Dictionnaire de la Peinture 2003Éd. 2003
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Blomstedt (Juhana)

Peintre finlandais (Helsinki 1937).

Petit-fils de Sibelius, il entre à l'École des beaux-arts d'Helsinki en 1957, s'intéresse à l'art abstrait, à la démarche de Malévitch, et rencontre Vasarely en 1959. En 1960, il réalise le rideau de l'auditorium de l'Institut des travailleurs à Helsinki et, vers 1964, deux compositions pour le Théâtre universitaire d'Helsinki. Puis il séjourne un an en Espagne, à Formentera, et s'établit à Paris en 1966 pour seize ans. En 1971-72, il enseigne au Minneapolis College of Arts and Design. À Paris, il a régulièrement ses expositions personnelles : gal. du Haut Pavé (1967), gal. Daniel Gervis (1970-71-74-77). À Helsinki : gal. Artek (1968-73-76-78-80-83 et en 1991). À Göteborg, Bergame (1976), Venise (Biennale de 1982), Paris (Fiac de 1978 et de 1982). Il participe à de nombreuses expositions de groupe : Aalborg, Biennale de São Paulo (1968), Bâle (Kunstmesse 1969-70), Salon de mai, Paris (1970-71-76-77-78), Fiac (1974-75-76-77-79-80-81-83), Cagnes-sur-Mer (Festival international de la peinture, 1976), Dublin, Belfast (1976), Budapest, Vienne (1980), Lisbonne, Sapporo (1981). Parmi ses œuvres publiques (Helsinki, Courbevoie, Toulouse), les " panneaux glissants " (1970) de la maison des jeunes et de la culture de Toulouse-Mirail illustrent le style noir et blanc, les oppositions positif/négatif, obscurité/lumière, fin/commencement qui sous-tendent le travail de J. Blomstedt. Les peintures de Blomstedt contiennent à la fois des éléments figuratifs et non figuratifs, des illusions spatiales et de pures surfaces, des lignes graphiques et des plans de couleur sans qu'il essaie jamais d'agir sur ces éléments conflictuels pour les harmoniser : il les laisse plutôt s'organiser d'eux-mêmes. Ainsi de la série " The listening eye " des années 80, où des lignes graphiques rigoureuses règnent sur des masses colorées et chaotiques, reflétant peut-être là le désir d'organiser ce chaos, de le soumettre aux lois de la logique et de la conscience, dans la quête éternelle d'une forme rationnelle et d'une explication de l'univers, du sens de l'existence. Le F. N. A. C. a acquis deux de ses œuvres : Trois Mouvements (1976) et Porte de labyrinthe (1982). Ses œuvres sont représentées à Helsinki (collections de la Ville et Kuntsi, musées de l'Ateneum et Amos Anderson), à Pori, Tampere, Rostock, Vaasa et Bâle.

Blondel (Lancelot)

Peintre flamand (Poperinghe 1498  – Bruges 1561).

Influencé à la fois par l'esprit du Gothique flamboyant et par celui du Maniérisme, il connut une activité artistique variée puisqu'il fut aussi décorateur, architecte, sculpteur (Cheminée du Franc de Bruges, 1529), cartographe, ingénieur, auteur de cartons de tapisseries et de vitraux. Son œuvre exubérante, d'inspiration religieuse, est caractérisée par l'importance accordée aux motifs décoratifs et architecturaux Renaissance tracés sur fond d'or : la Légende de saint Côme et saint Damien (1523, Bruges, église Saint-Jacques), Saint Luc peignant la Vierge (1545, musée de Bruges). L'art de Blondel devait connaître à Bruges de nombreux imitateurs.

Blondel (Merry-Joseph)

Peintre français (Paris 1781  – id.  1853).

Élève de Regnault, il connut les honneurs officiels et fut chargé d'importantes peintures décoratives au Louvre (vestibule de la galerie d'Apollon, 1819 ; salles du Conseil d'État, aujourd'hui, au département des objets d'art, 1826-1828), à la Bourse de Paris et au château de Fontainebleau (galerie de Diane) ; il travailla également, à Paris, au décor des églises Notre-Dame-de-Lorette et Saint-Thomas-d'Aquin. Son dessin néo-classique, toujours élégant et correct, est parfois privé de caractère ; c'est dans les sujets médiévaux (Versailles) qu'il semble avoir donné toute sa mesure.

Blume (Peter)

Peintre américain d'origine russe (Smorgon, Russie, 1906-New Milford, Connecticut, 1992).

Sa famille émigre aux États-Unis dès 1911, à Brooklyn (New York). En 1921, il étudie à l'Art Student League de New York et aux Beaux-Arts Institute of Design. Sa peinture se caractérise par une tendance affirmée au réalisme fantastique (Magic Realism) influencée par les précisionnistes à ses débuts : Maine Coast, 1926. Puis il explore les formes mécaniques qui doivent une part de leur inspiration à Charles Sheeler : The Boat, 1929 (New York, M. O. M. A.) ; South of Scranton, 1931 (Metropolitan Museum). En 1932, une bourse Guggenheim lui permet de faire un voyage d'études en Italie ; il atteint alors une expressivité brutale frôlant la caricature : The Eternal City, 1934 (1937, New York, M. O. M. A.). Durant les années 30, il réalise des peintures murales commandées par le Federal Art Projects. En 1949, un voyage au Mexique lui inspire des sujets religieux (The Schrine, 1950 ; Crucifixion, 1951). En 1972, il commence une série de sculptures intitulées " Bronzes about Venus ".

B.M.P.T.

Initiales désignant quatre artistes.

En janvier 1967, au XVIIIe Salon de la jeune peinture, quatre participants (Buren, Mosset, Parmentier, Toroni) exposaient en faisant chacun figurer au catalogue les noms de leurs trois camarades en guise de titres de leurs œuvres.

   Ils entendaient ainsi montrer que leur production était interchangeable et qu'ils travaillaient dans la même perspective sans pour autant former un groupe. Ils exposèrent à Paris, au musée des Arts décoratifs, le 2 juin 1967, puis à la 5e Biennale à l'automne de 1967. Leur but était de remettre en cause l'exercice de la sensibilité et ses excès, le voile que procure l'illusion picturale ainsi que les notions de perfectibilité de l'artiste et de communication de l'œuvre d'art. Par la simplicité évidente des formes présentées, dont le mérite principal est d'exister, ils voulaient renvoyer le spectateur à lui-même et l'amener à réviser tous ses systèmes de référence par rapport à l'objet esthétique. Formellement, cette peinture présente des analogies avec le Minimal Art, qui naissait au même moment à New York.

Bocanegra (Pedro Atanasio)

Peintre espagnol (Grenade 1638  – id. 1689).

Élève d'Alonso Cano, il a surtout vulgarisé le style de son maître, en y ajoutant parfois une certaine délicatesse, presque féminine, et un sens raffiné de la couleur. Il exécute de nombreux tableaux pour les églises de Grenade : le Martyre de saint Jacques, (1663, Abbaye de Sacro Monte), Saint Pierre (1667, la Magdalena), Apparition de saint Pierre à saint Ignace (1668, S. Justo y Pastor). Par sa vivacité, il annonce certains aspects du Rococo (Vie de la Vierge, v. 1670, chartreuse de Grenade). Nommé peintre du roi en 1676, il séjourne peu de temps à la cour et regagne sa ville natale, où il produit de grandes compositions pour le couvent de Sainte-Catherine et le palais épiscopal.