Dictionnaire de la danse 1999Éd. 1999
B

Marcela BENONIOVÁ (née en 1957). (suite)

HK

Chorégraphies. Pragensia (1984, mus. Petr Ebern, Laterna Magica) ; Vox clamantis (1984, mus. Petr Ebern, Laterna Magica).

Isaac de BENSERADE (1612-1691).

Écrivain français.

Auteur de tragédies (Cléopâtre, Iphis et Iante, Méléagre) et d'une comédie (Gustave ou l'Heureuse Ambition), il est admis à l'Académie française en 1674. Il vit de pensions de Richelieu, puis de Mazarin. Il doit sa réputation à sa carrière de poète mondain, particulièrement aux vers qu'il compose pour les *ballets de cour, dans lesquels il excelle à camper des personnages à clé renvoyant aux courtisans et aux dames qui les interprètent. Grâce à ce talent, il devient pendant vingt-cinq ans l'auteur exclusif des vers des ballets de cour, dont le Ballet de Cassandre (1651), le *Ballet royal de la Nuit (1653), puis de ceux composé par J.-B. *Lully, parmi lesquels le Ballet des Plaisirs (1655), le *Ballet royal de l'Impatience (1661), le Ballet royal de *Flore (1669) et le *Triomphe de l'amour (1681).

CK

Bibliographie. I. de Benserade, Œuvres, Paris, 1698 (rééd. Fac-sim. Slatkine, Genève, 1990) ; Ballets pour *Louis XIV, présentés et annotés par M.-C. Canova-Green, Société de littératures classiques, Toulouse, Klincksieck, Paris, 1997. - Ch. Silin, Benserade and Its Ballets de cour, Johns-Hopkins Press, Baltimore, 1970

Redha BENTEIFOUR (né en 1954).

Danseur et chorégraphe français.

Après une formation chez R. *Hightower, il part aux États-Unis travailler avec Claude *Thompson, Jaime Rogers et Lester Wilson. De retour à Paris il signe des ballets pour sa propre compagnie, fondée en1983, dont Palimpseste (1989), tout en chorégraphiant pour la scène, le cinéma et la télévision. Il crée également à l'étranger (Ballet de *San Francisco, compagnie A. *Ailey).

Au croisement de multiples cultures, son travail s'oriente vers une totale liberté du mouvement et des styles. Inspiré de la vie quotidienne et caractérisé par une grande énergie, il exige des danseurs acteurs une maîtrise parfaite de différentes techniques.

ESe

Jean Berain (1640-1711).

Dessinateur français.

Après avoir participé aux grandes fêtes organisées en 1674 à Versailles, il succède, la même année, à H. de *Gissey comme dessinateur de la chambre et du cabinet du roi. Il procure les modèles des costumes des opéras donnés tant à la cour qu'au théâtre lyrique parisien, où il remplace en 1680 G. *Vigarani pour les décors et les machines. S'il n'est pas aussi novateur que ses contemporains italiens dans ses projets de scénographie, il porte, en revanche, les habits à une perfection inégalée en Europe. Il crée des parures raffinées, s'efforçant de diversifier leur coupe et le dessin des broderies. Soucieux de décrire les rôles qu'on lui proposait, il ne se prive pas pour Amadis (1694) de J.-B. *Lully, au sujet tiré d'un roman de chevalerie, de recourir aux modes du Moyen Âge et de la Renaissance. Son fils, Jean II (v. 1674-1726), appelé dès 1707 à poursuivre son activité, montre moins d'originalité, se contentant souvent d'imiter son œuvre.

JDLG

Bibliographie. J. de La Gorce, Berain, dessinateur du Roi-Soleil, Herscher, Paris, 1986.

Christian BÉRARD (1902-1949).

Décorateur et costumier français.

Élève des peintres Édouard Jean Vuillard et Maurice Denis, il réalise son premier décor en 1929 pour la version de *Coppélia des Ballets *Russes de *Diaghilev. Il travaille ensuite pour S. *Lifar (la Nuit, 1930), G. *Balanchine (*Cotillon, 1932 ; Mozartiana, 1933), L. *Massine (Symphonie fantastique, 1936 ; Septième Symphonie, 1938 ; Clock Symphony, 1948), et participe, aux côtés de R. *Petit et B. *Kochno, à la création des *Ballets des Champs-Élysées. Fidèle collaborateur de J. *Cocteau, il collabore à plusieurs de ses films, dont la Belle et la Bête (1946) et les Parents terribles (1948).Son élégance légère en fait une figure du style parisien, de cette touche de bon goût dit « à la française ». Son œuvre scénographique se caractérise par le sens des proportions et des détails, un art de la ligne, une accentuation des couleurs et un mélange des matériaux. Pour les *Forains (1945, Petit), il conçoit ainsi un décor unique avec des matériaux de récupération, modifiable par les danseurs eux-mêmes. Il est également le premier décorateur français à mettre en valeur la forme stylisée du costume dans le théâtre. Il marque l'histoire du ballet français en inventant avec Petit le « ballet de chambre », genre qui trouve son expression accomplie dans le *Jeune homme et la Mort (1946), dont il signe les costumes.

VR

Anita BERBER (1899-1928).

Danseuse et actrice allemande.

Elle étudie chez *Jaques-Dalcroze et R. *Sacchetto et après des débuts en 1917 à Berlin, elle tourne en Europe centrale. Ses danses en costumes bigarrés évoluent vers un style provocateur, où le corps nu théâtralise l'appétit érotique d'une génération expressionniste en lutte contre la morale bourgeoise. Après une carrière jalonnée de scandales, elle meurt d'un abus de drogue. Elle apparaît dans de nombreux films muets, dont le Dr. Mabuse de Fritz Lang.

LGui

Bibliographie. A. Berber, S. Droste, Die Tänze des Lasters, des Grauens und der Ekstase, Vienne, 1923 ; L. Fischer, Tanz zwischen Rausch und Tod. Anita Berber 1918-1928, Berlin, 1984.

Doussia BERESKA (1900-[?]).

Danseuse chorégraphe et pédagogue d'origine polonaise.

Élève, dès 1916, puis collaboratrice appréciée de R. *Laban à Zurich, *Ascona ainsi que Berlin où elle dirige la Kammersbühne Laban en 1924, elle prend en charge la succursale de l'école Laban à Paris en 1930. Chorégraphe originale, pédagogue passionnée, elle devient alors une des figures de l'*Ausdruckstanz, accueillant maints danseurs de ce courant. Sa trace se perd après la Seconde Guerre mondiale.

JR

Caterina BERETTA (1839-1911).

Danseuse et pédagogue italienne.

Elle étudie à Milan avec A. *Hus. En 1855, elle débute à l'Opéra de *Paris dans le *Diable à quatre (*Mazilier) et interprète l'Automne des *Quatres saisons (1855, L. *Petipa) dans les Vêpres siciliennes de *Verdi. Les années suivantes, elle est prima ballerina en alternance à la *Scala, au *Teatro Regio, à la *Fenice et au *San Carlo où elle est acclamée pour sa virtuosité acrobatique dans les ballets de G. *Casati, P. *Borri, de son mari Lorenzo Viena, de P. *Taglioni et H. *Montplaisir. Elle se produit aussi à Rome, Florence et à Londres au Her Majesty's Theatre (1863-1864). Elle ouvre sa propre école à Milan en 1879. Directrice de l'École de la Scala (1905-1908), elle est la première femme à occuper ce poste. P. *Legnani, A. *Pavlova, V. *Trefilova, T. *Karsavina figurent parmi ses élèves.

CC