William Henry LANE (1825-1852).
Danseur américain.
S'il est avéré qu'il fait partie des rares artistes afro-américains qui se sont produits dans les compagnies blanches de *minstrels shows avant la guerre de Sécession, on ne sait rien sur le début de sa vie ni sur sa formation. Plus connu sous le pseudonyme de *Juba, terme utilisé alors indifféremment pour qualifier les danseurs et la danse, ses débuts sont cependant associés au quartier de Five Points à New York, dans les dancings où se côtoyaient alors Noirs fraîchement libérés et immigrants irlandais. La première mention de Lane apparaît en 1844 à l'occasion d'une série de concours qui l'opposent à J. *Diamond et dont il sort vainqueur, ce qui lui permet d'intégrer la troupe des Georgia Champion Minstrels (1845), puis de se produire à New York avec les Whites's Ethiopian Serenaders de 1846 à 1848. Il se rend à Londres en 1848, où il dansera avec les Pell's Serenaders devant la reine Victoria. Très populaire, il y reste jusqu'à sa mort à l'âge de vingt-sept ans.
Comme le suggère le sobriquet de " Juba ", il est très applaudi pour ses exécutions de la *gigue à l'époque où ce terme ajoute à son sens initial de danse folklorique irlandaise celui de *jig : il crée, en effet, une nouvelle façon de danser qui combine gigue européenne et *juba africaine ; de plus, en accentuant les temps faibles par des accents rythmiques ludiques, il est le premier artiste à faire swinguer la gigue. Certains le considèrent comme le père des *claquettes. Appelé " le plus grand danseur du monde " par le romancier Charles Dickens, il est probablement l'introducteur d'une danse noire authentique sur la scène américaine. Son exemple a poussé les danseurs blancs à chercher l'inspiration dans le folklore noir américain. Le répertoire actuel des claquettes contient des éléments qu'il a théâtralement établis.
ESe
Pearl LANG (née en 1922).
Danseuse, chorégraphe et pédagogue américaine.
Elle commence à étudier avec Francis Allis, ancienne élève de H. *Kreutzberg, avant de se former à New York auprès de L. *Horst et M. *Graham. Engagée dans la compagnie de celle-ci, elle fait ses débuts dans Punch and the Judy (1941). Elle participe ensuite en tant que soliste à la presque totalité de créations de 1942 à 1952. Tout en réalisant des retours occasionnels au sein de cette compagnie, elle constitue son propre groupe en 1952, véritable pépinière de toute une génération d'artistes, dont G. *Tetley, P. *Taylor et P. *Sanasardo. Nommée directrice de la danse moderne au *Jacob's Pillow par T. *Shawn, elle entreprend par la suite une activité d'interprète, chorégraphe et pédagogue au sein de l'*American Dance Festival. Enseignante recherchée, elle transmet la technique Graham à travers le monde.
P. Lang se distingue par son long et remarquable apport à l'art de la danse. Interprète idéale de Diversion of Angels (1948), Canticle for Innocent Comedians (1952) et Ardent Song (1954), elle héritera les rôles tenus par Graham (notamment dans El Penitente, *Clytemnestra et *Letter to the World), dont elle enrichit le style dramatique de sa sinuosité et de sa fluidité lyriques. Imprégnée par le langage grahamien, elle s'inspire pour ses chorégraphies d'épisodes mythologiques ou de rites juifs, comme dans The *Possessed (1975), considéré comme son œuvre majeure.
MDS
Autres chorégraphies. Song of Deborah (1949) ; Moonsong, Windsong (1952) ; Rites (1953) ; And Joy Is My Witness (1955) ; Shirah (1960) ; Apasionada (1962).
Bibliographie. T. Tobias, « Two Essays for P. Lang », Dance Magazine, 9, 1974.
Jean-Yves LANGLAIS (né en 1950).
Scénographe et costumier français.
Il fait des études de droit et de linguistique, et se tourne très vite vers les métiers de la scène qu'il exerce presque tous. Dès la création du groupe Émile-Dubois à Grenoble en 1979, il est au côté de J.-C. *Gallotta et participe au développement de la compagnie, dont il prend la direction générale lorsqu'elle devient *Centre chorégraphique national en 1984.
Parallèlement, il conçoit les décors et les costumes de quasiment toutes les créations de la compagnie - sous le pseudonyme, initialement, de Léo Standart. L'étroite relation qui le lie à Gallotta est à la base du travail d'élaboration qui résulte d'échanges approfondis permettant de faire émerger plusieurs niveaux d'écriture et de lecture. Ses réalisations épousent ainsi la multiplicité des événements scéniques et chorégraphiques. Jouant du détail pour cristalliser l'imaginaire du spectateur, il signe des installations souvent légères et des costumes inventifs, aux coupes structurées, révélant une rare capacité à « habiller » chaque danse. J.-Y. Langlais aime à rappeler que l'une de ses sources d'inspiration constante est l'œuvre du romancier Claude Simon qui associe le style le plus ciselé à des expériences humaines les plus tragiques.
CD, PLM
Katti LANNER, [L. Katharina, dite ] (1829-1908).
Danseuse, maîtresse de ballet et chorégraphe autrichienne.
Fille du compositeur Joseph Lanner, elle étudie notamment avec Gustave Carey. Soliste au Kärntnertor Theater de Vienne (1845-1855), elle est ensuite danseuse, chorégraphe et maîtresse de ballet à travers l'Europe, notamment à Hambourg, ainsi qu'à New York. Elle constitue sa propre compagnie, avec laquelle elle fait des tournées, et s'installe à Londres en 1875. Elle y travaille pour le Her Majesty's Theatre et surtout pour l'*Empire Theatre, où elle est maîtresse de ballet de 1887 à 1905 et pour lequel elle crée ses ballets de grande envergure, tels The Paris Exhibition (1889), Versailles (1892), Round the Town (1893), Monte Cristo (1896), Alaska (1898), dont le style se rapproche de celui de l'école viennoise de J. *Hassreiter. À Londres, elle assure également la direction de la National Training School of Dancing.
GOS
Jean Barthémy LANY (1718-1786).
Danseur, chorégraphe et pédagogue français.
Il fait ses débuts en 1740 à l'*Académie royale de musique (ARM) à Paris qu'il quitte en 1743. Danseur et *maître de ballet à Berlin à la cour de Frédéric II de Prusse jusqu'en 1747, il revient à l'ARM en 1748 où il est nommé *maître de ballet et se produit jusqu'à sa retraite en 1768. Maître des ballets du roi depuis 1762, il danse encore devant la cour à Versailles (1770), puis travaille pour celle de Turin (1773) et au théâtre Haymarket de Londres (1775). Il figure parmi les membres de l'*Académie royale de danse (ARD).