Dictionnaire de la Peinture 2003Éd. 2003
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Beyeren (Abraham Hendricksz Van)

Peintre néerlandais (La Haye 1620/21  – Overschie 1690).

Signalé à Leyde en 1638, inscrit en 1640 à la gilde de Saint-Luc de La Haye, il fut probablement l'élève de Pieter de Putter, son beau-frère. Mentionné à La Haye de 1639 à 1657, il travailla ensuite à Delft (1657-1661), de nouveau à La Haye, à Alkmaar (1674-1678), à Amsterdam, à Gouda et à Overschie. En 1647, il épouse en deuxièmes noces la fille du peintre à la mode C. Van den Queborn ; il était, à vrai dire, plus connu de son temps comme mauvais débiteur que comme peintre : sa chronologie est difficile à établir, car il a laissé peu d'œuvres datées. Spécialiste de natures mortes, il montre une assez grande diversité dans le choix de ses thèmes : Fleurs et Fruits (Rijksmuseum ; Mauritshuis), Vanités, Oiseaux morts, et surtout natures mortes de Repas (1653, Munich, Alte Pin. ; 1653, Rijksmuseum ; 1655, Worcester Art Museum), et a pour sujet favori des étalages de Poissons morts (Copenhague, S. M. f. K. ; Stockholm, Nm ; 1655, Berlin ; Vienne, Akademie ; Louvre ; musée de Lille). Ces œuvres se caractérisent par les tons chauds (bruns), le goût des compositions fastueuses, l'accumulation d'objets précieux, reprise de J. D. de Heem ; elles sont rendues par une brillante facture au lyrisme baroque. Cependant, dès les années 60, son style s'épura, les schémas devinrent plus simples et sa touche plus légère, pour aboutir à des œuvres comme la Nature morte aux poissons (1666, musée de Gand) et surtout la Nature morte au verre (Stockholm, Nm), remarquable par son dépouillement et même son austérité.

   Par ailleurs, Beyeren s'est affirmé aussi comme un mariniste de talent, proche d'Everdingen et de Backhuyzen (exemples à Rotterdam, B. V. B., et au Louvre).

Biagio d'Antonio Tucci

Peintre italien (Florence 1476  – documenté jusqu'en 1508).

On sait que Biagio d'Antonio travailla par intermittence à Faenza de 1476 à 1504. Son style, influencé par Verrocchio, assimile le langage plus simple de Ghirlandaio. En 1481-82, il collabore aux fresques de Cosimo Rosselli de la chapelle Sixtine. Plusieurs panneaux ou retables sont conservés à la pin., de Faenza ; parmi ses autres œuvres, fort nombreuses, on peut citer des " cassoni " à sujets mythologiques (Paris, musée des Arts décoratifs), des Madones et des retables (Madone et cinq saints, musée de Budapest ; Nativité de San Michele de Faenza, 1476, Tulsa, Museum ; Chemin du Calvaire, Louvre). Les œuvres de l'artiste furent longtemps classées sous le nom d'Andrea ou de Giovanni Battista Utili, peintres de Faenza.

Biard (Auguste)

Peintre français (Lyon 1798  – près de Fontainebleau 1882).

Il fut élève du Lyonnais Revoil. Grand voyageur, il rapporta d'Orient, de Laponie, du Brésil d'innombrables toiles, paysages et scènes de genre, dont le succès populaire dut beaucoup à leur caractère exotique (Magdalena-Bay, 1841, Louvre) et humoristique (Comédiens ambulants, 1833, musée de Lyon ; Quatre heures, au Salon, 1847, Louvre).

Biasi (Alberto)

Artiste italien (Padoue 1937).

Cofondateur du groupe N à Padoue, en 1959, avec Chiggio, T. Costa, Landi et Massironi, il commence la même année ses premières expériences optico-dynamiques. En 1961, il est membre fondateur du mouvement Nouvelle Tendance, à Milan, qui expose à Zagreb (Yougoslavie) en 1961 et 1965. Il participe, en 1962, à la publication du manifeste du groupe N, qui met en exergue la perception psychologique et la relation entre l'objet et le spectateur. En 1966, il crée ses premiers reliefs " politipi " et continue ses expériences sur les images cinétiques (Light Prisms, 1969). Par la suite, il s'intéresse à l'usage de la technique sérigraphique dans l'art cinétique (Dinamica visiva, 1972, sérigraphie et acétate transparente). Il participe à de nombreuses expositions d'art cinétique dans les années 1960, à la Biennale de Venise (1964) et à la Biennale de São Paulo (1971).

Bibbiena
ou Bibiena

Surnom d'une famille d'architectes et de scénographes italiens des XVIIe et XVIIIe s., originaire de Bibbiena, dans le Casentino (prov. d'Arezzo).

Le fondateur de la lignée, Giovanni Maria Galli (1625-1665) , fut élève de l'Albane.

 
Son fils Ferdinando (1657-1743) se consacra à l'architecture et à la décoration et travailla avec Andrea Seghizzi et Giacomo Torelli. Il resta pendant vingt-huit ans au service de Ranuccio Farnèse, à Parme, exécutant également des décorations théâtrales dans les plus grands centres italiens. En 1709, il se rend à Barcelone, puis à Vienne en 1712 à l'avènement de l'empereur d'Autriche Charles III. Il rentre à Bologne en 1717. Il est l'auteur de trois traités d'architecture et de perspective.

 
Son frère Francesco (1659-1739) construisit au début du XVIIIe s. des théâtres à Vienne, à Nancy, à Vérone et à Rome. En 1726, il s'établit définitivement à Bologne.

 
Un des fils de Ferdinando, Giuseppe (1696-1757) , fut surtout actif à Vienne, à Prague et à Munich. Habile ordonnateur des décorations d'apparat, il érigea également, à Bayreuth, le théâtre de cour en collaboration avec son fils Carlo (1725-1787).

 
Un autre fils de Ferdinando, Antonio (1700-1784) , travailla à Vienne, à Saint-Pétersbourg et en Hongrie. Il transforma le théâtre de la Pergola à Florence et éleva le théâtre communal de Bologne (1756-1763).

   Ayant créé une véritable tradition, les Bibbiena dominèrent l'architecture et la décoration théâtrales dans les principales villes européennes, laissant au contraire peu de traces de leurs activités à Bologne, où ils ne séjournèrent guère.

Bicci di Lorenzo

Peintre italien (Florence 1373  – Arezzo 1452).

Il se forma dans l'atelier de son père, Lorenzo di Bicci, et, pendant toute sa longue carrière, resta tributaire de sa première éducation. Insensible au renouvellement formel de la Renaissance, il fut, en revanche, largement influencé par la peinture gothique internationale, à travers Lorenzo Monaco d'abord (Annonciation de l'église S. Lorenzo à Porciano) et Gentile da Fabriano ensuite (Nativité, 1435, Florence, église S. Giovannino dei Cavalieri ; Polyptyque de 1433, autref. à S. Niccolo in Cafaggio, dont le centre se trouve auj. à la G. N. de Parme et la prédelle partagée entre le Metropolitan Museum, l'Ashmolean Museum d'Oxford et le musée du Wavel à Cracovie). Ses meilleures œuvres, comme la Visitation de 1435 (Velletri, musée du Chapitre), sont toutefois réalisées dans l'esprit du trecento florentin. À la fin de sa vie, il commença la décoration à fresque de l'église S. Francesco à Arezzo, continuée par Piero della Francesca.