Compositeur hongrois.
Venu à Vienne à l'age de dix ans, il étudie le piano avec K. *Czerny et la composition avec Antonio Salieri, et fait la rencontre de L. van*Beethoven. Lorsque sa famille aménage à Paris, Luigi Cherubini lui refuse l'entrée au Conservatoire, ce qui n'empêche pas son talent précoce d'accéder rapidement à la célébrité. À vingt ans, il rencontre le violoniste virtuose Niccolo Paganini ; il en reçoit un choc qui le pousse à renouveler la technique pianistique. Sillonnant l'Europe lors de ses tournées, vivant d'innombrables passions amoureuses - notamment avec Marie d'Agoult -, il traverse des crises mystiques qui l'amènent à des conceptions artistiques et sociales originales qu'il expose dans ses écrits. Sa nomination comme directeur musical de la cour de Weimar en 1848 sera l'occasion non seulement de promouvoir l'œuvre de son ami R. *Wagner, mais aussi d'élargir le spectre de son travail de compositeur, notamment à travers une série de poèmes symphoniques d'inspiration littéraire. À la fois virtuose endiablé, séducteur et clerc franciscain en soutane, il signe une œuvre éclectique et visionnaire, où se côtoient l'inspiration du folklore tzigane et les premiers pas en dehors de la tonalité.
Bien que n'ayant pas composé expressément pour la danse, la force suggestive et le fond narratif de ses œuvres vaudront un riche destin chorégraphique à certaines de ses compositions telles *Méphisto Valse, *Orphée, *Faust Symphony, ou encore ses Préludes (1912, M. *Fokine ; 1923, K. *Goleïzovski ; 1928, The Lamp, R. *Saint Denis), Liebestraum (1920, Saint Denis ; 1942, Liebesträume, G. *Harangozo, 1952, Rêve d'amour, J. *Charrat). Avec Lisztiana (1931) Goleïzovski rend un hommage émouvant au ballet romantique, alors que S. *Lifar finit sa carrière à l'Opéra de Paris avec une œuvre inspirée du Concerto en mi bémol : Constellations (1969).
BT
Sur la musique de Liszt. B. *Nijinska (1919, Douzième rhapsodie ; 1928, la Bien aimée ; 1934, *Hamlet ; 1947, Fantasia) ; Goleïzovski (Suite, dix danses, 1928 ; Song of love, 1949) ; G. *Balanchine (Transcendance, 1934) ; F. *Ashton (Dante Sonata, 1940) ; Lifar (Il Sospiro, 1945; Duetto, 1958) ; M. *Béjart (Rédemption, 1948) ; A. *Milloss (Puszta Zigeuner, 1934 ; Ungarische Romantik, 1941 ; Dialoghi, 1965) ; K. *MacMillan (Feux follets, 1976, *Mayerling, 1978) ; H. *Van Manen (Live, 1979).