Homme de théâtre allemand.

Dramaturge de P. *Bausch de 1980 à 1990, il est l'auteur de l'ouvrage P. Bausch, histoires de théâtre dansé (éd. de l'Arche, Paris, 1987).

À partir de 1989, il réalise ses propres spectacles : solos pour d'ex-danseurs du Tanztheater de *Wuppertal (Verdi Prati, 1992 ; Geraldo's Solo, 1996), autoportraits troublants dans lesquels il se met lui-même en scène, avec une esthétique particulièrement ritualisée : Meinwärts (1994), Chambre séparée (1997).

JMA

Danseur, chorégraphe, costumier et peintre américain originaire des Caraïbes.

Né à Trinidad, il fait des études au Queens Royal College et se forme en danse ainsi qu'à la peinture auprès de son frère, Boscoe, auquel il succède à la direction de la Boscoe Holder's Dance Company en 1947. Il tourne alors dans les Caraïbes avec des revues de sa création, avant de faire ses débuts sur *Broadway dans la *comédie musicale House of Flowers (1954, H. *Ross). Interprète de L. *Johnson et, avec sa femme C. *de Lavallade, de J. *Butler, il est danseur principal au *Metropolitan Opera Ballet en 1955. Il fonde la Geoffrey Holder and Company, qui se produit dans ses créations à New York de 1956 à 1960. Distribué dans plusieurs films, il met en scène, sur Broadway, avec grand succès, la comédie musicale The Wiz (1975), puis Timbuktu (1978), dont il crée aussi les décors et les costumes.

Thèmes et danses caraïbes sont souvent la source de ses chorégraphies. Prodigal Prince (1967, repr. 1998, Alvin *Ailey American D. Th.), œuvre abstraite inspirée de la vie du peintre haïtien Hector Hippolyte, est une suite de tableaux mêlant danse religieuse, ballet et *modern dance, costumée avec beaucoup d'imagination et des couleurs éclatantes. Dougla Suite (1974, repr. 1986, *D. Th. of Harlem), un mariage stylisé, réunit les gestuelles africaines et hindoues dans des processions réorientées de face.

TDF

Autres chorégraphies. The Twelve Gates (1964, chor. et cost. A. Ailey Co.).

Chorégraphe, danseuse et pédagogue américaine d'origine allemande.

Élevée dans un couvent, elle se forme à la méthode *Jaques-Dalcroze à partir de 1910 à Francfort, puis rejoint *Hellerau, où elle devient enseignante de rythmique jusqu'en 1921. Elle y voit danser M. *Wigman, qu'elle rejoint dans son école de Dresde. Là, elle explore les fondamentaux de R. *Laban et développe son travail sur le mouvement pendulaire (figure du huit et cercle), la vibration (rebond et *giration) et les courbes dans l'espace. Années intenses : « expérience » devient chez elle un mot clé. Elle adopte le nom de Holm, intègre la compagnie formée par Wigman, qu'elle assiste pour la création de *Totenmal (1929), et, de 1928 à 1931, enseigne dans son école, dont elle devient directrice suppléante. En 1931, elle se voit confier par Wigman la direction de l'école que celle-ci décide d'ouvrir à New York suite au succès de sa tournée aux États-Unis. Holm découvre le pays, voyage, apprend la langue, les coutumes. En 1935, elle publie un essai sur Wigman (Modern Dance, éd. E. Weyhe, New York), mais l'impression de liberté et d'espace de sa nouvelle patrie va lui faire évacuer de son travail le mysticisme et le pessimisme de son maître. Dès 1934, elle enseigne aux stages d'été de la *Bennington School of Dance, avant de lancer ses propres étés à Colorado Springs (1941-1984), fréquentés par de nombreux professeurs d'éducation physique qui ouvriront, après guerre, des départements de danse moderne dans les universités.

L'implication de Wigman dans les Jeux olympiques de Berlin sous influence nazie l'obligent à rebaptiser l'école, qui devient, en 1936, la Hanya Holm School of Dance. Elle forme alors une compagnie (1936-1944), où dansent notamment V. *Bettis et L. *Kloepper. En 1937, à Bennington, six ans après son départ d'Allemagne, elle crée *Trend, son chef-d'œuvre, suivi du satirique Metropolitan Daily (1938) et du poignant Tragic Exodus (1939). Elle inclut, en outre, dans ses spectacles une conférence-démonstration remarquable, mais des échecs l'amènent bientôt à disperser sa compagnie et à arrêter de danser. Elle surprend, après guerre, en entamant une seconde carrière sur *Broadway, où son premier essai pour Ballet Ballads [Davy Crockett] est un succès, tout comme *Kiss Me Kate (1948) et surtout *My Fair Lady (1956). Elle chorégraphie aussi pour le théâtre, l'opéra et la télévision (prix Scripps en 1984) et continue à créer avec ses étudiants dans le Colorado (*Homage to Mahler, 1976) et, sur le tard, pour D. *Redlich, son héritier artistique (*Jocose, 1981).

L'enseignement est cependant son territoire d'élection. Elle propose une formation très complète : technique, improvisation (nommée « theory »), composition, anatomie, histoire de la danse, *notation Laban, pédagogie et percussions. Contrairement aux autres pionniers de la danse *moderne, elle n'enseigne pas un style, mais des concepts. Lyrisme, travail du torse, utilisation de l'espace et ateliers font sa spécificité. À plus de quatre-vingt-dix ans, elle enseigne encore à New York chaque mercredi chez Nikolais et aussi à la *Juilliard School. Personnalité essentielle de la danse moderne américaine, elle transmet avec succès l'héritage de *Wigman aux États-Unis, formant des chorégraphes tels A. *Nikolais, M. *Louis, G. *Tetley, Bettis et Redlich. C. *Gitelman est l'une des meilleures spécialistes la concernant.

ML

Autres chorégraphies. Dance of Work and Play (1938) ; Orestes and the Furies (1943) ; The Insect Comedy (1948) ; The Golden Apple (1954) ; Camelot (1960) ; Ratatat (1985) ; Capers (1985).
Filmographie. H. Holm, Portrait of a Pioneer (1988, réal. J. Ittelson).

Danseur et pédagogue suédois.

Il étudie à l'École du *Ballet royal suédois et rejoint la compagnie en 1939. Premier danseur de 1946 à 1966, il reste le danseur *noble le plus important de sa génération en Suède, tout en se distinguant dans des œuvres modernes, surtout de M. *Béjart (l'*Oiseau de feu, 1951) ou de B. *Åkesson (Sisyfos, Minautoros, Ikaros). Il est également artiste invité à l'International Ballet de M. *Inglesby en 1949. Après son retrait de scène, il devient un professeur réputé, et enseigne notamment au Ballet royal jusqu'en 1993.

BH