système PDI (suite)
Le besoin PDI des animaux représente le flux minimal d'acides aminés nécessaire aux activités d'entretien et de production des animaux. Il doit être quantifié au même niveau que le flux d'acides aminés issu du régime, c'est-à-dire au niveau intestinal. Il est calculé à partir du besoin net en acides aminés, dépendant de la quantité et de la qualité des produits élaborés (renouvellement des protéines vitales dans l'organisme, dépôt de protéines dans le muscle ou le fœtus, exportation de protéines dans le lait, ), en tenant compte d'un rendement d'utilisation métabolique propre à chaque fonction physiologique (entretien, production de lait ou de viande, gestation).
La mise en œuvre du système PDI dans le calcul des rations revient donc à combiner les aliments de façon à assurer la couverture du besoin PDI des animaux par des apports suffisants à la fois en PDIN et en PDIE issus des régimes.
Cependant, au-delà de ce calcul strict, les recommandations alimentaires dans le système PDI proposent également d'assurer un équilibre judicieux entre les deux types de substrats, azote et énergie, facteurs limitants principaux de la synthèse ruminale de protéines microbiennes. Cet équilibre permet notamment de ne pas laisser les microorganismes du rumen en situation de carence trop importante en azote dégradable. Il est apprécié par la différence entre les flux potentiels d'acides aminés microbiens, PDIMN d'une part et PDIME d'autre part, c'est-à-dire au niveau de la ration globale par l'écart entre les deux apports PDIN et PDIE. L'écart admissible tient compte notamment des phénomènes de recyclage de l'urée plasmatique par les glandes salivaires observés chez les ruminants et non pris en compte dans le calcul des apports PDIN et PDIE. Par ailleurs, chez la vache laitière en début de lactation, il est nécessaire de tenir compte de la faible possibilité de mobilisation des réserves protéiques de l'animal, comparativement aux réserves lipidiques, conduisant à admettre au cours de cette période un déficit azoté beaucoup plus limité que le déficit énergétique.
De plus, chez les vaches laitières, la prise en compte du seul flux global d'acides aminés (apports PDIN et PDIE) peut, dans le cas d'animaux à haut niveau de production, ne pas être suffisant. Les performances de production (quantité de lait et taux protéique) peuvent être limitées en raison d'un apport insuffisant d'acides aminés indispensables, lysine et méthionine notamment. Ainsi, pour ces animaux, le système PDI a été complété par la quantification des flux digestibles des principaux acides aminés indispensables (lysine digestible : lysDI ; méthionine digestible : MetDI, par exemple).
Chapoutot