Larousse agricole 2002Éd. 2002
S

sécurité alimentaire (suite)

Qualité des aliments.

La sécurité alimentaire est également le fait pour le consommateur de disposer d'aliments sûrs et sains. Le concept de « sécurité sanitaire » fait référence à la présence éventuelle dans les aliments de dangers de nature physique, chimique ou biologique qui peut être nocive pour les consommateurs. L'origine de ces dangers est le plus souvent une contamination des denrées alimentaires par des polluants environnementaux (métaux lourds, dioxines, isotopes radioactifs, pesticides ou produits vétérinaires) ou des organismes pathogènes (parasites, champignons, bactéries, virus ou prions), mais ils peuvent aussi apparaître à partir des constituants naturellement présents au cours de la transformation des denrées (composés néoformés).

En France, la sécurité sanitaire des aliments est une obligation inscrite dans la loi et s'appliquant à l'ensemble des filières de l'alimentation. Elle passe par la mise en œuvre tout au long de la chaîne alimentaire d'un ensemble de moyens : traçabilité des denrées, respect de cahiers des charges et des bonnes pratiques d'hygiène ou de fabrication, application de démarches d'assurance qualité visant à maîtriser chacune des étapes de la préparation des aliments afin d'exclure tout risque de contamination (démarche HACCP), obligation de contrôle de la part des producteurs. De leur côté, les pouvoirs publics disposent de différentes structures de recherche et d'expertise (Agence française de sécurité sanitaire des aliments), de surveillance (Institut national de veille sanitaire) ou de contrôle (Direction des services vétérinaires, Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes), dont le rôle est de conseiller le législateur dans l'élaboration des réglementations et de s'assurer de leur respect.

Si plusieurs crises récentes - « vache folle », dioxine, listériose - ont fortement ébranlé la confiance du consommateur et fait de la sécurité alimentaire des aliments une préoccupation majeure pour plus de 80 % de la population, force est pourtant de constater que les aliments que nous consommons sont de plus en plus sûrs. Les toxi-infections alimentaires sont moins fréquentes aujourd'hui que dans les années 50, le nombre de cas annuels de listériose a été divisé par 3,5 entre 1987 et 1997, et la contamination de nos aliments par les métaux lourds est en recul. Cependant, dans le domaine de l'alimentation comme pour toutes les activités humaines, le risque zéro n'existe pas et la survenue de crises futures ne peut être complètement exclue, malgré le renforcement des moyens mis en œuvre par l'ensemble des acteurs des filières de l'alimentation et par les pouvoirs publics.

Roudard/Huneau

ségala

1. Terre favorable à la culture du seigle, par opposition à la terre fromentale (terre favorable à la culture du blé). 2. Plateaux du sud-ouest du Massif central (ségala du Rouergue entre l'Aveyron et le Tarn).

Les ségalas sont des terres froides aux sols pauvres, issus de roches siliceuses ou argileuses (sols bruns acides, sols podzoliques). Ces sols peuvent être amendés par chaulage et on les utilise alors pour la céréaliculture à haut rendement.

Roger-Estrade

seigle

Céréale rustique cultivée sur les terres pauvres et froides, pour son grain et comme fourrage (espèce Secale cereale, famille des graminées).

Le seigle est une céréale de grande taille, dépassant 1 m de haut. Il dériverait d'espèces spontanées, dont Secale fragile, seigle annuel que l'on trouve en Asie centrale. Au stade végétatif, la plante a un port étalé et présente un fort tallage. La feuille possède une courte ligule, la tige est longue et souple et la gaine porte de longs cils. L'inflorescence est un long épi aristé. Les épillets sont sessiles (sans pédoncule) et disposés comme chez le blé de façon alterne, un par article du rachis. Ceux-ci portent des glumes étroites et courtes et se recouvrent les uns les autres. Chaque épillet porte trois fleurs, dont la médiane est stérile, de sorte qu'il n'y a que deux grains au plus. À maturité, les glumelles sont entrouvertes et le grain est apparent. Ce dernier est un caryopse, plus allongé que celui du blé tendre. Son extrémité inférieure est pointue, sa section de forme triangulaire et sa couleur gris verdâtre.

Exigences physiologiques.

Le cycle de développement du seigle est plus court que celui du blé, en raison d'exigences thermiques plus faibles. Sa germination et sa croissance débutent pour un seuil de température inférieur. La germination et la croissance sont plus rapides, et l'épiaison a lieu fin avril-début mai. Toutefois, la floraison précoce le rend sensible aux gelées printanières. La fécondation est croisée (allogamie), facilitée par l'entrebâillement des glumes. La résistance au froid est plus grande que celle du blé. Le seigle tolère bien les sols acides ; son pH optimal de croissance est de l'ordre de 5,5.

Culture.

Bien qu'il existe des variétés de printemps, on cultive surtout les seigles d'hiver. La date de semis est choisie assez tôt pour que le tallage ait lieu avant les froids, mais pas trop de façon à éviter le gel des épis au printemps. En France, on sème en montagne de début septembre à mi-octobre et en plaine au cours du mois d'octobre. La densité de semis doit correspondre à une population de l'ordre de 250 plantes par m2. L'apport d'azote, assez faible, ne dépasse guère 50 kg/ha ; il est effectué au début de la montaison.

Le désherbage n'est pas toujours nécessaire, étant donné les caractéristiques de la plante, plus haute et plus agressive que les autres céréales. Toutefois, en cas d'envahissement par les adventices, un traitement peut s'imposer ; il est effectué de la même façon et dans les mêmes conditions que pour le blé ou l'orge.

Maladies.

Bien qu'à un moindre degré en raison de sa rusticité, le seigle est sensible aux maladies classiques des céréales. Il faut cependant mentionner une maladie particulière, l'ergot (Claviceps purpurea), transmis par le vulpin. Les grains atteints par cette maladie sont impropres à toute consommation et peuvent causer des empoisonnements.