Larousse agricole 2002Éd. 2002
L

lisier (suite)

Le lisier est un excellent engrais organique particulièrement riche en azote. Cependant, après épandage en surface, il existe un risque d'évaporation d'une partie de l'azote sous forme d'ammoniac, et donc de pollution de l'air. D'autre part, les nitrates libérés par minéralisation sont aussi une source potentielle de pollution des nappes phréatiques si l'épandage a lieu avant l'hiver, sur sol nu. C'est pourquoi les épandages de lisier doivent être raisonnés avec soin, en respectant la réglementation en vigueur qui a pour objet de limiter ces risques de pollution (pas d'épandage à proximité des cours d'eau ou sur sol gelé par exemple).

La quantité de lisier épandu peut atteindre 50 à 80 m3 par hectare et par an, en plusieurs fois, avec un maximum de 20 m3 par épandage. Pour les exploitations importantes (dites classées), l'étude d'impact doit comporter un plan d'épandage détaillé sur carte.

Le transport et l'épandage du lisier se font (rarement) par tuyauteries et pompe, mais surtout grâce à un épandeur de lisier dont la cuve étanche est mise en dépression pour le remplissage, et en pression pour la vidange ; le lisier est soit épandu en nappe par un diffuseur, soit injecté dans le sol par des enfouisseurs, ce qui réduit le dégagement d'ammoniac et de mauvaises odeurs.

Stockage et traitement du lisier.

Le stockage sous bâtiment se fait dans des fosses en béton de 1,50 à 2 m de profondeur, imperméables aux remontées de la nappe phréatique, situées directement sous les caillebotis. Le stockage à l'extérieur du bâtiment se fait soit dans des fosses enterrées identiques aux précédentes pour les petits volumes, ou dans des fosses de grande capacité talutées et étanchéifiées par une « géomembrane » souple, soit dans des cuves cylindriques hors sol, de 2 à 3,50 m de haut, à radier en béton et parois en béton, en plaques de béton préfabriquées ou en tôle d'acier galvanisé, laqué, plastifié ou vitrifié.

Le lisier pailleux, que l'on ne peut ni manier à la fourche ni pomper et dont le mélange par pompe broyeuse est coûteux et imparfait, est traité dans une fosse « universelle » dont le fond à forte pente (10 à 15 %) conduit à une paroi filtrante qui laisse passer la phase liquide et qui retient la phase solide.

Le traitement du lisier par fermentation (lisier de porc surtout) est souvent nécessaire pour réduire la pollution par les nitrates et les nuisances par les odeurs. Dans la fermentation aérobie, des turbines d'aération de surface accélèrent la fermentation dans les cuves par apport d'oxygène et favorisent l'évaporation des produits volatils, dont l'ammoniac. La fermentation anaérobie se fait dans un digesteur étanche. Elle produit du biogaz riche en méthane qui peut être utilisé comme combustible. Cette solution est néanmoins plus coûteuse et difficile à maîtriser.

Frison

lisière

Limite nette d'un peuplement végétal (forêt, champ de blé), ou au contraire zone de transition entre deux peuplements voisins (entre forêt et pâturage, entre lande et pelouse...).

Dans ce dernier cas, on nomme « effet de lisière » le fait que, dans la zone de transition, on rencontre des peuplements mixtes, combinant des espèces appartenant aux deux peuplements voisins.

En limite de forêt, on appelle « effet de lisière » le fait que le vent déracine, de proche en proche, les arbres situés en bordure d'une coupe ou d'une route récente, et fasse ainsi reculer cette nouvelle lisière.

Mazoyer

liste

Tache blanche allant du front au nez d'un cheval.

Bougler/Gallouin

Listeria

Bactérie Gram +, en forme de bacille, non sporulée, mobile à température moyenne, aéroanaérobie.

Les Listeria sont des bactéries ubiquitaires très répandues dans l'environnement (sol, végétaux, eaux douce et salée, etc.). Elles sont résistantes aux conditions qui règnent dans le milieu extérieur et en particulier aux basses températures. Ce sont aussi des hôtes classiques (intestins) des êtres vivants.

Parmi les 7 espèces connues de Listeria, L. monocytogenes est pathogène pour les hommes et les animaux, L. ivanovii pour les ovins, les caprins et les bovins, toutes deux étant agents de la listériose. La transmission de la maladie est alimentaire. L. monocytogenes est présente dans bon nombre de denrées. Cette bactérie est psychrophile et se développe à une température inférieure à 4 °C, d'où les problèmes que pose la conservation prolongée des aliments. Mais elle est aussi sensible aux températures élevées et ne présente un réel danger que pour les aliments consommés crus ou n'ayant pas subi de traitement thermique suffisant lors de leur préparation.

Davila

lithiase

En médecine vétérinaire, désigne la présence de calculs dans les conduits excréteurs (glandes exocrines, uretères, urètre) ou dans des cavités (bassinet du rein, vessie).

Par analogie avec l'affection touchant les animaux, le terme de lithiase est parfois employé pour désigner aussi la maladie de la pierre des pommes et des poires.

Raynal

lithotrophe

Se dit d'un être vivant qui utilise des composés minéraux comme donneurs d'électrons des réactions de production d'énergie.

Davila

litière

1. Écologie. Couche de débris organiques (feuilles, tiges...) qui se déposent à la surface d'un sol pourvu de végétation.

2. Élevage. Lit de paille ou d'autres matières végétales qu'on répand dans les bâtiments d'élevage et sur lequel se couchent les animaux.

La litière dite accumulée est en fait un mélange de litière et de déjections animales ; elle est rechargée régulièrement en litière fraîche, ce qui permet d'effectuer les curages tous les 3 ou 4 mois, ou après chaque bande.

3. Pédologie. Ensemble des horizons holorganiques.

La décomposition des litières est à l'origine de l'apport de matière organique au sol. Cette décomposition a lieu en 3 phases successives : transformation biochimique des feuilles, sur l'arbre, avant même leur chute (sénescence) ; division mécanique des feuilles et début d'enfouissement de la litière par les animaux (insectes, acariens, arthropodes, vers de terre...) ; décomposition enzymatique par voie microbienne des molécules complexes. La cellulose est décomposée en premier, les protéines sont plus ou moins intégrées dans la biomasse microbienne ; enfin, la lignine, très résistante, est biodégradée beaucoup plus lentement.

MCGirard