Dictionnaire de la Peinture 2003Éd. 2003
B

Brioullov (Karl Pavlovitch)
ou Karl Pavlovitch Brullov

Peintre russe (Saint-Pétersbourg 1799  – Marciano 1852).

Fils de sculpteur-ornemaniste, élève de l'Académie de Saint-Pétersbourg (1809-1821), il dut à son talent précoce son premier séjour en Italie (1821-1834). À Rome, il acquit une virtuosité tout éclectique et, de retour en Russie où il fut nommé professeur à l'Académie de Saint-Pétersbourg (1836-1849), il devint le coryphée du " Romantisme académique ". Son Dernier Jour de Pompéi (1833, Saint-Pétersbourg, Musée russe) lui valut un succès européen ; il faut également mentionner son Autoportrait rubénien (1848, Moscou, Tretiakov Gal.), ses gracieux portraits de femmes (l'Amazone, 1832, id. ; Comtesse Samoïlova et sa fille, 1840, id. ; Princesse Saltykova, v. 1837-1838, Saint-Pétersbourg, Musée russe) et ses lumineuses aquarelles. L'aisance de sa touche et l'éclat d'un coloris qui ose des oppositions de couleurs chatoyantes placent l'artiste parmi les meilleurs peintres romantiques de l'Europe.

Bristol (école de)

L'école de Bristol, comme celle de Norwich, ressortit plus à l'association de peintres et d'amateurs qu'à un mouvement pictural autonome. Elle est typique des réalités artistiques de la première moitié du XIXe s. en Grande-Bretagne : à l'origine, un groupe d'artistes, principalement paysagistes, au premier rang desquels F. Danby et Edward Bird (1772-1819), des critiques comme l'ami de Blake George Cumberland (1754-1848) ou le révérend John Eagles (1783-1855), des mécènes dont le plus important fut sans conteste G. W. Braikenridge (sa collection d'aquarelles est conservée à la City Art Gal. de Bristol). Des " sketching tours " aux environs de Bristol, des réunions chez les uns et les autres cimentèrent l'unité de ce groupe dans les années 1820-1830, le départ de Danby en 1824 marquant le début d'un progressif éclatement. Parallèlement, les sujets traités devinrent plus ambitieux, dans la lignée de J. Martin, touchant par moments au fantastique. On compte parmi les représentants de l'école de Bristol des artistes aussi divers que N. C. Branwhite (1775-1857), S. Colman (1780-1845), T. L. S. Rowbotham (1783-1853), Hugh O'Neill (1784-1824), Samuel Jackson (1794-1869), E. V. Rippingille (1798-1859), James Baker Pyne (1800-1875), William West (1801-1861), James Johnson (1803-1834), Paul Falconer Poole (1807-1879) et William James Muller (1812-1845).

Broeck (Crispijn Van den)

Peintre flamand (Malines 1524  – ? 1591).

Maître à la guilde des peintres d'Anvers en 1555, il acquit la citoyenneté dans cette ville en 1559 et il y est encore mentionné en 1582 à propos de décors réalisés pour l'entrée du duc d'Anjou dans la ville. Il dut voyager à Rome entre 1555 et 1559. C'est à l'art de Frans Floris que se rattache sa production : son Jugement dernier (1560, Bruxelles, M. R. B. A.) s'inspire de la Chute des Anges rebelles de 1554 de Floris ; et Karel Van Mander précise que Crispijn Van den Broeck acheva certains tableaux de Frans Floris après la mort de ce dernier en 1570. À côté de Pieter Van der Borcht, Crispijn Van den Broeck produisit aussi de nombreux dessins pour les gravures éditées à Anvers par Christophe Plantin.

Broeck (Hendrik Van den) , dit Arrigo Fiammingo

Peintre flamand (Malines 1519  – Rome 1597).

Il a été, à Anvers, l'élève de Frans Floris. On le retrouve en 1550 à Florence auprès des Médicis. Il parcourt l'Italie, travaillant à Orvieto en 1561, à Naples en 1567 et à Pérouse entre 1562 et 1581 ; c'est ensuite à Rome qu'il déploie surtout son activité, sous le pontificat de Grégoire XIII (1572-1585). Élu conseiller de l'académie de Saint-Luc, il détint ce titre jusqu'à sa mort. À plusieurs reprises, il a participé à la décoration du Vatican. Ainsi, à la chapelle Sixtine, il repeignit une fresque endommagée de Ghirlandaio représentant une Résurrection et signée de ses initiales. Sous la direction de Cesare Nebbia et Giovanni Guerra, il exécuta les fresques intitulées le Deuxième Concile du Latran et le Troisième Concile de Constantinople dans la salle Sixtine de la bibl. du Vatican. Influencé surtout par Alfani, Michel-Ange, Pomarancio et Vasari, dont il a été le collaborateur, il resta cependant, durant presque toute sa carrière italienne, fidèle à la manière soignée des Flamands. À la fin de sa vie seulement son style devint plus ample et plus vigoureux, à la façon des Italiens.

Broederlam (Melchior)

Peintre flamand (mentionné à Ypres de 1381 à 1409).

Dans les comptes de Philippe le Hardi, premier duc de Bourgogne, il est mentionné successivement comme valet de chambre à partir de 1387 et " peintre de Monseigneur " à partir de 1391. Il a travaillé au château de Hesdin et réalisé de nombreux ouvrages à la demande de son maître. Entre 1394 et 1399, il peint à Ypres l'extérieur des volets d'un retable sculpté par Jacques de Baerze et destiné à la chartreuse de Champmol, seule œuvre parvenue jusqu'à nous (musée de Dijon). Deux scènes sont représentées sur chaque panneau, l'Annonciation et la Visitation, la Présentation au Temple et la Fuite en Égypte. Leur style les classe parmi les plus brillantes créations du style international. Deux des scènes sont situées dans des architectures gothiques inscrites dans une perspective arbitraire et voisines de celles de l'art siennois. Le groupe de la Fuite en Égypte est le plus personnel : il oppose le geste gracieux et symbolique de la Vierge enveloppant l'Enfant dans des voiles qui auréolent leurs deux visages à la trivialité de saint Joseph, lourd paysan, mal habillé, buvant à la régalade. Ces notations réalistes nous font pressentir que l'art de Robert Campin et de Van Eyck n'est plus très loin.

Broglio (Mario)

Peintre et critique d'art italien (Piacenza 1891  – Lucca 1948).

En 1913 et 1914, il expose à la Sécession romaine. En 1918, il fonde avec R. Melli la revue Valori Plastici et crée un mouvement en réaction contre " la sublimation devant la machine, les déformations futuristes et le gâtisme dadaïste ". Son style marque un retour vers la culture figurative et se réfère aux XIVe et XVIe siècles de la peinture italienne. Ses compositions montrent une simplification formelle et une idéalisation géométrique de la réalité (Marine). Les personnages sont présentés à mi-corps, en gros plan, le visage serein et lisse, les objets sont montrés de façon réaliste sans détails superflus (Nature morte, 1938).