drageon
Tige prenant naissance à partir d'un bourgeon adventif situé sur une racine.
Les drageons peuvent être séparés de la plante et replantés ; c'est une méthode efficace de multiplication du framboisier et de certains arbres fruitiers (cerisier, prunier).
Henry
drageonnement
Fait de produire des drageons.
Henry
draille
Chemin utilisé autrefois par les troupeaux transhumants.
Très larges (60 m en moyenne) et droites, les drailles étaient souvent bordées de haies vives ou de murets de pierres sèches. Traversant des espaces peu occupés (garrigues, lignes de crête, plateaux...), elles permettaient aux animaux un cheminement plus facile et avaient l'avantage d'éviter les désaccords entre bergers transhumants et éleveurs sédentaires. Aujourd'hui, lorsqu'elles sont entretenues, ces drailles constituent d'efficaces coupe-feu sur leurs trajets boisés.
Roux
drain
Canalisation enterrée permettant de collecter et d'évacuer l'eau des sols trop humides.
Consistant autrefois en tuyaux en terre cuite placés bout à bout et non jointifs au fond de la tranchée de drainage, les drains sont aujourd'hui des tuyaux souples annelés (normalisés en diamètre à 58 mm intérieur, 65 mm extérieur), en matières synthétiques (polychlorure de vinyle ou PVC), perforés (trous de 1,5 mm de diamètre à raison de 20 à 30 cm2 de perforations pour 1 m de longueur de drain) pour laisser l'eau pénétrer. Les collecteurs dans lesquels aboutissent les drains sont identiques mais de plus gros diamètres. Pour faciliter l'entrée de l'eau dans les drains et pour éviter leur colmatage, on peut réaliser un enrobage (filtre de drainage) qui consiste soit à les entourer d'une couche de gravillons, soit à les recouvrir d'une nappe cylindrique d'environ 1 cm d'un matériau poreux comme la fibre de coco. L'enrobage, très efficace mais coûteux, reste cependant peu fréquent.
Aubineau
drainage
1. Évacuation, naturelle ou artificielle, de l'eau en excès dans un sol trop humide. 2. Ensemble des opérations facilitant cette évacuation au moyen de drains ou de fossés dans une parcelle cultivée.
Drainages naturel et artificiel.
Les sols sont les réservoirs d'eau qu'exploitent les végétations, permettant une alimentation continue des plantes, qui compense les pertes par évaporation. Généralement, les surplus d'eau dus aux pluies abondantes en période de bilan hydrique positif s'écoulent de façon naturelle, en profondeur ou latéralement selon les pentes. La vie biologique des sols, comme le développement et la croissance des racines nécessitent une bonne oxygénation qui disparaît lorsque la saturation en eau se prolonge. Cet engorgement favorise également le développement de maladies fongiques (au niveau des racines ou du collet des plantes) et ralentit le réchauffement printanier des sols, propice à la germination levée des cultures de printemps. Tout sol à couche peu perméable - ainsi que des sols en situation de bas fond (faible zones exutoires par rapport aux zones d'apports) - conduit à des engorgements en période pluvieuse.
Dans ces situations, un drainage artificiel peut s'avérer souhaitable pour lever la contrainte hydrique avant de mettre les sols en culture ou pour améliorer leur productivité. Le choix de la méthode de drainage et de la disposition des drains exige plusieurs études préalables : évaluation des excès d'eau et de leurs conséquences ; étude des qualités du sol (granulométrie, texture, stabilité structurale, etc.) ; étude de la circulation de l'eau dans le sol et le sous-sol (porosité, vitesse d'infiltration, etc.). Ces études permettent de choisir la profondeur des drains (de 0,80 à 1,30 m) et l'écartement entre les drains (de 10 à 30 m) qui donneront le résultat escompté au moindre coût. Par ailleurs, l'étude topographique précise des parcelles à drainer est nécessaire si on veut éviter de créer de nouvelles zones d'accumulation de l'eau : concrètement, sur le terrain, cette étude permet d'aligner les jalons indiquant la direction et la pente des futurs drains. Enfin, l'étude économique permet de comparer le coût du drainage, souvent très élevé, avec les gains qui doivent en résulter.
Les techniques de drainage.
Le drainage par fossés à ciel ouvert a été couramment pratiqué dans les régions plates (marais, tourbières). L'eau en excès était alors évacuée par des fossés parallèles à faible pente (de 0,5 à 5 %), recoupant les courbes de niveau. Le profilage est souvent utilisé pour évacuer l'eau en excès des sols limoneux, difficiles à drainer, par canalisations enterrées (risque de colmatage). Il consiste à réaliser, avec les instruments aratoires courants, soit des billons de 1 à 2 m de large, soit des planches bombées de 10 à 20 m de large et de 0,50 à 0,60 m de haut. Ce profilage doit être refait assez fréquemment (tous les ans pour les billons). Il n'est pas toujours efficace et il gêne le passage des machines. On tend à l'abandonner au profit de drainages souterrains.
Le drainage-taupe consiste à réaliser une galerie dans un sol plastique (plus de 35 % d'argile et en période humide) à l'aide d'une sous-soleuse (ou charrue-taupe), munie d'un soc cylindrique en sifflet prolongé par un boulet attaché à une chaîne. Ce procédé, peu coûteux mais peu efficace et peu durable, a pratiquement disparu.
Le drainage par canalisations enterrées est la méthode généralisée de nos jours. Il s'applique à la plupart des sols et il est entièrement mécanisable. Il est mis en oeuvre par des entreprises ou des coopératives spécialisées disposant d'engins lourds de travaux publics, tant pour le creusement des fossés que pour la pose des drains. Un réseau de drainage comporte un élément final d'évacuation ou émissaire (canal, rivière...), un ou plusieurs collecteurs (fossés ouverts ou tuyaux enterrés) et des drains, disposés en arête de poisson, avec une pente régulière et croissante vers l'aval pour permettre à l'eau de s'écouler par gravité. Les drains recoupent généralement les courbes de niveau et les collecteurs suivent la ligne de plus grande pente.
Dans les sols peu perméables et peu profonds, un réseau efficace de drainage impliquerait des drains très rapprochés qui coûteraient très cher. On se contente de poser des drains aux écartements habituels (10 m) et on complète ce dispositif par des passages de sous-soleuses munies de socs à ailettes, travaillant à 50-75 cm de profondeur, pour provoquer un éclatement du sol favorable à l'écoulement de l'eau vers les drains. La direction de ce sous-solage associé doit, en principe, recouper celle des drains et celle des labours.