Larousse agricole 2002Éd. 2002
P

pholiote

Champignon basidiomycète à anneau, à lamelles écartées, parfois très coloré, croissant en touffes à la base des vieux arbres et sur les vieilles souches, et dont quelques espèces sont comestibles (genres principaux Agrocybe, Kuehneromyces et Pholiota, famille des agaricacées).

Les pholiotes sont des champignons puisent leurs substances organiques dans le bois : on dit que ce sont des saprophytes lignicoles. Il en existe de nombreuses espèces. On peut citer, parmi les comestibles, la pholiote du peuplier (Agrocybe aegerita), appréciée, surtout dans le Midi sous le nom de pivoulade, la pholiote changeante (Kuehneromyces mutabilis ou Pholiota mutabilis) et la pholiote nameko (Pholiota nameko), cultivée en Extrême-Orient.

La pholiote du peuplier.

Ce serait le plus ancien champignon cultivé en Europe ; sa culture est citée au I er siècle après Jésus-Christ par l'écrivain et naturaliste latin Pline l'Ancien (23-79 apr. J.-C.) et par le médecin et botaniste grec Dioscoride (vers 40-90 apr. J.-C.). La culture familiale de la pholiote du peuplier s'apparente à celle des pleurotes. On enterre des rondelles de troncs de peupliers, que l'on a préalablement frottées avec des lames de chapeaux mûrs du champignon. La fructification est lente à venir (de huit à dix mois), mais se prolonge jusqu'à utilisation complète du substrat.

Raynal

phoma

Champignon parasite des plantes, dont les différentes espèces provoquent des dégâts variés (genre Phoma).

Parmi les principales espèces de phoma parasites des cultures, on peut citer : Phoma exigua, responsable d'une pourriture sèche (« gangrène ») du tubercule de pomme de terre ; P. betae, de fontes de semis (« pied noir ») de la betterave ; P. lingam de nécroses racinaires et de taches foliaires chez les crucifères, dont le colza ; et P. apiicola, agent de la gale rugueuse du céleri-rave.

Raynal

phosphal

Engrais phosphaté se présentant sous la forme d'une poudre rouge, résultant de la calcination suivie d'un broyage d'un minerai provenant du Sénégal.

Le phosphal est un phosphate alumino-silicique. Il dose au minimum 30 % d'anhydride phosphorique (P2O5) total dont 75 % doit être soluble dans le citrate d'ammonium alcalin (citrate de Joulie). Sa finesse de mouture doit être telle que 98 % de la masse passe au travers d'un tamis à ouverture de maille de 0,63 mm et 90 % au travers d'une maille de 0,16 mm.

Employé dans la fabrication d'engrais composés du fait de son absence d'hygroscopicité, le phosphal est également utilisé comme condiment minéral phosphaté en alimentation animale et comme engrais phosphaté simple. Dans ce dernier cas, il convient à toutes les cultures mais son efficacité est maximum dans les sols à pH alcalin.

Son emploi est autorisé par le cahier des charges européen de l'agriculteur biologique pour les sols à pH > 7,5 et sous réserve que le produit utilisé contienne moins de 90 mg de cadmium par kilogramme d'anhydride phosphorique (P2O5).

Thomas

phosphate bicalcique

Engrais obtenu par l'action de l'acide chlorhydrique sur un phosphate naturel.

Le phosphate bicalcique doit contenir au moins 38 % d'anhydride phosphorique (P2O5) soluble dans le citrate d'ammonium alcalin (citrate de Peterman). Par ailleurs, 98 % de sa masse doivent pouvoir passer au travers d'un tamis à ouverture de maille de 0,63 mm, et 90 % au travers d'une maille de 0,16 mm.

Le phosphate bicalcique est aussi utilisé comme condiment minéral en alimentation animale. Il peut même servir d'additif alimentaire sous certaines conditions.

Thomas

phosphate d'ammonium

Engrais résultant de la neutralisation par l'ammoniac (NH3) d'une ou de deux fonctions acide de l'acide orthophosphorique.

Les phosphates d'ammonium comprennent des phosphates monoammonique ou diammonique et des polyphosphate d'ammonium enrichis ou non en azote.

Ces produits sont particulièrement solubles dans l'eau et stables ; leur mélange est facile avec d'autres engrais. Ils dosent, le plus souvent, 18 % d'azote (N) et 46 % de phosphore (P2O5). Ce sont donc des engrais binaires N-P, mais ils peuvent aussi être utilisés comme composant d'engrais ternaires après ajout de nitrate d'ammonium et de sels de potassium.

Les phosphates d'ammonium peuvent être utilisés en couverture, en sortie d'hiver, sur céréales d'hiver et colza ; ils servent également en localisation au semis de maïs.

Thomas

phosphate naturel

1. Roche sédimentaire contenant des minéraux phosphatés, permettant la fabrication des engrais phosphatés. 2. Engrais obtenu par moulure de phosphates minéraux naturels tendres.

La roche est principalement une fluorapatite phosphocalcique plus ou moins carbonatée d'une teneur moyenne de 30 à 40 % de P2O5, dont plus de 70 % sont sous forme de phosphate tricalcique. Plus de 90 % des phosphates naturels utilisés sont d'origine sédimentaire. Ils sont traités par des acides pour donner les superphosphates. Ces phosphates peuvent contenir des éléments à l'état de trace comme l'uranium (plus de 10 % de la production d'uranium dans le monde provient du traitement des phosphates), mais aussi du cadmium qui pose des problèmes de pollution pour certains pays producteurs (par exemple, la Tunisie).

Les réserves actuellement connues représentent les besoins de plusieurs siècles : le Maroc possède la moitié des réserves et la Chine plus d'un quart.

Un autre phosphate naturel est utilisé pour fabriquer des engrais phosphatés, c'est le phosphate alumino-silicique du Sénégal qui produit, après calcination, le phosphal.

Certains phosphates naturels tendres peuvent être utilisés directement comme engrais. Leur teneur en phosphore doit être au moins égale à 25 % de phosphore total (P2O5) dont 55 % au moins doit être soluble dans l'acide formique à 2 %. 99 % de la masse doit passer au travers d'un tamis à ouverture de maille de 0,125 mm et 90 % au travers d'une maille de 0,063 mm. L'emploi de cet engrais est autorisé par le cahier des charges européen de l'agriculture biologique sous réserve d'une teneur en cadmium inférieure ou égale à 90 mg/kg d'anhydride phosphorique (P2O5).

Partiellement solubilisé par de l'acide sulfurique ou phosphorique, sa teneur minimale en phosphore doit être 20 % de P2O5, dont 40 % au moins doit être soluble dans l'eau. 98 % de la masse du produit doit passer au travers d'un tamis à ouverture de maille de 0,63 mm et 90 % au travers d'une maille de 0,16 mm.