Dictionnaire de la Peinture 2003Éd. 2003
R

Riley (Bridget)

Peintre britannique (Londres 1931).

Elle se forma à Goldsmith's College et au Royal College of Art de Londres. A partir de 1960, elle développa un style de peinture original, où les effets du dynamisme optique sont délibérément exploités sur des toiles de formats traditionnels. Ses premières peintures étaient exécutées en noir et blanc, mais, depuis 1966, elle a fait intervenir la couleur (Cataract 3, 1967, Londres, British Council ; Late Morning III, 1968, Londres, Tate Gal.). Ses principales expositions ont eu lieu à la Biennale de Venise en 1968 et en 1970-71 à Hanovre, Berne, Düsseldorf, Turin et Londres (rétrospective itinérante).

Riminaldi (Orazio)

Peintre italien (Pise 1593  – id. 1630).

Il se forma dans le milieu maniériste de Pise et, lors de son arrivée à Rome, vers 1610, il trouva en O. Gentileschi le maître le plus apte à l'introduire aux principes du naturalisme caravagesque. Ses meilleures œuvres sont inspirées directement du maître lombard : le Martyre de sainte Cécile (Pise, S. Caterina), notamment, dérive du Martyre de saint Mathieu de Saint-Louis-des-Français. Riminaldi fut attiré aussi par Manfredi, dont il subit parfois si fortement l'influence que les œuvres des deux artistes ont été parfois confondues (le Caïn et Abel de Pitti, à Florence, n'a été que récemment rendu à Riminaldi), ainsi que par Lanfranco. À son retour à Pise, en 1626, il introduisit dans la ville la connaissance du caravagisme avec deux toiles pour la tribune de la cathédrale (Moïse et le serpent, David et les Philistins), exécutées probablement à Rome. Mais, en raison de sa mort précoce, survenue lorsqu'il venait de terminer la décoration à fresque du dôme de la cathédrale, et du climat conservateur de Pise, son exemple n'eut guère de suite.

Rimini

Durant le XIVe s., on peut parler d'une " école de Rimini ". Celle-ci joue un rôle déterminant dans le développement d'autres centres picturaux, comme ceux de Bologne et des Marches. Dès 1282, les documents mentionnent ce " Johannes Pictor " qui signe et date en 1309 un Crucifix, proche de celui de Giotto conservé à Rimini. La personnalité de Giovanni joue un rôle décisif dans l'orientation de l'école. Avec le Maître de l'Arengo, auteur de la fresque du Jugement dernier (Palazzo dell'Arengo), la culture riminaise fait preuve, dans la deuxième décennie du siècle, d'une maturité profonde et d'une ouverture prestigieuse. Le talent dramatique et passionné de Pietro da Rimini vient agiter et rénover radicalement cette orientation avec son Crucifix. Pietro introduit un " pathos " sentimental. Le Maître du Chœur de San Agostino commence son entreprise originale v. 1330. La vaste décoration du chœur de S. Agostino présente une accentuation du tempérament narratif de l'école. Les maîtres qui, entre la troisième et la quatrième décennie, animent le foyer et élargissent son intérêt sont nombreux et doués, mais finiront par frôler le stylisme chargé. Le Maître de la Vie de saint Jean-Baptiste, Giovanni Baronzio et le Maître de Verruchio se séparent nettement de la souche locale primitive dans leurs recherches exacerbées. La diffusion de l'art de Pietro est assurée au même moment par Francesco da Rimini entre autres.

Rincón (Fernando del)

Peintre espagnol (Guadalajara v.  1445  – après 1517).

Un certain Antonio del Rincón aurait été, d'après Palomino, le peintre de cour de Ferdinand le Catholique ; il aurait étudié à Rome et exécuté les peintures de l'ancien retable de Robledo de Chavela (prov. de Madrid) ainsi que de nombreux portraits. Mais ce personnage reste légendaire. La critique moderne ne connaît que Fernando del Rincón de Figueroa, domicilié à Guadalajara en 1491, inspecteur des peintres et des peintures sous le règne de Ferdinand, et qui sollicita de Charles Quint son maintien dans cette charge. Rincón peignit plusieurs retables, aujourd'hui perdus. La seule œuvre d'authenticité certaine qui nous soit parvenue est le portrait de Francisco Fernández de Córdoba (v. 1520, Prado). On retrouve même finesse de modelé, même accentuation des volumes et même emploi du clair-obscur dans le portrait de Fray Francisco Ruiz, qui lui a été attribué (Madrid, Inst. de Valencia de Don Juan).

Ring (les)

Famille de peintres allemands.

 
Ludger tom Ring, dit l'Ancien (Münster 1496  – id. 1547). Il fut peintre, graveur et décorateur. Après son temps de compagnonnage, passé probablement aux Pays-Bas, il s'établit comme maître à Münster, au plus tard en 1520. Il quitte la ville lors des troubles anabaptistes (1533) pour y revenir après le rétablissement du catholicisme. Il reçoit de nombreuses commandes de peintures murales, de tableaux, de travaux de décoration. Outre ses compositions religieuses, il a peint de nombreux portraits (Portrait d'Anna tom Ring [sa femme], Cologne, W. R. M. ; Portrait d'un architecte [son fils Hermann.], musées de Berlin). Sa série des sibylles (la Sibylle de Cumes, musée de Münster) semble avoir connu un certain succès, car elle fut reprise par ses deux fils. Sa manière s'apparente à celle des peintres des Pays-Bas du Nord, mais avec quelque chose de sec, d'un peu étriqué et d'archaïsant dans la description minutieuse des formes.

 
Hermann tom Ring (Münster 1521 – id. 1596). Fils du précédent, peintre et dessinateur, il fut peut-être architecte. Il reprit à la mort de son père la maison et l'atelier paternel à Münster. Il a, comme son père, exécuté des portraits ainsi que de nombreux tableaux religieux (Jugement dernier, musée d'Utrecht). Son style s'inspire parfois fortement de celui des romanistes flamands.

 
Ludger tom Ring, dit le Jeune (Münster 1522 – id. 1584). Frère du précédent, il reprend à la mort de son père l'atelier paternel, en collaboration avec Hermann, puis s'installe à Brunswick (1556). Il est surtout connu comme portraitiste et comme peintre de genre. Il a emprunté à Aertsen le type de la scène biblique comme " tableau de cuisine " (Noces de Cana, autref. Berlin, Kaiser-Friedrich Museum, détruit en 1945). Sa suite de sibylles (la Sibylle delphique, Louvre) reprend dans le même esprit un sujet traité par son père.