Dictionnaire de la Peinture 2003Éd. 2003
P

post-impressionnisme

Ensemble de tendances artistiques de la fin du XIXe et du début du XXe s. qui soit vulgarisent l'impressionnisme, soit utilisent ses acquis au service d'esthétiques assez différentes (Néo-Impressionnisme, Synthétisme, Nabis, préfigurations de l'Expressionnisme ou du Fauvisme).

Post (Frans)

Artiste néerlandais (Leyde 1612  –Haarlem 1680).

Fils d'un peintre de vitraux, Jan, il fut aquafortiste et peintre de paysages. De 1636 à 1644, il accompagne Jean Maurice de Nassau pendant son voyage au Brésil, alors colonie hollandaise, et peint pour lui un grand nombre de paysages. Il est de retour à Haarlem en 1644 et est inscrit à la gilde de Saint-Luc en 1646. Ses vues du Brésil, sujet qu'il continua de traiter de retour en Hollande (près de 150 œuvres au total), lumineuses et précises, eurent un grand succès à l'époque, surtout sur le plan ethnographique. Ce n'est que de nos jours qu'on a reconnu la pleine mesure de l'artiste. Ses œuvres les plus célèbres sont l'Île de Tamaraca, l'Habitation d'un colon hollandais (Rijksmuseum) et surtout la série des sept Vues du Brésil (1638-39, Louvre), qui fit partie des 34 tableaux de Frans Post que Maurice de Nassau offrit à Louis XIV en 1679.

 
Son frère Pieter-Fransz (Haarlem 1608 – La Haye 1669) , était l'architecte attitré du même prince, et peignit à l'occasion (Combat de cavaliers, 1631, La Haye, Mauritshuis).

Postma (Herman)

(dit Hermannus Posthumus, peintre néerlandais ( ? v. 1513/14  – Amsterdam v.  1566).

Son nom apparaît à côté de celui de Maerten Van Heemskerck et de Lambert Sustris parmi les graffiti d'artistes découverts à la voûte de la grotta nera de la Domus Aurea à Rome, et dans les comptes concernant les décors dressés à la Porta San Sebastiano et près du Palazzo Venezia lors des cérémonies organisées pour l'entrée de Charles Quint à Rome en 1536. De cette même année date aussi le Paysage fantaisiste orné de ruines et de fragments d'antiques, signé Hermannus Posthumus (Vaduz, coll. Liechtenstein), qui confirme les affinités de l'artiste avec le romantisme archéologique de Heemskerck. C'est par analogie avec cette œuvre signée que lui ont été attribués certains des dessins d'après l'antique inspirés de Giulio Romano et de Baccio Bandinelli groupés dans un des deux carnets de Berlin, le Mantuaner Skizzerbuch, traditionnellement rattachés à l'activité romaine de Heemskerck. Posthumus dut séjourner non seulement à Rome mais aussi à Mantoue, avant de travailler entre 1540 et 1542 à Landshut, au service du duc Guillaume de Landshut-Bavière, qui, à l'instar des Gonzague, avait modernisé sa résidence sur le modèle du palais du Té de Mantoue. C'est là qu'il peignit le retable de la Nativité encore conservé dans la chapelle de la Stadtresidenz de Landshut. En 1549, on le trouve à Amsterdam auprès de Cornelis Anthonisz, occupé aux décorations du couronnement de Philippe II. Quelques autres œuvres ont été attribuées à cet artiste probablement formé dans l'orbite de Scorel et de Heemskerck, sujet à la séduction de la culture antiquisante de l'Italie du milieu du XVIe siècle, mais au fait aussi des inventions de Jan Cornelisz Vermeyen.

Pot (Hendrick Gerritsz)

Peintre néerlandais (Haarlem v.  1585  – Amsterdam 1657).

Élève de Van Mander à Haarlem v. 1603, il fut inscrit en 1626, 1630 et 1635 à la gilde de cette ville. Il partit v. 1631 pour l'Angleterre, où il peignit des portraits de la famille royale, dont le Charles Ier du Louvre. Il retourna l'année suivante à Haarlem, où il est encore cité en 1648 comme doyen de la gilde. Il peignit aussi des scènes de genre dans le style de Buytewech et de Dirck Hals (Réunion de fête, 1630, Londres, N. G. ; la Partie de tric-trac, musée de Lille ; le Jeu de cartes, Londres, Wallace Coll.), des portraits individuels (l'Amiral Maarten Tromp, musée de Gand ; Jeune Femme de qualité, Mauritshuis ; Portrait d'homme en noir, Paris, Petit Palais ; Glorification du prince Guillaume le Taciturne, Haarlem, musée Frans Hals) ainsi que des portraits collectifs (Officiers du corps des archers de saint Adrien, 1630, id.), fortement influencés par Frans Hals. Comme de nos jours comme portraitiste, il peignit de la peinture d'histoire de qualité, aujourd'hui disparue, ou désattribuée, dont le seul vestige est un Sacrifice d'Abraham (musée de Mayence). Il fut le maître de W. Kalf et de Palamedes.

Potter (les)

Peintres néerlandais.

 
Pieter Simonsz (Enkhuysen 1597/1600  – Amsterdam 1652). Il est cité en 1628 à Leyde, puis en 1631 à Amsterdam. Peintre d'épisodes bibliques dans le goût des rembranesques, de batailles proches de celles de Palamedes (Scène militaire, 1632, Rotterdam, B. V. B. ; Escarmouche de cavalerie, 1641, musée de Poitiers), de portraits et de scènes de genre (Chasse au cerf, Londres, N. G.), il fut influencé par Jacob Duck, Pieter Codde et Willem Duyster. Il peignit aussi des natures mortes (Vanitas, Rijksmuseum), qui comptent parmi ses œuvres les plus personnelles et qui sont d'un esprit très leydois, sous l'influence de Rembrandt.

 
Paulus (Enkhuyzen 1625 – Amsterdam 1654). Fils et élève de Pieter Simonsz, il est l'un des plus célèbres paysagistes et animaliers de la Hollande du XVIIe s. Artiste au talent précoce (sa première œuvre est datée de 1642) il fut influencé par Claes Cornelisz Moeyaert et G. Bleeker. Il est cité en 1646 à Delft, où il fut inscrit à la gilde de Saint-Luc. Une de ses premières œuvres peintes est le fameux Taureau du Mauritshuis (1647), provocation d'un jeune artiste, dans son format excessif et dans son traitement appliqué ; dans le même registre, on peut citer une Tête de taureau (Milan, Brera). Toutefois, le paysage de l'arrière-plan, d'une grande fraîcheur et d'une jolie lumière, montre en Potter un véritable et remarquable paysagiste, plus que l'animalier traditionnellement connu et excessivement vanté aux XVIIIe et XIXe s. Les dessins de la même période, les Cerfs combattant (1647, Rijksmuseum), confirment la liberté d'écriture et les dons d'observation dont l'artiste pouvait être capable.

   En 1649, Potter s'établit à La Haye, chez le peintre Jan Van Goyen, et c'est à cette époque qu'il peint ses œuvres de maturité, caractérisées par une lumière d'une extrême délicatesse ; parmi les plus célèbres, on citera les Chevaux à la porte d'une chaumière (1649, Louvre), la Vache qui pisse (1649, Ermitage), les Bœufs au pré (1649, Turin, Gal. Sabauda), les Chevaux au pâturage (1649, Rijksmuseum), la Vue du bois de La Haye (1650, Louvre), le Paysage avec du bétail (1651, Rijksmuseum), les Vaches au pâturage (id.). N'ayant pas de succès à La Haye, Potter s'installe en 1652 à Amsterdam, où il peint ses dernières œuvres : la Prairie (1652, Louvre), le Bétail au pâturage (1652, Mauritshuis), le Départ pour la chasse (1652, Berlin), le Cheval pie (1653, Louvre). Un très bel ensemble de ses œuvres, démontrant sa variété, se trouve dans les musées de Berlin. Son œuvre de graveur mérite également mention pour le brio de la technique et la chaude coloration des noirs. Paulus Potter fut le fondateur du genre animalier (dans un curieux tableau de l'Ermitage, il montre les animaux régnant sur les hommes), propre à l'art hollandais du XVIIe s. ; dans ses œuvres de jeunesse, il met en scène un animal dans un paysage sommaire ; plus tard, il cherchera des accords subtils entre les figures et la nature. Par son art juste, délicat, mais toujours poétique et malgré une carrière trop brève, il a exercé la plus utile influence sur des peintres animaliers tels que A. Van de Velde et A. Cuyp.