Jules Perrot (1810-1892). (suite)
Dès ses premières réalisations, il s'impose comme un chorégraphe inventif (Das Stelldichein, 1836). Sauf rares exceptions, il est lui-même l'auteur du livret de ses ballets et produit des œuvres profondément marquées par le romantisme. Gnomes (Der Kobold, 1838), créatures diaboliques (*Alma ou la Fille de feu ; *Faust, 1848), esprits de toutes sortes (*Ondine ou la Naïade, *Éoline ou la Dryade) hantent ses réalisations. Pittoresque et dépaysement sont au cœur de ses créations qui transportent les spectateurs dans le Paris médiéval (la *Esméralda ; Odetta o la Clemenza di Carlo VI, 1847), en Italie (*Catarina ou la Fille du bandit), dans l'Inde des Moghols (Lalla Rookh or the Rose of Lahore, 1846), en Norvège (Kaya ou l'Amour vengé, 1845), en Europe centrale (Gazelda ou les Tsiganes, 1853), sur la Méditerranée orientale (le *Corsaire). De son passage aux Boulevards, il garde le goût pour les effets de mise en scène et l'utilisation d'une machinerie sophistiquée. Longtemps associé à C. *Pugni, dont les partitions soutiennent son travail, il cherche à rendre lisible l'action, alternant scènes de foule et d'intimité et supprimant, si possible, tout entracte. Attentif à chaque personnage, de premier comme de second plan, il tente de lier du mieux possible la danse et la *pantomime afin d'apporter plus d'intensité à l'intrigue qui progresse de façon continue. Dans les ballets d'action comme dans les ballets-divertissements non narratifs (le *Pas de quatre, le Jugement de *Pâris ; les *Éléments, 1847 ; les Quatre *Saisons, 1848), il déploie son sens de la composition chorégraphique aussi bien dans les variations et les pas de deux, que dans les grands mouvements d'ensemble du corps de ballet. Par la variété de ses expériences et de ses collaborations, il s'impose comme l'une des plus grandes figures du ballet européen au XIXe siècle.
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Bibliographie. I. Guest, Jules Perrot, Master of the Romantic Ballet, Dance Books Ltd.,