Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
L

Rudolf LABAN, [Laban von Varaljas Reszö, ] (1879-1958). (suite)

Aventurier de l'art, mégalomane inquiétant ou tayloriste appliqué, Laban reste une énigme. L'interruption obligée de sa carrière de danseur en 1926, les modifications de l'art que la tutelle nazie induit, accentuent son sens de la démesure. En 1936, mis en échec, il s'éloigne définitivement de la création chorégraphique : sa théorie de l'*effort intègre ses travaux antérieurs tout en les dégageant d'un objectif exclusivement artistique et s'oriente, dans ses dernières années, vers une application thérapeutique. Initiateur prolifique de l'*Ausdruckstanz, il est surtout le grand esprit visionnaire de la danse moderne européenne dont la pensée a ouvert des chemins encore à explorer.

LGui, MIB

Bibliographie. R. Laban Die Welt des Tänzers, Seifert, Stuttgart, 1920 ; Choreographie, Diederichs, Iéna, 1926 ; Ein Leben für den Tanz, éditeur, Dresde, 1935, Londres, 1975, Berne, 1989 ; Mastery of Movement on the Stage, MacDonald & Evans, Londres, 1950 (trad. la Maîtrise du mouvement, Actes Sud, Arles, 1994). J. Hodgson et V. Preston-Dunlop Introduction à l'œuvre de Rudolf Laban, Actes Sud, Arles, 1991.

Théodore de LABARRE (1805-1870).

Compositeur français.

Grand prix de Rome en 1823, chef d'orchestre à l'Opéra-Comique de *Paris, il est un maître respecté de la harpe, qu'il enseigne au Conservatoire de Paris, et pour laquelle il compose. De ses ballets, assez académiques sur le plan musical, il faut retenir la *Révolte au sérail (1833, Ph. *Taglioni), écrit pour M. *Taglioni, qui inspire à H. *Berlioz sa première critique musicale. Il compose aussi pour J. *Mazilier (Jovita ou les Boucaniers, 1853 ; la Fonti, 1855) et pour L. *Petipa (Gracioza, 1861 ; le Roi d'Yvetot, 1865).

JRou

Anthony L'ABBÉ, (v. 1660- après 1737).

Danseur, chorégraphe et pédagogue français.

C'est peut-être lui qui paraît à la cour de France en 1692 dans le Ballet de Villeneuve-Saint-Georges. Il se produit à Londres en 1698, dansant devant Guillaume III d'Orange. Il revient en 1700 pour honorer un contrat de trois ans au théâtre Lincoln's Inn Field, puis en 1710. Devenu en 1715 maître à danser des enfants de George Ier, il dédie à la famille royale d'Angleterre plusieurs de ses chorégraphies éditées de 1715 à 1733. Treize de ses danses théâtrales sont aussi publiées vers 1725.

NL.

Partitions chorégraphiques. : *Lancelot F., La Belle Dance, Van Dieren, Paris, 1996.

Attilio LABIS (né en 1936).

Danseur, chorégraphe et pédagogue français.

Formé à l'École de l'Opéra de *Paris, il entre dans le Ballet en 1952, et devient *étoile en 1960. Il interprète les grands rôles du répertoire et crée notamment Pas de dieux de G. *Kelly, Symphonie concertante, But et Sarracenia de M. *Descombey et *Renard de M. *Béjart. En 1962, il est choisi par S. *Lifar pour reprendre le rôle d'*Icare, dont il donne une interprétation très remarquée. Il quitte l'Opéra en 1972 (y revenant en artiste invité), et danse dans le monde entier. Chorégraphe, il est l'auteur d'Arcades (1964) et Roméo et Juliette (1967). Retiré de la scène, il enseigne à Paris.

GP, MFB

Eugène LACOSTE (1818-1907).

Dessinateur de costumes français.

Élève de Léon Cogniet et du peintre d'histoire Gosse, il exécute pour le compte de l'État des commandes officielles (peintures décoratives d'églises, de châteaux, de théâtres), et ce n'est qu'en 1855 qu'il commence à s'intéresser au costume de théâtre. Jusqu'à la fin de sa vie, il travaille pour l'ensemble des théâtres subventionnés parisiens. En 1875, Halanzier fait appel à lui et jusqu'en 1885, il collabore à toutes les grandes productions de l'Opéra de *Paris, ne revenant qu'en 1892 pour Salammbô. Il a surtout cherché à "ramener le théâtre à la vérité du costume. Mes travaux ne sont donc qu'une école sérieuse de recherches historiques". Ainsi, pour la Korrigane (1880, L. *Mérante), il parcourt le Finistère et le Morbihan, s'arrêtant longuement au musée ethnographique de Quimper; pour la Farandole (1883, Mérante), il se rend à Avignon et à Arles, et guidé par Frédéric Mistral et Théodore Aubanel, il visite la Provence, prenant de nombreux croquis de costumes sur nature. Ses maquettes de costumes, d'une richesse et d'une variété extraordinaires, sont conservées à la bibliothèque de l'Opéra.

NW

Autres collaborations. Mérante (Sylvia, 1876 ; Fandango, 1877 ; Yedda, 1879) ; L. *Petipa (Namouna, 1882).
Bibliographie. E. Lacoste, Carnet autobiographique, BNF (Opéra), Paris, 19? ?.

Pierre LACOTTE (né en 1932).

Danseur et chorégraphe français.

Issu de l'École de de danse de l'Opéra de *Paris, il rejoint le ballet (premier danseur en 1951) dont il démissionne pour se consacrer à la chorégraphie (La nuit est une sorcière, 1954, mus. Sidney Bechet). En 1955, il fonde les Ballets de la tour Eiffel, puis dirige les Ballets des Jeunesses musicales de France (1963-1970), où il crée plus de 35 chorégraphies et commence sa collaboration avec G. *Thesmar et M. *Denard. En 1985, il est à la tête, avec Thesmar, des *Ballets de Monte-Carlo, puis en 1988, des ballets de l'Opéra de Vérone. Depuis 1991, il est directeur artistique du Ballet national de *Nancy.

La reconstitution de la *Sylphide de Ph. *Taglioni, qu'il présente en 1971 à la télévision française, donne une nouvelle orientation à sa carrière. Il se consacre à la restauration subtile du *répertoire oublié du xixe siècle grâce aux documents d'époque et aux voies de la tradition orale : *Giselle, *Coppélia, *Marco Spada, pas de six de la Vivandière (d'après A. *Saint-Léon) et *pas de deux du *Papillon (1976, d'après M. *Taglioni, Op. de Paris), Nathalie ou la *Laitière suisse, la *Fille du Danube, l'*Ombre, la Gitana (1993, Grand Th. de *Varsovie), le Lac des fées (1995, d'après Saint-Léon, Opéra de *Berlin).

SJM

Bibliographie. P. Lacotte et J.-P. Pastori, Tradition, éd. Favre, Lausanne, 1987.

Steve LACY (né en 1934).

Saxophoniste et compositeur américain.

Pratiquant exclusivement un instrument rare, le saxophone soprano, son parcours est atypique : d'abord spécialiste du jazz dixieland, il joue ensuite avec Thelonious Monk avant d'être un des hérauts du free jazz. Installé à Paris depuis 1970, il improvise régulièrement en scène pour D. *Dunn, E. *Wolliaston ou C. *Carlson et signe des musiques pour D. *Bagouet (Passages, 1978), S. *Buirge (Artémis, 1988).

BT