Dictionnaire de la Peinture 2003Éd. 2003
O

Olis (Jan)

Peintre néerlandais (Gorinchem, v. 1610  –Heusden 1676).

Mentionné en 1631 à Rome et inscrit en 1632-1635 à la gilde de Saint-Luc de Dordrecht, il peignit des scènes de genre —le Savant (Mauritshuis), le Musicien (1633, Londres, N. G.), la Jeune Femme (Rotterdam, B. V. B.), Scène galante (musée de Mâcon)— proches de celles de Palamedes. En 1647, il exécuta son unique Nature morte (coll. part.), qui, par ses couleurs froides et métalliques, dérive du courant monochromiste de Claesz et de Heda.

Olitski (Jules)

Peintre et sculpteur américain d'origine russe (Gomel, U.R.S.S., 1922-New York 2007).

Il étudia de 1939 à 1942 à la National Academy of Design de New York, puis en 1950 à Paris, à la Grande Chaumière et à l'école de Zadkine. Durant son séjour dans cette ville, de 1950 à 1952, sa peinture, jusqu'alors figurative (portraits), devint rigoureusement abstraite. Sa première exposition eut lieu à Paris à la gal. Huit et à New York, en 1958, à la Zodiac Gal.

   Jusqu'en 1965, Olitski peignit des toiles abstraites très épaisses de matière, telles que Diane de Poitiers (1959) ou la série des Molière's Chair (1959), puis il utilisa la technique d'imprégnation développée par H. Frankenthaler et M. Louis (One Time, 1964, New York, coll. part.). En 1965, il mit au point une technique de vaporisation au pistolet des couleurs qui permet des effets finement contrastés (Prince Patutsky Command, 1965). En 1969, il donna à cette technique une nouvelle dimension en l'appliquant à des sculptures, qui furent exposées, pour la première fois, lors de sa rétrospective au Metropolitan Museum. À partir de 1973, Olitski travaille ses larges monochromes touchés de quelques traits de couleur sur les bords avec un gel acrylique qui donne à leur surface un aspect tactile de plus en plus marqué.

   La critique formaliste a porté l'œuvre d'Olitski au premier rang de l'avant-garde picturale et lui a assigné une place comparable à celle de Frankenthaler dans le développement de la peinture dite " Color Field ". Minutieusement décrite et analysée, son œuvre a servi de point de départ à toute une nouvelle génération de peintres abstraits.

Oliver (Isaac)

Miniaturiste anglais d'origine française (Rouen v.  1556-1565  – Londres 1617).

Amené enfant en Angleterre par son père, en 1568, il se forma sous la direction d'Hilliard et voyagea à l'étranger, probablement aux Pays-Bas et certainement à Venise (1596). Vers 1604, il supplanta son maître dans la faveur du public à la mode et devint miniaturiste de la reine Anne de Danemark, femme de Jacques Ier. Oliver transposa dans la miniature le nouveau style du portrait pratiqué par son beau-frère, Gheeraerts, inspiré du style anversois mis au point par Pourbus. À la recherche des ombres et des trois dimensions s'ajoutent une couleur sombre et assourdie et un ton mélancolique. Sa première miniature date de 1587, mais les exemples les plus importants de son œuvre sont le Portrait d'un inconnu, dit Philip Sidney (v. 1595, Windsor Castle), la Reine Élisabeth Ire (v. 1595, Londres, V. A. M.), Lucy Harington, comtesse de Bedford (v. 1605, Cambridge, Fitzwilliam Museum), Anne de Danemark (v. 1610, Londres, N. P. G.). On sait qu'Oliver peignit aussi des tableaux de grand format, dont aucun n'a encore pu être identifié ; il exécuta des dessins à la manière de Parmesan (British Museum et Oxford, Ashmolean Museum), qui influença fortement son style ultérieur.

 
Peter (Londres v. 1589 – id. 1647) . Fils d'Isaac, il fut son élève. Habile dans la miniature de portrait, il n'égala cependant jamais son père. Il fit aussi pour Charles Ier des copies sur miniature de peintures italiennes de la Renaissance appartenant à la collection royale.

Olivier (Ferdinand Johann Heinrich)

Peintre allemand (Dessau 1785 – Munich 1841).

Il commence à Dessau ses études de paysagiste, puis il séjourne à Dresde (de 1804 à 1806), où il est frappé par l'art de Friedrich et à Paris (mission diplomatique de 1807 à 1810), où il étudie les maîtres anciens. Entre 1808 et 1810, il exécute ses premières œuvres importantes, la Cène et le Baptême du Christ (église de Wörlitz), dans la tradition des Primitifs flamands. En 1811, il s'installe à Vienne. Sa rencontre avec J. A. Koch eut une influence décisive sur la formation de son style austère de paysagiste pénétré par l'esprit nazaréen (la Vallée avec les frères cloîtrés, 1814, Francfort, S. K. I.). Les personnages de ses tableaux sont le plus souvent empruntés à l'histoire religieuse et à la Bible. Lors de ses voyages en 1815 et 1817, en compagnie de Josef Anton Koch, puis avec son frère Friedrich et Julus Schnorr von Carolsfeld, il découvre dans les sites du Salzkammergut ses motifs de prédilection (Paysage de Berchtesgaden, 1817, musée de Leipzig ; le Couvent des Capucins à Salzbourg, 1826, id.). En 1817, il devint membre — le seul à n'avoir pas visité l'Italie — de la confrérie de Saint-Luc à Vienne. Il coédite la revue Janus (1818-19) et publie en 1823 son cycle de lithographies, les Sept Jours de la semaine, représentés par des sites de Salzbourg et de Berchtesgaden.

   Ferdinand Olivier a également peint des paysages, aux tonalités plus chaudes, influencés par l'Italie et Poussin après le retour d'Italie de ses frères, en 1825 (la Captivité des Juifs à Babylone, v. 1830, musée de Lübeck ; Paysages, 1838, musée de Bâle). Avec le Nazaréen Schnorr von Carolsfeld, il se rendit à Munich en 1830 et fut nommé professeur de dessin à l'Académie (1833).

 
Friedrich Woldemar (Dessau 1791 – id. 1859) . Frère du précédent, il poursuit d'abord des études de sculpture, puis se consacre à la peinture, qu'il étudie en autodidacte. Après avoir accompagné son frère à Paris, il s'installe à Vienne en 1811 et y travaille avec Ferdinand, dont il subit l'influence. En 1818, il part pour Rome avec Schnorr von Carolsfeld, revient à Vienne (1823-1829) et peint des paysages méditerranéens idéalisés ainsi que des portraits. Le Paysage avec un cavalier peut être considéré comme l'œuvre la plus marquante de cette époque (v. 1825, musée de Leipzig). Plus tard, il collaborera avec Schnorr von Carolsfeld à l'exécution des fresques de la Résidence de Munich et peindra des paysages des environs de cette ville. À partir de 1850, il réside à Dessau.

 
Son frère Heinrich (Dessau 1783 – Berlin 1848) fut également peintre. Formé d'abord à Dessau, il suivit Ferdinand à Vienne. La Sainte-Alliance (1815, Dessau, Staatliche Kunstsammlung), peinture très gothicisante par sa technique comme par sa composition, est l'un de ses meilleurs tableaux.