et s'impose comme régisseur des *Ballets russes jusqu'à leur dissolution en 1929. Avec sa femme L. *Tchernitcheva, il passe au service du colonel de *Basil, dont il est le régisseur des diverses compagnies jusqu'en 1951. Il remonte plusieurs ballets de M. *Fokine pour le *Sadler's Wells Ballet (1954-1955) et le London Festival Ballet (1956).
Danseur de *caractère, il campe notamment le Shah dans *Schéhérazade de Fokine (1910) et le Marchand dans la *Boutique fantasque de L. Massine (1919). Modeste et discret, doté d'une mémoire exceptionnelle, il contribue à perpétuer dans sa forme d'origine une partie du répertoire des *Ballets russes de *Diaghilev. Acteur et témoin de l'épopée de cette compagnie, il publie en 1953 The Diaghilev Ballet 1909-1929.
NL
Tamara Grigorieva ndn [SIDORENKO T. ] (née en 1918) .
Danseuse argentine d'origine russe.
Née à Petrograd, elle étudie à Paris avec O. *Preobrajenska et se perfectionne avec G. *Balanchine et A. *Viltzak. Elle danse aux Ballets 1933, au
AF
Youri Nikolaïevitch GRIGOROVITCH (né en 1927).
Danseur et chorégraphe russe.
Élève d'Alexander Chiriaev à l'École de danse de *Leningrad, il est engagé au *Kirov (1946-1961). Il y est premier danseur de *caractère durant dix ans. Très tôt, il se tourne vers la chorégraphie (1946, la Petite Cigogne, mus. D. Klebanov, Kirov), se donnant pour modèle F. *Lopoukhov. Il est nommé *maître de ballet au Kirov en 1962 puis il prend le poste de directeur de la danse au *Bolchoï en 1964. Hormis la *Fleur de pierre (1957), la Légende d'amour (1961, liv. Nazim Hikmet, mus. Arif Melikov) pour le Kirov, et *Roméo et Juliette (1978, mus. Prokofiev) pour l'Opéra de *Paris et adapté à Moscou l'année suivante, toutes ses œuvres sont créées pour le Bolchoï. Novateur, bravant le dogme officiel du réalisme socialiste, il s'éloigne du *drambalet dont artistes et public sont lassés. Toutefois, à la fin des années 1980, sa direction, longtemps dynamique, se sclérose. Il est alors contesté par la troupe, la critique et le public. En 1995, il est contraint à la démission après plus de trente ans de règne absolu.
Son inspiration variée s'appuie sur de grandes partitions (A. *Khatchatourian, S. *Prokofiev, D. *Chostakovitch). De 1957 à 1982, S. *Virsaladze, auquel l'unit une complicité esthétique, est son seul costumier-décorateur. Il reprend les grands classiques (*Casse-Noisette, 1966, *la Belle au bois dormant, 1973, *Raymonda, 1984) en les marquant de sa conception du ballet centrée sur la cohérence psychologique et le refus de l'effet de réel : pas de pantomime, pas de danse de caractère qui ne soit stylisée comme la " Danse russe " du *Lac des cygnes en 1969. Ses créations, portées par un souffle épique, mettent en scène des drames intérieurs, des conflits moraux (la *Fleur de pierre, 1957 ; la Légende d'amour, 1961 ; *Spartacus, 1968 ; *Ivan le Terrible, 1976 ; Angara, 1978, liv. d'après Irkoutsk Story d'A. Arbouzov, mus. A. Echpaï ; l'Âge d'or, 1982, liv. Grigorovitch, mus. Chostakovitch). La narration s'appuie sur une structure équilibrée de scènes de groupes, d'adages et de soli, qui rend lisible les situations et la psychologie des personnages. Les héros sont déchirés entre passion amoureuse et destin politique (Spartacus, Ivan, Sergueï dans Angara). Leurs variations spectaculaires mêlent le *demi-caractère au *classique, donnant à la technique masculine un regain d'expressivité. Grigorovitch est servi par des interprètes d'exception, féminines (N. *Bessmertnova, sa muse et épouse, E. *Maximova, Nina Timofeeva, Svetlana Adyrkhayeva) et masculins (V. *Vassiliev, M. *Lavrovski, M. *Liepa, Youri Vladimirov, I. *Moukhamedov).
SJM