Larousse agricole 2002Éd. 2002
S

seigle (suite)

Utilisations.

En alimentation humaine, les grains de seigle sont utilisés principalement pour la fabrication de différentes sortes de pains, qui rassissent moins vite que les pains fabriqués avec de la farine de blé et sont recherchés pour leurs qualités diététiques. La composition du grain de seigle est voisine de celle du grain de blé, mais il est moins riche en protéines (12 % contre 14 % pour le blé) ; sa valeur énergétique est à peine supérieure à 1 UF (unité fourragère). Son poids spécifique est voisin de 70 kg pour 100 l.

En alimentation animale, le seigle peut être utilisé comme fourrage (avant la sortie des épis). La paille, grâce à sa finesse et à sa longueur, est utilisée pour la fabrication d'objets de qualité, ainsi que pour la confection de toitures.

Surfaces cultivées et production.

La culture du seigle est en régression dans le monde. Cependant, dans les terres légères ou les régions montagneuses, il est encore cultivé en raison de sa rusticité et de sa précocité.

D'après la FAO, sa superficie à l'échelle mondiale était voisine, en 1998, de 11 millions d'ha, et la production d'environ 21 millions de t. L'Europe centrale et les territoires de l'ex-URSS réunissent 80 % des superficies et assurent 80 % de la production. En Asie, on ne le cultive guère qu'en Chine et en Turquie.

Dans l'Union européenne, la superficie cultivée est de 1,4 million d'ha, et la production de 6,4 millions de t. L'Allemagne est le premier producteur, avec une superficie de 900 000 ha, suivie par l'Espagne et le Danemark.

En France, le seigle occupe 45 000 ha (contre 2 millions d'ha au XIXe siècle), pour une production légèrement supérieure à 200 000 t. On le cultive surtout en Sologne (couverts pour le gibier) et dans les départements du Massif central : Lozère, Haute-Loire et Puy-de-Dôme.

Roger-Estrade (A.)

sel

Composé dérivant d'un acide par substitution à un atome d'hydrogène d'un atome de métal ; un sel résulte de l'action d'un acide sur une base.

Dans le langage usuel, le sel correspond au chlorure de sodium (NaCl), sel (au sens premier) dérivant de l'acide par substitution du sodium à l'hydrogène. Le sel est soluble dans l'eau et se rencontre dans la nature sous forme d'une roche sédimentaire : le sel gemme. Il peut aussi être extrait de l'eau de mer par évaporation dans les marais salants. Dans l'organisme, il joue un rôle capital sur la répartition de l'eau dans les différents compartiments, et donc sur la thermorégulation.

Giger

sélectif

Qui a pour objet d'effectuer une sélection, un choix.

Bougler/Gallouin

sélection

Choix, dans une espèce animale ou végétale, des individus reproducteurs dont les qualités ou les caractéristiques permettront d'améliorer l'espèce ou de la modifier dans un sens déterminé.

En botanique, la sélection est utilisée pour créer de nouvelles variétés, supérieures aux variétés existantes en ce qui concerne différents caractères importants pour la culture : rendement, qualité, résistance au froid, à la sécheresse, aux maladies, etc. Le progrès génétique est mesuré par le gain de rendement obtenu. Le rendement du blé tendre est ainsi passé de 12 q/ha pour la période 1895-1950 à 80 q/ha en 1998, grâce aux effets combinés de la sélection (progrès génétique), de l'augmentation des fumiers et de l'efficacité du désherbage (progrès agronomique).

Bannerot

sélection conservatrice

En botanique, choix, dans les descendances de semences, d'un certain nombre de plantes représentatives du standard d'une variété, en vue d'en conserver les caractères propres et le niveau d'amélioration déjà obtenu, ainsi que la variabilité génétique (s'il y en a).

La sélection conservatrice est en quelque sorte automatique chez les espèces à multiplication végétative, où les variétés sont des clones dans lesquels tous les individus sont génétiquement identiques. Il faut cependant en éliminer les plantes atteintes de maladies à virus. Depuis quelques années, les clones sont maintenus et propagés in vitro, ce qui évite les recontaminations précoces.

Espèces autogames.

Il en va presque de même pour les espèces qui se reproduisent en autofécondation. Les sélectionneurs lancent de nouvelles variétés homozygotes, ou lignées pures, dont l'uniformité est vérifiée par les services officiels. L'obtenteur, pour reproduire la variété, choisit en pépinière une centaine de plantes correspondant au portrait-robot de la variété, dont il récoltera les graines séparément. Les descendances seront alors semées en lignes afin de vérifier conformité et homogénéité. L'obtenteur retiendra à nouveau le nombre nécessaire de plantes saines et conformes, pour recommencer la pépinière l'année suivante. Le reste sera récolté en mélange et constituera la semence de base à l'origine des futures semences commerciales.

Espèces allogames.

Pour les « variétés-populations », on retiendra une centaine, au plus, de plantes représentatives du modèle de la variété (idéotype). On peut alors, l'année suivante, étudier ces dépendances en lignes parallèles comme chez les autogames, et choisir à nouveau des plantes. En fait, cette méthode est peu efficace. Le plus souvent, c'est le mélange récolté la 2e année qui sert de semence de base pour la multiplication commerciale et la nouvelle pépinière. Ce type de variété n'est plus guère utilisé que pour les plantes fourragères.

Les variétés hybrides (hybride simple, hybride à 3 voies, hybride double) sont de valeur et d'homogénéité décroissantes. Les semenses d'hybrides simples (descendances de croisements entre deux parents homozygotes) sont relativement coûteuses à produire, et atteignent des prix élevés, mais, du fait de leur très bonne homogénéité et de leur productivité très supérieure aux autres formules, elles sont de plus en plus demandées. On les trouve chez le maïs, le tournesol, la betterave à sucre, le riz (en Chine), le blé (encore à l'essai), beaucoup de plantes légumières. Les hybrides à 3 voies font intervenir 3 lignes au lieu de 2. La semence commerciale sera produite sur un 1er hybride simple (entre 2 lignées), qui sera croisé par une 3e lignée non apparentée si possible aux deux premières. Cet hybride est moins homogène que l'hybride simple et moins performant. Il est encore très utilisé dans le monde, car la semence coûte moins cher. Les hybrides doubles, enfin, fondés sur 4 lignes, sont le produit du croisement de 2 hybrides simples (la semence revient donc beaucoup moins cher que les autres du fait de la vigueur des parents). Ce type d'hybride est de moins en moins utilisé.

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