Dictionnaire de la Peinture 2003Éd. 2003
S

Samacchini (Orazio)

Peintre et graveur italien (Bologne 1532  – id. 1577).

Il est, avec Lorenzo Sabbatini, l'un des meilleurs représentants du Maniérisme bolonais, animé par P. Tibaldi mais menacé d'académisme sous l'influence de Vasari. Il est l'auteur de fresques au dôme de Parme (1570-1574) et à S. Abbondio de Crémone. Parmi ses tableaux d'autel (nombreux dans les églises de Bologne), on peut citer la Vierge en gloire à la P. N. de Bologne et la Présentation au Temple (1575) à S. Giacomo Maggiore de Bologne.

Samba (Chéri)

Peintre zaïrois (Kinto-M'Vuila 1956).

À l'âge de 16 ans, il intègre l'atelier du peintre d'enseignes de son village puis s'installe lui-même comme peintre publicitaire à Kinshasa. Il se consacre parallèlement à son activité de décoration publique et de graphisme, à la création de bandes dessinées. Il décide au milieu des années 1970 de transposer certains de ces dessins sur toile et se consacre depuis près de vingt ans à des peintures narratives chaque fois liées à une question sociale, politique ou culturelle, aux mœurs, au sida ou aux inégalités sociales, aux fléaux qui frappent l'Afrique ou aux heureux événements qui ponctuent la vie de son entourage proche. La facture et la composition de ces œuvres sont très redevables à la peinture publicitaire locale, mais cachent derrière leur apparente naïveté une virtuosité technique et inventive mise au service d'une critique postcoloniale non dépourvue d'humour et de sensibilité.

San Leocadio (Pablo)

Peintre italien actif en Espagne (Reggio Emilia 1447  – Valence 1519).

San Leocadio fait son apprentissage très probablement à Ferrare. En 1472, il arrive à Valence avec la suite du cardinal Rodrigo de Borgia (futur pape Alexandre VI) accompagné du Napolitain Francesco Pagano avec lequel il réalise le décor à fresque du chœur de la cathédrale de Valence dont il reste une scène, transposée sur toile, la Nativité. De cette époque on peut lui attribuer la Vierge du Chevalier de Montesa (Prado), œuvre d'un grand raffinement d'exécution par ses effets lumineux et son sentiment poétique, l'Adoration des Mages (Musée de Bayonne) et une Pietà (Italie, coll. part.). Un retour probable en Italie, entre 1484 et 1488, expliquerait l'influence d'artistes comme Lorenzo Costa. De cette période date la Sainte Conversation (Londres, N.G.) signée " Paulus ". En 1490, il est de nouveau documenté en Espagne : Retable du Sauveur (Villareal) et Saint Michel (musée de Orihuela). Entre 1501 et 1507, il est au service de la duchesse de Gaudía et en 1513 exécute le Retable de saint Jacques à Villareal. San Leocadio introduit à Valence le nouveau langage de l'art padouan et ferrarais et eut une influence certaine sur les artistes tels que les Osona et le maître de Cabanyes.

Sánchez (les)

Famille de peintres espagnols.

Plusieurs œuvres sévillanes sont signées du nom de Sánchez à la fin du XVe s., ce qui rend difficiles l'étude et l'identification de leurs auteurs respectifs. Sous cette même signature, on dénombre pour le moins six artistes différents.

 
Un Juan Sánchez de Castro travaille v. 1478 à l'Alcázar de Séville et peint pour la paroisse de San Julian une fresque de Saint Christophe, datée de 1484 et aujourd'hui malheureusement détruite. Deux Vierges de grâce avec des saints, l'une signée (cathédrale de Séville), l'autre dans une coll. part., constituent la seule et unique base pour l'étude de cet artiste qui apporte une formule adoucie et élégante de l'art hispano-flamand de Castille par une note d'harmonie et de douceur grave.

 
Pedro Sánchez I est l'auteur d'une Mise au tombeau (musée de Budapest) aux figures très expressives, reflétant même une certaine agitation, et d'une Véronique (Italie, coll. part.).

 
Juan Sánchez de San Román signe un Christ de douleurs (Prado) et une Cruxifixion (cathédrale de Séville) où l'emploi du clair-obscur marque une avance sur le style habituel de l'époque.

 
Nous connaissons Pedro Sánchez II par une peinture sur toile, la Vierge protectrice autrefois au musée de Séville, œuvre particulièrement intéressante par sa composition et son iconographie, mais qui, vers 1500, prolonge encore la tradition archaïsante du XVe s. andalou. Enfin, Antonio et Diego ont signé conjointement la Montée au Calvaire, de facture raide et d'expression pathétique, du Fitzwilliam Museum de Cambridge.

Sánchez Coello (Alonso)

Peintre espagnol (Benifayó, prov. de Valence, v. 1531  –Madrid 1588).

Il passa son adolescence au Portugal et, v. 1550, partit pour les Flandres, où il étudia pendant quelques années dans l'atelier d'Antonio Moro sous la protection du cardinal de Granvelle. Peintre de Philippe II dès le début de son règne, il accompagna la Cour à Valladolid, où il se maria, puis à Tolède et à Madrid. Le roi le chargea des peintures du salon des Portraits royaux du palais du Pardo. Les leçons de Moro se sont conjuguées dans son œuvre avec l'influence de Titien, dont il copia plusieurs tableaux (Noli me tangere, Escorial). Sánchez Coello est le créateur, en Espagne, d'un art de cour, sévère, mais plus humain que conventionnel, représenté plus tard par Pantoja de la Cruz et Velázquez. L'une de ses premières œuvres est sans doute le Portrait de Marguerite de Parme, régente des Pays-Bas (av. 1555, Bruxelles, M.R.B.A.), remarquable par l'aisance de la composition et la perfection des détails. Le Portrait de Philippe II (Prado) lui est généralement attribué ; le Portrait du prince don Carlos (id), l'un des premiers peints à la Cour, idéalise l'aspect physique du personnage, dont les tares apparaissent dans le Portrait en pied de 1564 (Vienne, K.M.). Portraitiste attitré des épouses et des enfants de Philippe II (Don Diego et don Felipe, 1579, Madrid, monastère de la Descalzas Reales), Sánchez Coello a choisi très peu de modèles en dehors de la famille royale. Il fut aussi un peintre religieux réputé (retables d'El Espinar, 1574, et de Colmenar Viejo, dans les environs de Madrid). De 1580 à 1582, il décora certains autels de l'Escorial de représentations de saints groupés deux par deux. Le Martyre de saint Sébastien et le Mariage mystique de sainte Catherine (Prado) révèlent son admiration pour Corrège et Parmesan.