Danseuse et pédagogue française.
Elle commence sa carrière professionnelle dans le corps de ballet de la *Belle au bois dormant du marquis de *Cuevas (1961), puis s'engage dans la troupe des Jeunesses Musicales de France (*étoile en 1963). Sa rencontre avec P. *Lacotte, qui dirige alors la compagnie, est décisive, elle devient sa muse et crée plusieurs de ses ballets avec celui qui restera son partenaire d'élection, M. *Denard. Elle se produit ensuite dans la troupe de R. *Petit, les *Ballets Rambert, les *Grands Ballets canadiens (1967, 1968). Sa participation à la reconstruction que Lacotte fait de la *Sylphide pour la télévision française (1971) est le tournant sa carrière : grâce à ce rôle, elle devient étoile à l'Opéra de *Paris (1972-1983). Parallèlement, elle se produit régulièrement au *NYCB. Lorsqu'elle quitte la scène, elle s'inscrit dans la lignée des grands passeurs de la tradition (classe de perfectionnement à l'Opéra).
La Sylphide la révèle au grand public. S'inspirant des écrits de M. *Taglioni, elle nuance son personnage en qui elle voit une héritière romantique des séductrices des romans du XVIIIe siècle. Avec Lacotte, elle travaille la technique du rôle sur des documents d'époque, ressuscitant l'évanescence d'un style oublié. Si elle est une référence pour le répertoire du XIXe s. (*Giselle, *Coppélia), elle danse aussi les œuvres du XXe s. (*Mirages, *Phèdre, *Lifar) et inspire les créateurs (R. Petit, la *Nuit transfigurée, 1976). Longue, musicale, hiératique et mystérieuse, elle est l'une des interprètes favorite de G. *Balanchine (Tzigane, le *Fils prodigue, la *Somnambule) et de J. *Robbins (En sol).
SJM