Larousse agricole 2002Éd. 2002
P

puissance

Grandeur physique définie en mécanique comme le quotient du travail accompli par la machine par le temps qu'il a fallu pour l'accomplir.

La puissance des moteurs de tracteurs doit être exprimée en watts (W) ou en kilowatts (kW) dans le Système international d'unités, mais les agriculteurs emploient encore très souvent l'ancienne unité de puissance appelée cheval (ch), équivalant à 736 W.

La puissance est mesurée sur un banc d'essai qui permet de freiner le moteur selon un protocole précis variable selon les pays ; en France, le code OCDE prévaut pour les moteurs de tracteurs agricoles. Pour chaque régime de moteur, on détermine une puissance développée et on établit une courbe de puissance en fonction du régime. La puissance obtenue au régime nominal indiqué par le constructeur est la puissance maximale que le moteur peut délivrer pour une utilisation normale et continue du moteur. La puissance maximale à la prise de force est celle que l'on mesure quand cette dernière tourne à son régime normalisé ; elle peut être inférieure à la puissance maximale du moteur.

Les moteurs Diesel agricoles supportent bien un travail effectué à un régime nettement plus faible que le régime nominal, ce qui se traduit concrètement par une grande capacité à supporter les augmentations brutales de la puissance demandée : il en résulte que le conducteur n'a pas à changer de vitesse ou à débrayer la prise de force en cas de surcharge momentanée ; la puissance des moteurs agricoles reste peu variable, sur une large plage de régime, par ex. de 2 300 à 1 800 tr/min.

La puissance de traction à la barre a été définie dans le code OCDE comme le produit de la vitesse d'avancement par l'effort horizontal mesuré au crochet du tracteur (alourdi et non alourdi) tirant un véhicule-frein sur une piste normalisée du centre d'essais du Cemagref (Centre national du machinisme agricole, du génie rural, des eaux et des forêts) à Antony (92), et on indiquait une valeur maximale de la puissance à la barre pour un glissement de 15 % des roues motrices munies d'un type de pneumatiques ; cette notion, très imprécise mais fortement ancrée dans les esprits des agriculteurs, tend à disparaître des bulletins officiels d'essais.

Aubineau

puits

Trou creusé dans le sol pour permettre l'extraction des eaux d'infiltration arrêtées en nappe au niveau d'une couche de terrain imperméable.

Le choix de l'emplacement du puits doit être précédé d'un examen géologique et topographique des lieux ainsi que de l'étude des puits de la région. On décide alors de la profondeur approximative à donner à la fouille et l'on prévoit un certain débit. Si l'on veut éviter toute contamination de la nappe souterraine, les puits ne doivent être creusés qu'en amont d'une agglomération.

Les puits sont forés à la pioche ou au trépan quand la nappe est peu profonde, mécaniquement ou à l'aide d'explosif si elle est profonde. Ils peuvent avoir une section circulaire, rectangulaire ou carrée. La fouille porte sur toute sa hauteur un revêtement en maçonnerie. Celui-ci se construit soit lorsque la fouille est terminée, soit au fur et à mesure de la descente. Dans le premier cas, le boisage est indispensable pour retenir la terre. Si la section du puits est circulaire, le blindage se fait au moyen de douves ou de voliges verticales maintenues par un cercle intérieur. Ce cercle est généralement fermé par un fer méplat ou cintré, dont une extrémité peut s'engager dans un anneau porté par l'autre extrémité. On le fixe dans la position voulue par une clavette en coin, introduite à la masse entre l'anneau et l'extrémité libre. Pour les puits à section carrée ou rectangulaire, on utilise des cadres épousant la forme de la fouille. Le boisage se fait au fur et à mesure de la descente de celle-ci. Dans les terrains peu consistants et qui se tiennent difficilement, le revêtement de maçonnerie de pierres sèches, formant un pilier creux, est établi à l'extérieur sur un anneau en bois dur, appelé « rouet ». On descend la maçonnerie en même temps que se fait la fouille, en creusant d'une manière régulière sous le rouet. Le boisage est supprimé par la suite.

Le revêtement de maçonnerie est généralement constitué de mœllons piqués et de briques jusqu'au niveau moyen de la nappe à capter, et d'un mortier de chaux hydraulique jusqu'au niveau du sol. Dans les terrains sablonneux, le puits peut être maçonné au mortier de chaux hydraulique jusqu'au fond. Au-dessus du sol, on continue la maçonnerie pour former la margelle. Autour de l'ouverture du puits, on rend le sol imperméable sur une distance de 1 m environ par une plaque de chaux hydraulique avec ciment. Les puits doivent toujours être couverts. L'extraction de l'eau se fait à la main ou avec un moteur, à l'aide de seaux, de pompes à chaînes, de pompes aspirantes, centrifuges ou rotatives, etc.

L'expression « puits artésien » provient de la province d'Artois, où déjà au XIIe siècle existaient des puits dont l'eau s'écoulait naturellement. Ces puits apparaissent lorsqu'une couche de terrain élevée et perméable absorbe de l'eau de pluie que la présence de couches inférieures imperméables empêche de s'écouler. La pression hydrostatique force alors l'eau à remonter jusqu'à la surface du puits, creusé en un point le plus bas possible de la couche perméable. La constance du débit est fonction de l'absorption continue d'eau par la couche supérieure perméable, en son point le plus élevé. Les puits artésiens sont souvent la seule source d'eau des plaines arides situées au pied d'une chaîne de montagnes.

Roger-Estrade

pullorose

Maladie contagieuse des gallinacés, due à Samonella pullorum.

La pullorose peut être responsable d'une forte mortalité des embryons et des poussins durant les premières semaines de leur vie (diarrhée blanche). Chez les adultes, les signes cliniques sont discrets, mais les sujets guéris continuent à transmettre la maladie. Dans les élevages de reproducteurs, on pratique un test (séro-agglutination ou hémagglutination) afin de ne conserver que des géniteurs sains.

Bougler/Gallouin