Larousse agricole 2002Éd. 2002
B

broyeur (suite)

Le broyeur de fanes, qui a remplacé l'effaneuse, porté derrière un tracteur, comporte des fléaux, articulés librement sur un rotor d'axe horizontal et longitudinal, épousant la forme des billons de pommes de terre.

Le broyeur de tiges de maïs, placé sous les becs cueilleurs, porte des organes coupants agissant par percussion et tranchage sur les tiges de maïs laissées au sol. Sur certains montages, les couteaux tournent autour d'axes verticaux, ou horizontaux ; sur d'autres, ils sont parfois fixes et situés parallèlement aux rouleaux-cueilleurs rotatifs.

Les broyeurs polyvalents, traînés par un tracteur, encore appelés Gyrobroyeurs, du nom d'une marque connue, servent au broyage des résidus de culture et des végétaux gênants (pailles, tiges de maïs, broussailles légères, plantes de jachère). Ils comportent le plus souvent des lames robustes, tournant au ras du sol autour d'axes verticaux, protégées par un carter métallique enveloppant pour limiter les projections de pierre. Sur d'autres modèles, le broyage se fait par des fléaux articulés sur un rotor tournant autour d'un axe horizontal transversal.

Certains broyeurs, portés par un bras hydraulique, servent à tailler les haies et à débroussailler les talus.

Aubineau

brucellose

Maladie infectieuse et contagieuse due à des bactéries du genre Brucella, d'évolution aiguë ou chronique, commune à de nombreuses espèces animales et à l'homme et affectant principalement les organes de la reproduction.

Chaque espèce de Brucella affecte préférentiellement un hôte donné. La plus répandue dans le monde est B. abortus (bovins). B. melitensis et B. ovis affectent les petits ruminants alors que B. suis est rencontrée principalement chez le porc. Le spectre du pouvoir pathogène de ces bactéries est très large car l'homme ou d'autres espèces (chiens, lagomorphes, oiseaux...) peuvent être également infectés. La brucellose est une zoonose majeure à déclaration obligatoire (maladie légalement réputée contagieuse chez les ruminants et le porc) et d'un vice rédhibitoire dans l'espèce bovine (Loi du 21 décembre 1972). Chez l'homme, elle est aussi dénommée « fièvre de Malte » ou « fièvre ondulante ».

L'infection se transmet par la voie cutanéo-muqueuse (lésion de l'épithélium). Les principales sources d'infection sont le fœtus, le placenta et les sécrétions génitales (lors d'avortement), voire le nouveau-né. Le lait (ou le colostrum) et le sperme peuvent aussi transmettre l'infection. L'homme se contamine soit par contact (peau, muqueuse orale, digestive ou respiratoire), soit par la consommation de produits laitiers frais. L'agent infectant pouvant résister très longtemps dans le milieu extérieur, le matériel d'élevage, le fumier, etc peuvent aussi permettre une transmission indirecte de l'infection. Les Brucella sont détruites par la chaleur (pasteurisation du lait ou chauffage à 60-70 °C pendant 30 min). Les locaux et le matériel d'élevage peuvent être décontaminés par la vapeur sous haute pression et/ou un traitement chimique (eau de javel, soude caustique, chaux, formol...).

Après une incubation de quelques jours à plusieurs mois, les manifestations cliniques peuvent être variées : métrite, avortement chez la femelle, orchite chez le mâle, arthrite....

Le diagnostic de la brucellose repose sur l'isolement bactériologique de Brucella à partir des sécrétions vaginales, de l'avorton, du lait, du liquide articulaire, des ganglions lymphatiques (tête, mamelle), etc. La brucellose peut aussi faire l'objet d'un dépistage sérologique. Le test de dépistage de masse est celui à l'antigène tamponné (ou test au rose Bengale), ce test pouvant être confirmé sur le plan individuel par un test de fixation du complément ou un test ELISA. Les anticorps contenus dans le lait peuvent également être détectés par l'épreuve de l'anneau (ou « ring test »). Lors de réaction sérologique non spécifique dans un cheptel indemne de brucellose ou pour rechercher des bovins infectés inapparents en phase finale d'éradication dans un troupeau, une épreuve allergique (test cutané à la brucelline) peut être préconisé pour infirmer ou confirmer une suspicion.

La lutte contre la brucellose est médicale et sanitaire. Seule la brucellose humaine peut justifier d'une antibiothérapie. Le principe de la lutte contre la brucellose animale consiste à dépister les troupeaux infectés et à assainir ces derniers tout en préservant le statut des troupeaux réputés indemnes. L'assainissement des élevages infectés a nécessité un recours à la prophylaxie médicale dans les élevages fortement infectés, seule méthode économiquement utilisable. Ce n'est plus le cas pour la brucellose bovine où la vaccination est maintenant interdite en France. Le seul vaccin autorisé pour les petits ruminants dans les zones très infectées par B. melitensis correspond à la souche REV 1. Comme dans le cas des bovins, les autorités s'orientent maintenant vers une politique strictement sanitaire avec une interdiction de la vaccination.

La protection des élevages sains repose sur la déclaration des avortements et de toute affection de l'appareil génital mâle. Un isolement de Brucella ou un résultat sérologique positif doit faire l'objet d'une déclaration obligatoire de brucellose chez les ruminants et les suidés. Les exploitations infectées, identifiées lors d'une suspicion clinique, d'une surveillance ou après un contrôle d'introduction, sont placées sous « arrêté préfectoral d'infection », mises sous séquestre, avec interdiction de tout mouvement d'animaux et élimination des animaux infectés ou suspects de l'être. Les animaux sont marqués à l'oreille par une perforation double (OO) pour les animaux atteints et simple (O) pour les autres. Le recours systématique à l'abattage total, obligatoire lorsque le taux d'infection dépasse 5 %, est recommandé.

Chez les ruminants, les troupeaux sont ccnsidérés comme « officiellement indemnes de brucellose » lorsque les animaux ont été vaccinés depuis moins de 3 ans (moins de 2 ans pour les ovins) et qu'il n'y a pas eu de réactions positives (examens sérologiques et/ou épreuve de l'anneau sur le lait) lors des contrôles trimestriels à annuels selon le taux de prévalence géographique de la brucellose.