Larousse agricole 2002Éd. 2002
M

moisissure

Champignon présentant une organisation cénocytique et dont les organes de fructification ont une structure filamenteuse.

On distingue les moisissures des levures (qui effectuent un cycle biologique totalement ou principalement unicellulaire) et des champignons comestibles (qui présentent des organes de fructification charnus).

Certaines moisissures sont des parasites des animaux ou des végétaux ; elles sont généralement indésirables (pathogènes), mais elles peuvent être parfois utiles (c'est le cas de Botrytis, à l'origine de la pourriture noble du raisin). D'autres vivent en symbiose avec des végétaux, ou sont saprophytes.

Les moisissures sont généralement pourvues de propriétés lytiques importantes (cellulolytiques, protéolytiques, lipolytiques, notamment) qui en font des agents de dégradation redoutables (altération des aliments, par exemple). Ces aptitudes peuvent être mises à profit dans l'industrie alimentaire (affinage du fromage) ou pour la production d'enzymes industriels (cellulases, amylases). Certaines moisissures sont utilisées pour produire massivement des métabolites primaires (acides organiques comme l'acide citrique pour l'industrie alimentaire) ou des métabolites secondaires aux propriétés intéressantes (antibiotiques, alcaloïdes, arômes, hormones végétales). Mais cela ne doit pas faire oublier que des moisissures sont capables de produire des mycotoxines dans les aliments (par exemple Aspergillus flavus qui produit des aflatoxines), néfastes pour la santé des consommateurs.

Davila

moisson

1. Ensemble des opérations qui consistent à récolter des céréales. 2. Par extension, époque de l'année pendant laquelle la récolte se fait. 3. Par extension, masse de céréales récoltées (dans le cas du maïs-grain ou du riz, on emploie de préférence le terme de récolte).

Aubineau

moissonneuse-batteuse

Machine complète de récolte des plantes à graines effectuant, au champ, la coupe, le battage, la séparation et le nettoyage des grains, ainsi que leur stockage momentané.

Autrefois tractées et ensacheuses, les moissonneuses-batteuses récentes sont des machines automotrices à trémie. Un châssis à roues avant motrices et à roues arrière directrices porte le moteur, qui entraîne les roues avant et tous les organes de récolte par l'intermédiaire de transmissions mécaniques et hydrauliques. La trémie permet le stockage provisoire du grain propre, qui est transféré, souvent sans arrêt du moissonnage, dans une remorque roulant à côté de la moissonneuse.

Les machines conventionnelles.

Les organes de coupe et d'alimentation d'une moissonneuse-batteuse « conventionnelle » à blé, orge, seigle, avoine sont constitués par une table de coupe, un convoyeur et un engreneur.

La table de coupe comprend :
une barre de coupe avant munie de doigts (parfois prolongés de place en place par des doigts releveurs, efficaces en récolte versée) et d'une lame à sections faucillées (2,80 à 8 m de largeur), animée d'un mouvement alternatif rapide (1 000 coups par minute) par un système mécanique particulier (excentrique par exemple) ;
des vérins hydrauliques de réglage en hauteur, et de puissants ressorts amortissant les oscillations ;
des diviseurs, situés de part et d'autre de la table pour délimiter nettement la zone moissonnée ;
une vis d'alimentation comprenant deux demi-vis hélicoïdales à pas inverses, rassemblant la récolte vers la partie centrale munie de doigts escamotables qui poussent cette masse végétale vers le convoyeur ;
un tablier de coupe métallique étanche, enserrant le tout ;
un rabatteur rotatif, muni de 6 à 8 barres transversales à dents réglables et orientées vers le bas, maintenant les tiges à couper au-dessus de la barre de coupe et évitant les chutes au sol.

Le convoyeur comprend un caisson étanche reliant la table de coupe au batteur et un élévateur à chaînes et barrette.

L'engreneur, parfois absent, est un cylindre rotatif tournant parallèlement au batteur.

Les organes de battage servent à séparer les grains des épis, par chocs et froissements entre le batteur et le contre-batteur.

Le batteur est un cylindre (de 0,45 à 0,60 m de diamètre et de 0,80 à 1,60 m de long), d'axe perpendiculaire au sens d'avancement, muni de battes métalliques striées fixées sur des flasques, tournant à une vitesse réglable de 500 à 1 500 tr/min, de façon que la récolte soit frappée à des vitesses périphériques de 25 à 30 m/s.

Le contre-batteur est une grille enveloppant la partie inférieure du batteur, constituée de fers plats (contre-battes) réunis par des fils d'acier (joncs). On règle l'écartement entre batteur et contre-batteur en fonction du type de grain à récolter. Plus de 85 % du grain passe à travers le contre-batteur.

Le tire-paille est un rotor à 4 ou 6 pales tournant parallèlement au batteur à 700 ou 800 tr/min et canalisant le flux de paille, de balles et d'épis éjecté par ce batteur.

Les secoueurs sont des organes de séparation des grains et de la paille constitués par des poutres creuses en tôles animées d'un mouvement périodique. Le fond des secoueurs est fermé ou ouvert et le grain aboutit sur une table à grains. Des organes de brassage de la paille (dents oscillantes ou cross-shaker) complètent parfois l'action des secoueurs.

Les organes de nettoyage recueillent le mélange de grains, de balles, de pailles brisées, d'épis battus et d'épis non battus (ôtons) et trient ce mélange pour récupérer le grain propre.

La table à grains, inclinée et oscillante, recueille les produits traversant le contre-batteur et les secoueurs et les dirige vers le caisson de nettoyage qui comprend 2 ou 3 grilles oscillantes superposées, réglables et soumises à l'action d'un ventilateur. La grille supérieure, ou grille à ôtons, dont les ouvertures sont réglables par inclinaison de lamelles disposées comme des lames de persiennes, est soumise à un courant d'air qui emporte les éléments les plus légers (menues pailles, balles) ; elle laisse passer les éléments les plus denses (le grain et les petites impuretés) et elle achemine vers l'arrière les épis non battus, qui tombent dans un auget où ils sont repris par une vis et ramenés dans le circuit de battage ou vers un petit batteur spécial (batteur à ôtons). En dessous, la grille inférieure, ou grille à grains, interchangeable selon les récoltes, ne laisse passer que les grains et les petites impuretés denses, éliminant les autres.