Dictionnaire de la Peinture 2003Éd. 2003
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Macchietti (Girolamo)

Peintre italien (Florence 1535  – id. 1592).

Plus de la moitié de ses œuvres citées par Raffaello Borghini, son biographe en 1584, ont été perdues. Élève de Michele di Ridolfo del Ghirlandaio, Macchietti subit l'influence de Vasari avec lequel il collabore au Palazzo Vecchio à partir de 1555. Après un voyage de deux ans à Rome, il s'installe définitivement à Florence en 1563, s'associe avec Cavalori et participe, en 1564, au décor réalisé lors des funérailles de Michel-Ange. Vasari et ses modèles (Parmesan, Bronzino et Salviati) sont ses points de référence pour les œuvres de cette période : Allégorie de la richesse (Venise, Ca d'Oro) et Adoration des Mages (1567-68, Florence, San Lorenzo). Il travaille au décor du studiolo de François Ier au Palazzo Vecchio (1570-1572, Médée et Eson, les Bains de Pozzuoli, dessins préparatoires au Louvre, aux Offices et au musée de Rennes) et à l'" apparato " pour l'entrée à Florence de Christine de Lorraine (1589). Son Martyre de saint Laurent (1573, Florence, Santa Maria Novella ; étude préparatoire au musée de Lille) révèle un intérêt pour la peinture vénitienne. Macchietti est un représentant de la ligne académique caractérisée par la perfection technique. Il est à Paris entre 1573 et 1574 et séjourne à Naples entre 1578 et 1583 (œuvres perdues). De la phase ultime de son activité, interrompue par un bref voyage en Espagne entre 1587 et 1588, on conserve très peu de témoignages documentés et aucune œuvre peinte.

Macdonald-Wright (Stanton Van Vranken, dit Stanton)

Peintre américain (Charlottesville, Virginie, 1890  – Pacific Palisades, Californie, 1973).

Après des études en Californie, il se rend à Paris en 1907 et il s'inscrit à l'académie Julian, à l'école des beaux-arts et à l'académie Colarossi, ainsi qu'à la Sorbonne. Mais sa véritable formation se fait en fréquentant le Salon des indépendants et le Salon d'automne : comme les nombreux artistes américains de Paris, il peut y voir des rétrospectives de Van Gogh, de Cézanne et surtout des toiles de Matisse et des fauves. Il fait la connaissance des Stein et découvre le Cubisme et l'œuvre des Delaunay.

   En 1912, sa rencontre avec son compatriote Morgan Russell est décisive. Attirés tous deux par les problèmes de la couleur formulés par le Néo-Impressionnisme, ils étudient et appliquent bientôt les principes découverts par les physiciens Chevreul, Helmholtz et Rood. C'est ainsi que naît le Synchromisme (du nom d'une toile de Russell), dont les deux peintres formulent le programme lors du Neuer Kunstsalon de Munich en juin 1913. La même année, des toiles synchromistes sont présentées à l'Armory Show de New York, ainsi qu'à la gal. Bernheim-Jeune de Paris. Si le Synchromisme est alors qualifié de " vaguement orphiste " par Apollinaire, c'est sans doute parce que la vue des expériences de Delaunay accélère l'évolution de Russell et de MacDonald-Wright. Celui-ci rentre aux États-Unis en 1913, revient en 1914 puis s'installe à Londres de 1914 à 1916. En 1914, il abandonne les études de personnages et les natures mortes pour composer ses premières toiles abstraites, où cercles et portions de cercles colorés sont disposés " scientifiquement ", selon les lois des couleurs complémentaires, par paires et triades " harmonisantes " : Synchromie (1913) ; Abstraction à partir du spectre, Disposition 5 (1914, Des Moines Art Center, Iowa). Le Synchromisme connaît un certain succès aux États-Unis lorsque Frost, de retour d'Europe, entreprend d'en propager les principes à l'occasion de l'exposition de MacDonald-Wright à la Carroll Gal. (New York, 1914). À son retour à New York en 1916, MacDonald-Wright participe à l'exposition du Forum à l'Anderson Gal., puis en 1917 chez Alfred Stieglitz ; l'espace de ses toiles s'organise alors en plans superposés, tandis que les tons employés deviennent plus transparents (Oriental. Synchromie en bleu-vert, 1918, New York, Whitney Museum). Mais, comme Hartley, O'Keeffe et bien d'autres, il abandonne bientôt l'Abstraction devant la crise du " modernisme ". En 1953, après avoir longtemps enseigné à l'université de Californie à Los Angeles, il revient pourtant au Synchromisme (Chant de victoire, 1955). Une importante rétrospective a été organisée en 1956 par le County Museum of Art de Los Angeles.

Macdonald (James Edward Hervey)

Artiste canadien d'origine britannique (Durham, Grande Bretagne, 1873  – Toronto  1932).

Tout en étudiant le dessin et la peinture aux cours du soir de Hamilton et de Toronto, où sa famille s'était établie en 1887, il travaille comme dessinateur dans des ateliers d'art commercial. Il y subit l'influence de l'Art nouveau par l'intermédiaire du magazine The Studio, que tous ses collègues feuillettent. Au retour d'un séjour de cinq ans en Angleterre, il expose à Toronto, pour la première fois, en 1908. Le Post-Impressionnisme semble l'avoir influencé à cette époque. Fervent admirateur du paysage canadien, et poète à ses heures, il cherche une forme d'expression typiquement nationale.

   La visite d'une exposition de peintures scandinaves à Buffalo, en 1912, l'aida à découvrir son style personnel. Les peintures qu'il exécuta l'année suivante, par leurs sujets comme par leur facture, révèlent déjà les caractères essentiels de l'école du groupe des Sept. Ce sont des paysages du nord de l'Ontario, brillants de couleurs, papillotants et rythmés, exécutés dans une technique très proche de celle du Néo-Impressionnisme. L'un des meilleurs tableaux de MacDonald, la Digue des castors (1919, Toronto, Art Gal.), est un parfait exemple du style du groupe des Sept.

Macdonald (Margaret)

(Tipton, près de Wolverhampton, 1865  – Chelsea 1933)

 ; Frances (1874-1921), dessinatrices, illustratrices et décoratrices britanniques. Leur famille, d'origine écossaise, se fixa à Glasgow en 1890 et toutes deux étudièrent à la Glasgow School of Arts, où le directeur, Francis Newbery, donnait une importance particulière au dessin et aux arts décoratifs. Elles exécutèrent ainsi en collaboration des ouvrages en métal, ouvrant un studio en 1896, où elles travaillèrent ensemble jusqu'au mariage de Frances (illustrations pour The Christmas Story, 1896, et The Defense of Guinevere and Other Poems de W. Morris en 1896-97). Toutes deux n'en suivaient pas moins des voies parfois différentes : Margaret fit ainsi durant cette période des aquarelles sur des thèmes symbolistes, comme Summer, projet de vitrail, 1893-94 (Glasgow University, Mackintosh Coll.) ou The Fifth of November, (Glasgow School of Art), qui fut reproduit dans The Magazine (nov. 1894), publication où les deux sœurs et Mackintosh collaborèrent souvent. Frances, de son côté, exécuta notamment, v. 1893-94, un grand projet de décoration murale, Crucifixion et Ascension (Glasgow University, Mackintosh Coll.). Son aquarelle A Pond (1894, Glasgow School of Art) montre une étonnante alliance d'éléments végétaux presque humanisés et de longues figures nues, dont les membres ont la maigreur de tiges ; les motifs sont cernés d'un trait aux sinuosités élégantes et sophistiquées, colorées de teintes plates, généralement très claires. Les deux sœurs avaient rencontré dans leurs études (1894) Charles Rennie Mackintosh (1868-1928) et Herbert MacNair (1868-1915). Elles fondèrent avec eux le groupe des Quatre, promoteur de ce qui allait être le style de Glasgow, Frances épousant MacNair (1899) et Margaret Mackintosh (1900). Leur activité s'orienta alors franchement vers les arts décoratifs. Margaret collabora étroitement avec son mari, l'influençant fortement par son style graphique, dont les sinuosités de plus en plus abstraites se retrouvent, par exemple, dans le panneau décoratif du Willow Tea-Room, à Glasgow, en 1904. Ils exposèrent ensemble avec succès à la Sécession de Vienne (1900) et à Turin (1902). Ils fermèrent leur agence de Glasgow en 1914, s'établissant à Chelsea, où leur cercle compta parmi ses membres A. John, J. Pryde ou G.B. Shaw, puis en France, en Provence et dans les Pyrénées (1923-1927), Margaret revenant en Angleterre après la mort de son mari. Frances travailla de même avec le sien, créant ainsi meubles, objets d'arts et vitraux. Elle devint en 1907 professeur à l'école des Beaux-Arts de Glasgow. C'est dans les collections de cette ville, à laquelle les deux sœurs furent intimement liées, que l'on peut aborder au mieux leur œuvre et celui de leurs époux, œuvre essentiel pour comprendre les développements de l'Art nouveau et sa suite en Grande-Bretagne au tournant du XXe s.