Dictionnaire de la Peinture 2003Éd. 2003
B

Bening (les)

Miniaturistes flamands.

 
Alexandre ( ? – Gand 1519) entre le 19 janvier 1469 à la gilde des peintres de Gand, sous le parrainage d'Hugo Van der Goes et de Juste de Gand. Plusieurs fois signalé à Bruges, il revient à Gand à la fin de sa vie. On lui doit l'illustration du Traité de la consolation de Boèce (Paris, B. N.), les Livres d'heures d'Englebert de Nassau (Oxford, Bodleian Library), de Philippe le Hardi (Vienne, B. N.) et de Marie de Bourgogne (Berlin, cabinet des Dessins). Son style se caractérise par la riche ornementation des bordures (fleurs, animaux, architectures, personnages), dont il est le premier à teinter le fond.

   Son fils, Simon, est mentionné à Bruges de 1508 à 1561. Son œuvre, abondante, se maintient dans la tradition brugeoise de la fin du XVe s. : décor en pleine page avec marges en trompe-l'œil et son œuvre constitue le point culminant de l'école des miniaturistes ganto-brugeois. Ses personnages trapus, son sens plastique, sa définition claire de l'espace doivent beaucoup à Gérard David. On lui attribue avec vraisemblance une part importante de l'illustration du Bréviaire Grimani (Venise, bibl. Marciana) et de rares peintures sur vélin collé sur bois, de très petit format, traitées avec la minutie de la miniature (Triptyque de Saint Jérôme, Escorial ; Adoration des Mages, Louvre ; Saint Jérôme pénitent, id.)

Benner (Gerrit)

Peintre néerlandais (Leeuwarden 1897  – Nijemirdum, 1981).

Autodidacte et d'abord peintre en bâtiment, après son mariage (1919) il vécut avec sa femme d'un petit commerce de maroquinerie-bijouterie, que la dépression économique ruina en 1938. Il s'exprima à ses débuts dans un style ramassé et simplificateur, assez sombre et analogue à celui du groupe De Ploeg (" la Charrue "), fondé à Groningue en 1918, mais il reste peu de choses (des gouaches, souvent sur papier) de sa production antérieure à 1945, date à laquelle il détruisit nombre de ses travaux. Il découvrit alors l'œuvre de Werkman, par l'intermédiaire du gendre de l'artiste-imprimeur, et cette rencontre hâta la maturité de son style. Benner a exposé pour la première fois à Groningue en 1946 et s'est installé à Amsterdam en 1954, dans l'ancien atelier d'Appel. Ses tableaux, paysages frisons (dont il fut l'interprète par excellence), chevaux, cavaliers ou attelages, sommairement dessinés et restitués au moyen d'une palette vive et élémentaire, offrent une manière de synthèse entre l'expressionnisme rustique de De Ploeg et le langage plus libre de Cobra et notamment d'Appel (Homme avec oiseaux, Amsterdam, Stedelijk Museum ; Homme dans un jardin, 1959, musée de Bochum). Depuis 1965 environ, l'artiste a pratiqué une peinture plus fluide et nuancée traitant des paysages par larges aplats de couleurs. Il réalise en 1965 une peinture murale pour l'Académie pédagogique de Marienburg et, en 1971, une œuvre pour l'École technique de Tiel. Le Van Abbe-museum d'Eindhoven lui a consacré une importante rétrospective en 1956 et ses œuvres de 1966 à 1971 ont été présentées en 1971 au Stedelijk Museum d'Amsterdam.

Benois (Alexandre)

Peintre russe (Saint-Pétersbourg 1870  – Paris 1960).

Membre fondateur du groupe Mir iskoussva avec lequel il expose de 1899 à 1905, historien d'art (Histoire de l'art de tous les temps et de tous les pays, Moscou, 1912-1917, inachevé), illustrateur de livres (la Dame de pique, 1910, et le Cavalier d'airain, 1916, de Pouchkine), créateur de la revue Trésors d'art de la Russie (mensuel illustré qui parut de 1901 à 1907), il joue un rôle prépondérant dans la formation artistique de Serge de Diaghilev. Plusieurs séjours en France (1895-1899, 1905-1907), son amitié pour Diaghilev et leur goût commun pour le théâtre l'amènent à collaborer activement à la fondation des Ballets russes. On lui doit les décors et les costumes des Sylphides (1909), du Pavillon d'Armide (1909), de Gisèle (1910), de Petrouchka (1911), du Rossignol (1914). Nommé conservateur en chef du musée de l'Ermitage en 1918, Benois quitte cependant la Russie soviétique et vient se fixer définitivement en France en 1926. Son activité se tourne principalement vers le décor de théâtre : en 1928, il donne à Ida Rubinstein les décors et costumes du Baiser de la fée de Stravinski, de la Princesse Cygne, du Boléro de Ravel ; il fournira aussi des décors pour les Ballets de Monte-Carlo (le Bourgeois gentilhomme, 1932 ; le Bal des cadets, 1940 ; Raymonde, 1946) et ceux du marquis de Cuevas (le Moulin enchanté, 1948). Dans la création d'un ballet, il participait aussi à la rédaction du livret et suggérait les mouvements chorégraphiques auxquels la musique se rattachait.

Benoist (Marie-Guilhelmine Laville-Leroulx, Mme)

Peintre français (Paris 1768  – id. 1826).

Elle débuta (1782 – 1786) chez Mme Vigée-Lebrun. L'année qu'elle passa ensuite dans l'atelier de David détermina son orientation néo-classique. Sa réputation lui valut des commandes officielles : Portrait de l'Empereur (1804, musée d'Angers). Son classicisme un peu sec n'atteint pas la grandeur de David, sauf peut-être dans le Portrait d'une négresse (1800, Louvre), où la science du coloris contrasté s'allie à la rigueur plastique. Plus tard, l'artiste nuança son art d'accents sentimentaux (Lecture de la Bible, 1810, musée de Louviers).

Bénouville (Achille)

Peintre français (Paris 1815  – id. 1891).

Élève de Picot, il se consacra au paysage et, dès l'âge de vingt ans, il exposa des vues des environs de Paris peintes d'après nature. Aux côtés de cette tendance " moderne ", il poursuivit au cours du XIXe s. la tradition du paysage historique : Vue d'une villa romaine (Louvre).

 
Son frère François-Léon (Paris 1821 – id. 1859) fut également l'élève de Picot et obtint, en même temps qu'Achille, le prix de Rome en 1845. Peintre d'histoire et de thèmes religieux (Saint François d'Assise mourant, 1853, Orsay), il exécuta aussi des peintures monumentales pour l'église de Saint-Germain-en-Laye et la salle du trône de l'ancien Hôtel de Ville de Paris (cartons au musée d'Angers).