vigne (suite)
Les labours, s'ils permettent d'ameublir le sol, de le nettoyer en enfouissant les mauvaises herbes, de l'aérer et de favoriser la circulation de l'eau, peuvent aussi avoir des effets néfastes, par exemple en provoquant des blessures sur les souches, en empêchant le système radiculaire d'occuper la partie supérieure du sol, en favorisant l'érosion. C'est pour cela qu'ils ne sont jamais très profonds. Ils sont de plus en plus remplacés par des travaux superficiels effectués par des appareils à dents, à disque (cultivateurs, cover-crop, etc.) ou par des charrues sans versoir. Des outils dits inter-ceps permettent aussi, comme les décavaillonneurs, de nettoyer l'espace entre deux souches sans toucher celles-ci, par effacement de la dent de travail.
L'apparition de désherbants chimiques sélectifs, permettant de détruire les mauvaises herbes sans abîmer la vigne, a conduit à la suppression du travail du sol. Appelée « non-culture », cette technique s'est rapidement développée et, il y a quelques années, plus de la moitié du vignoble français a été conduit de cette manière. Elle permet aussi de réduire l'érosion liée au compactage des sols et de faciliter le passage des autres outils. Nécessitant une utilisation importante de pesticides, cette technique est actuellement en régression, certains vignerons pratiquant une méthode mixte : 2 ou 3 années de travail classique du sol suivies de 4 ou 5 années de non-culture.
Fumures d'entretien.
La vigne peut supporter des fumures d'entretien, mais c'est une plante qui réagit assez mal aux fumures abondantes. Des apports en potasse sont souvent nécessaires, un peu en phosphore et azote. Dans les zones d'AOC, la fumure est réglementée. Par contre, de nombreuses carences peuvent être décelées, la vigne étant grande consommatrice d'oligo-éléments. Des apports doivent être faits lorsque les analyses de sols en font apparaître la nécessité.
Taille.
Dès la 1re année de mise en place débutent les travaux de la taille de formation, qui vont durer 2 ou 3 ans, parfois plus, de manière à donner à la souche son aspect définitif de production. Vient ensuite la taille de renouvellement. Taille et élimination des sarments, travaux en vert (rognage, épamprage), fixation des rameaux sur les fils de fer du palissage, relevage des fils pour maintenir la végétation constituent de nombreux travaux nécéssitant beaucoup d'heures de main-d'œuvre, d'attention et de soins, de même que les vendanges.
Maladies et ravageurs.
La protection du vignoble contre les maladies et les parasites exige un nombre de traitements qui varie de 5 à 12 par an. Les maladies fongiques, dont la plus redoutable est le mildiou, sont favorisées par une humidité persistante et des températures douces. Le feuillage et les grappes peuvent aussi être atteints par l'oïdium, le black-rot, la maladie d'Oléron, l'anthractonose et le rougeot parasitaire. Le soufre reste le produit le plus utilisé contre l'oïdium. La plupart des autres maladies se traitent par des produits cupriques, mais le cuivre est maintenant remplacé par des fongicides organiques de synthèse (ou associé à ceux-ci). La pourriture grise peut être combattue préventivement par application de produits spécifiques sur les grappes. L'excoriose est une maladie des jeunes rameaux qui doit être combattue en hiver ou en début de végétation. L'esca, l'eutipiose, le pourridié et la flavescence dorée peuvent entraîner la mortalité prématurée des souches.
Les affections virales les plus graves sont le court-noué et l'enroulement. L'utilisation de plants sélectionnés permet une action préventive contre ces maladies.
Parmi les nombreux insectes qui s'attaquent à la vigne, les tordeuses (cochylis, eudémis) sont les plus fréquents. On doit également combattre parfois les cicadelles et les acariens (araignées rouges et jaunes qui parasitent le feuillage).
De Fournas