Dictionnaire de la Peinture 2003Éd. 2003
W

Wallis (Alfred)

Peintre britannique (Devonport 1855  – id.  1942).

Ce pêcheur presque illettré et sans formation académique ouvrit, en 1890, une petite affaire maritime à Saint Ives, en Cornouailles. Après sa retraite et la mort de sa femme, vers 1925, il se mit à peindre et, en 1928, ses œuvres furent remarquées par Ben Nicholson et Christopher Wood lors de leur séjour à Saint Ives : Saint Ives, Maisons à Saint Ives (1928, Londres, Tate Gal.). Wallis peignait " les choses de la vie ", souvenirs de sa vie de marin, sur tous les bouts de carton qu'il pouvait trouver et en usant de peinture pour bâtiment ou pour bateau : Voilier sous la lune, le Voyage au Labrador (1935-36, id.). Comme le Douanier Rousseau en France, il fut d'abord admiré presque exclusivement par des peintres qui appréciaient son talent inné, son rythme, son côté naturel, sensible, direct et immédiat ; c'est pourquoi il est particulièrement bien représenté dans la coll. de Winnifred Nicholson, la femme de Ben Nicholson. Une exposition rétrospective de son œuvre fut organisée à la Tate Gal. de Londres en 1967.

Wallis (Henry)

Peintre britannique (Londres 1830 Croydon 1916).

Il étudia à Londres, notamment à la Royal Academy, à partir de 1848 puis, peu de temps après, à Paris, aux Beaux-Arts et à l'atelier de C. Gleyre. Il commença à exposer en 1853, montrant dans ses toiles un souci minutieux d'exactitude et de vraisemblance qui le rapproche des préoccupations exprimées au même moment par les préraphaélites (l'Atelier du sculpteur, Stratford on Avon, 1617, 1857, Stratford on Avon, Royal Shakespeare Theatre). Mais, bien qu'étant l'auteur de deux des peintures les plus célèbres associées au mouvement — Chatterton (1855-56, Londres, Tate Gal.), bien accueilli par le public et la critique à l'exposition de la Royal Academy, et le Casseur de pierres (1857, Birmingham Museum and Art Gal.), loué par Ruskin —, il n'en fit pas réellement partie (seul A. Hughes semble avoir été de ses intimes). La rupture fut d'ailleurs totale lorsqu'il enleva en 1858 la femme de G. Meredith (qui avait posé pour le Chatterton), avec laquelle il vécut désormais. Mis au ban de la société, il voyagea en Italie et en Égypte (il devint, par ses nombreuses publications, une autorité en matière de céramiques moyen-orientales) et se tourna alors vers le paysage. On connaît peu son œuvre, même s'il exposa à la Royal Academy jusqu'en 1877 et, par la suite, à la Old Water-Colour Society, dont il était associé depuis 1878 et dont il fut membre en 1880.

Wals (Gottfried) , dit Goffredo Tedesco

Peintre et graveur allemand (Cologne v.  1590  – Naples 1638).

À Rome v. 1615, il fut l'élève d'Agostino Tassi. De 1619 à 1623, il est à Naples, où il peint en compagnie de Claude Lorrain. À partir de 1630, il séjourne longuement à Gênes où il est en relation étroite avec Bernardo Strozzi. En 1631, il aura pour élève Antonio Travi, dit il Sestri. Sa production se compose de paysages de petit format auxquels l'influence d'Elsheimer n'est certainement pas étrangère, animés de scènes de genre (le Printemps, l'Hiver, palais Bianco de Gênes).

Walscapelle (Jacob Van)
ou Jacob Van Valscapelle

Peintre néerlandais (Dordrecht 1644  – Amsterdam 1727).

Il passa presque toute sa vie à Amsterdam. Il fut l'élève de Cornelis Kick, mais resta dominé par l'influence de J. D. de Heem. Il se spécialisa dans les tableaux de fleurs et de fruits (Londres, N. G. ; Francfort, Städel. Inst. ; Metropolitan Museum ; Rijks-museum ; Londres, V. A. M.). L'arrangement de ses motifs floraux témoigne d'une certaine ampleur décorative, mais leur composition est parfois dispersée. De 1673 à sa mort, Walscapelle occupa des fonctions à la municipalité d'Amsterdam, abandonnant sans doute son métier de peintre.

Wappers (Egidius Karel Gustave, baron)

Peintre belge (Anvers 1803  – Paris 1874).

De formation anversoise, il fut l'un des premiers représentants du Romantisme en Belgique, dont l'essor accompagna la prise de conscience du sentiment national (Dévouement du bourgmestre Van der Werff, 1830, musée d'Utrecht). Le gouvernement lui commanda en 1835 un tableau pour commémorer la révolution de 1830 (Épisode de la révolution belge, Bruxelles, M. R. B. A.). Maître incontesté de la peinture d'histoire et directeur de l'académie d'Anvers (1839), Wappers exploita une manière emphatique, où les emprunts à Rubens comme à Delacroix sont fréquents. Il finit ses jours à Paris, où il s'installa en 1853, et exécuta des tableaux d'un sentiment plus intime (la Jeune Artiste, 1857, musée d'Anvers), et parfois voluptueux, qui annonce le symbolisme (Jeune Mère et son enfant, 1854, id. ; la Sulamite, 1870, id.).

Ward (James)

Peintre britannique (Londres 1769 id. 1855).

Il reçut une formation de graveur auprès de son frère William (1766-1826) et de J. R. Smith et fut ainsi nommé graveur en manière noire du prince de Galles en 1794. Marié peu après, il exécuta ses premières peintures dans le genre sentimental et rustique de son beau-frère, George Morland. Un changement s'opéra dans son style lorsqu'il eut découvert en 1803, dans l'atelier de Benjamin West, le Château de Steen de Rubens (Londres, N. G.), qui l'incita à exécuter, pour rivaliser avec le maître, le Combat de taureaux avec le château de Saint-Donat à l'arrière-plan (1804, Londres, V. A. M.). En réalité, ce sont surtout la netteté et la violence qui frappent dans ce tableau, comme elles distinguent ses peintures d'animaux inspirées de Stubbs et de Potter : l'Amour du cheval (1828, Londres, Tate Gal.). Nommé A. R. A. en 1807 et R. A. en 1811 (Bacchanale, Londres, Royal Academy), Ward commença la même année une composition grandiose : Gordale Scar (Yorkshire) [1811-1815, Tate Gal. ; plusieurs études à Bradford, City Art Gal., dans la coll. Mellon et à la Tate Gal.], où il tenta de représenter la force et la grandeur en exagérant les effets. De 1815 à 1822, il travailla à une allégorie de la victoire de Wellington à Waterloo (esquisse à l'hôpital royal de Chelsea), ce qui lui valut un prix de la British Institution. Il admirait Blake et Irving, et la violence de son style — prisé par Géricault lors de son voyage en Angleterre, en 1821, et qui a probablement influencé Delacroix (Une lionne et un héron, 1816, Porto Rico, musée de Ponce) — n'est que l'expression de sa ferveur pour le primitivisme et de sa certitude de l'imperfection de son époque. Durant la dernière partie de sa vie, qu'il passa dans une demi-retraite, sa popularité ayant décliné après 1830, notamment avec le succès grandissant de Landseer, il continua à peindre des animaux, surtout des chevaux, mais également des tableaux d'histoire, encore mal connus. Il est principalement représenté à la Tate Gal. de Londres — Regent's Park (1807), le Château d'Harlech (1808), Paysage avec du bétail (1820-1822), un Épagneul effrayant un canard (1821), le Cheval noir (1824), Chevaux surpris par des loups (1842) —, et l'on trouve de ses dessins à Birmingham (City Museum) et à Londres (Tate Gal., British Museum, Royal Academy, Witt Coll.).