Angelico (Guidolino Di Pietro, en religion Fra Giovanni da Fiesole, dit Fra) (suite)
Le séjour à Rome
L'étape suivante de l'activité d'Angelico est son séjour romain avec à ses côtés son jeune élève Benozzo Gozzoli. On sait qu'il était en juillet 1445 encore à Florence et en mai 1446 déjà à Rome. En 1447, il décorait la chapelle Majeure de Saint-Pierre (auj. détruite). De la même année nous conservons les fresques de deux travées à la voûte de la chapelle S. Brizio du dôme d'Orvieto, exécutées avec Gozzoli durant les vacances estivales. Sont également détruits une chapelle de S. Niccolò (ou du Saint-Sacrement) dans le palais du Vatican, un studiolo pour lequel Angelico recevait des paiements en 1449. Seule la chapelle Nicolina nous est conservée avec des Scènes de la vie des saints Étienne et Laurent, identifiée d'habitude avec la " capella secreta D. N. Pape ", dont la décoration, selon les documents, était en cours d'exécution en 1448. En vue d'effets monumentaux mais sobres, le peintre dispose de grandes formes avec un résultat qui, parmi ceux qui avaient déjà été obtenus, est le plus conforme à l'esprit de la Renaissance.
Les dernières années
En juin 1450, Fra Angelico était de nouveau à Florence, prieur du couvent de San Domenico. Durant cette période, il exécute des portes pour l'armoire des ex-voto de l'église de l'Annunziata (auj. à Florence, museo di San Marco) avec l'aide d'élèves, comme pour l'exécution du Retable de Bosco ai Frati (id.), qui semble presque une œuvre de jeunesse de Benozzo Gozzoli. En 1452, Angelico refuse de décorer l'abside de la cathédrale de Prato ; en décembre 1454, il est cité dans un document de Pérouse ; le 18 février 1455, il meurt à Rome et est enseveli à S. Maria sopra Minerva.
L'influence de Fra Angelico
Fra Angelico fut le chef ou tout au moins le modèle de tout un groupe de miniaturistes et de peintres florentins, parmi lesquels on distingue Battista di Biagio Sanguigni, Zanobi Strozzi (le Maître de la Madone de Buckingham Palace ?), Domenico di Michelino, Andrea di Giusto et surtout Benozzo Gozzoli. Mais on peut aussi juger l'importance de Fra Angelico par l'influence qu'il eut sur des artistes qui ne furent pas directement en relation avec lui, comme Pesellino et Filippo Lippi, et par la portée qu'ont pu avoir des œuvres comme le Couronnement du Louvre pour Domenico Veneziano et Piero della Francesca, et, en conséquence, sur les développements ultérieurs de la peinture italienne.