Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
T

Tamara TOUMANOVA (1919-1996). (suite)

Enfant prodige, elle subjugue par ses prouesses techniques et le charisme de sa présence en scène (*Cotillon). Ballerine virtuose, elle fait montre d'un sens dramatique aigu, passant avec aisance de la comédie satirique (la Meunière du *Tricorne, rep. en 1934) au drame (rôle-titre de *Phèdre, de S. *Lifar). Elle excelle dans le répertoire classique (*Casse-Noisette, *Coppélia et surtout *Giselle qu'elle interprète pour la première fois en 1938). D'une beauté sculpturale et ténébreuse, surnommée « la perle noire des Ballets Russes », elle inspire Balanchine (Mozartiana, 1933 ; le *Palais de cristal, 1947) et L. *Massine (Jeux d'enfants, 1932 ; Choreartium, 1933 ; la *Symphonie fantastique, 1936).

NL

Fred TRAGUTH (né en 1932).

Danseur, chorégraphe, pédagogue allemand.

Formé à l'École Folkwang d'*Essen, chez M. *Graham et initié à la danse *jazz, il s'oriente tôt vers la pédagogie, promouvant la synthèse entre le jazz et la danse moderne à l'université de Bonn. L'Internationale Tanzwerkstatt, qu'il fonde en 1973, accentue cette ouverture, proposant des stages de danses européennes et non européennes aux amateurs et aux professionnels.

LGui

Bibliographie. F. Traguth, Modern Jazz Dance, Bonn, 1977.

Vera TREFILOVA (1875-1943).

Danseuse et pédagogue russe.

Formée à l'École de ballet de *Saint-Pétersbourg, elle travaille ensuite avec E. *Cecchetti, *N. *Legat et E. *Sokolova, ainsi qu'à Milan avec C. *Beretta et à Paris avec R. *Mauri. Engagée en 1894 au *Mariinski, nommée prima ballerina en 1906, elle s'y produit avec succès jusqu'en 1910. Elle quitte la Russie en 1917 et se consacre à l'enseignement dans l'école qu'elle ouvre à Paris. Invitée par les *Ballets russes de *Diaghilev, elle reparaît sur scène pour danser la *Belle au bois dormant (1921-1922) et le *Lac des cygnes (1924). Conjuguée à une interprétation mélodieuse, son éblouissante virtuosité technique maîtrisée jusqu'à la perfection (en particulier ses *fouettés en tournant) lui vaut d'être appelée par A. *Levinson le « Stradivarius dansant ».

NL, GP

Joyce TRISLER (1934-1979).

Danseuse, chorégraphe et pédagogue américaine.

Née à Los Angeles, elle se forme notamment auprès de L. *Horton dont elle intègre la compagnie (1951-1954). Elle se fixe ensuite à New York où, elle participe à l'activité du *Juilliard Dance Theatre (1955-1959) et commence à chorégraphier, signant en 1959 The Bewitched, pièce considérée comme son œuvre majeure. En 1960, elle s'associe avec John Wilson pour former la Trisler-Wilson Company. En 1964 elle danse avec A. *Ailey qui inscrit deux de ses pièces au répertoire de sa compagnie : Journey et Dance for six (dont elle composera une seconde version en 1969). En 1974, elle fonde la Joyce Trisler Dance Company où elle remonte avec Klarna Pinska des danses du *Denishawn pour un programme intitulé The Spirit of Denishawn (1976). Parallèlement à son travail de création, elle contribue activement par son enseignement à la transmission de la technique Horton.

GV

Autres chorégraphies. Journey (1957) ; Bronx Zoo (1960) ; Écossaises (1961) ; le *Sacre du printemps (1974) ; Death in Venice (1975) ; Concerto en mi (1979).

Brigitta TROMMLER (née en 1944).

Danseuse et chorégraphe allemande.

Elle étudie avec M. *Lex, puis aux États-Unis où elle danse dans les compagnies de J. *Limon et K. *Dunham. En 1975, elle fonde le Tanzprojekt München avec la dramaturge Angela Dauber et dirige, de 1989 à 1996, le Tanztheater de Münster. Elle signe plus de trente chorégraphies associant théâtralité et fluidité du mouvement ainsi que de nombreux films de danse souvent primés. Depuis 1996, elle dirige le Tanztheater de Darmstadt.

MIB

Natalia TROUHANOVA (1885-1956).

Danseuse russe.

Elle fait ses débuts dans des théâtres de variété en Russie avant d'arriver en France où elle se produit à l'Opéra de *Paris en 1907, se faisant remarquer pour sa grande beauté. Elle danse également quelques saisons à l'Opéra de *Monte-Carlo aux côtés de C. *Zambelli et I. *Clustine, ainsi que dans des spectacles de M. *Reinhardt. Très vite, elle se produit en « concerts de danse » à Paris (théâtre des Arts, théâtre du Châtelet, Opéra-Comique), souvent avec R. *Quinault, illustrant, à l'instar d'I. *Duncan, des pages de Ch. W. *Gluck, F. *Chopin ou F. *Liszt. Elle innove cependant en se tournant vers les compositeurs français de l'époque. En 1912, elle crée ainsi au théâtre du Châtelet, en une même soirée, quatre chorégraphies réglées par Clustine : la Péri (mus. P. *Dukas), Istar (mus. Vincent d'*Indy), la Tragédie de *Salomé (mus. F. *Schmitt) et Adelaïde ou le Langage des fleurs (mus. M. *Ravel), chacune de ces œuvres étant dirigée par son compositeur respectif. Elle se retire de scène suite à son mariage avec le comte Ignatiev.

PLM

James TRUITTE (1923-1995).

Danseur, chorégraphe et pédagogue américain.

Né à Chicago, il commence à se former à Los Angeles auprès d'A. *Savage et à la Lester *Horton School. Devenu un interprète apprécié de Horton, dont il enseigne aussi la technique, il est souvent associé sur scène à C. *de Lavallade, et crée les rôles principaux de plusieurs chorégraphies de Horton, dont The *Beloved (1948), Face of Violence (*Salomé) (1951) et To Federico García Lorca (1953). Il s'installe à New York pour étudier la *notation *Laban en 1960, intégrant la même année l'Alvin *Ailey American Dance Theater, où il se distingue par sa force, sa dignité et sa puissance rayonnante. Très apprécié comme soliste par la critique, notamment dans le solo « I Want to Be Ready » de *Revelations (1960), il reste directeur adjoint de la compagnie d'Ailey jusqu'en 1968. De 1970 à 1993, il enseigne au Cincinnati College Conservatory of Music. Il chorégraphie notamment Variegations (1958) pour J. *Trisler, un solo abstrait basé sur le travail au sol de Horton et qui comporte des équilibres sur le bassin exigeant une force et une maîtrise constantes.

TDF

Antonio Truyol (né en 1930).

Danseur, pédagogue et chorégraphe argentin.

Il étudie à l'école du *Teatro Colón avec Michel Borowski et E. *Bulnes et intègre la compagnie, où il est nommé primer bailarín en 1951. Il travaille sous la direction de D. *Lichine, L. *Massine, T. *Gsovska, H. *Rosen et S. *Lifar, entre autres. Son style technique et sa personnalité dramatique lui permettent de briller dans la danse *demi-caractère du *Boléro d'A. *Milloss, le *Tricorne, Capricho Español et Gaîté parisienne de Massine. Pour le Ballet du Teatro Colón, qu'il dirige à divers moments, il chorégraphie Pavana real (1959), Opus 34 (1960) Spiritu tuo (1971) et Hallewyn (1976). Danseur étoile, chorégraphe et maître de ballet dans le Ballet Español de *Antonio, il est aussi un pédagogue brillant et assume la direction de l'Instituto del Teatro Colón, dont il dirige également le ballet à plusieurs reprises.

AF