Élément chimique de symbole Fe, de numéro atomique 26, de masse atomique 55,847.
Le fer est indispensable à la vie des végétaux et des animaux.
Chez les végétaux.
Le fer est un oligo-élément qui intervient dans la synthèse de la chlorophylle et qui entre dans la composition de plusieurs enzymes, notamment celles qui interviennent dans l'assimilation de l'azote (nitrate réductase et nitrite réductase) et dans la respiration. Le fer est essentiellement localisé dans les chloroplastes, où il peut être stocké dans des protéines particulières, les phytoferritines.
La faible importance des prélèvements annuels en fer par les cultures (de 1 à 2 kg/ha) ne devrait pas poser de problèmes, étant donné la richesse de cet élément dans le sol. De fait, il est très rare que le fer manque dans le sol. Pourtant, dans les sols riches en calcaire actif, l'absorption du fer par la plante peut être gênée, voire interrompue en raison d'un excès de chaux, qui immobilise le fer et le rend inassimilable (carence conditionnée). Les organes verts prennent alors une teinte jaunâtre ; c'est la chlorose ferrique. Parmi les plantes les plus sensibles à cette chlorose figurent la vigne, le pêcher, le poirier, le lupin, diverses plantes ornementales et certaines essences forestières.
Le choix d'un porte-greffe adapté est un premier moyen de lutte contre la chlorose. Par ailleurs, des apports au sol de chélates, qui libèrent lentement du fer lié à des combinaisons organiques, donnent de bons résultats (le fer se trouve protégé ; il pénètre et circule dans la plante sans que son activité soit entravée). En Champagne crayeuse, où les sols sont très calcaires (de 20 à 30 % de calcaire actif), la chlorose ferrique affecte couramment le vignoble ; on le combat en apportant au sol des chélates tous les 2 ou 3 ans. Mais, qu'il s'agisse de vigne ou d'arbres fruitiers, la meilleure prévention de la chlorose ferrique consiste à ne pas planter d'espèces sensibles dans des milieux « chlorosants ». Il faut donc d'abord déterminer la teneur du sol en calcaire actif et, le cas échéant, avoir recours à des porte-greffes résistants.
Chez les animaux.
Le fer est un oligo-élément qui se trouve surtout dans l'hémoglobine, dans la myoglobine et, sous forme de réserves plus ou moins importantes, dans le foie, la rate, la moelle osseuse et la muqueuse intestinale. Il joue un rôle important comme constituant fondamental de l'hémoglobine et de la myoglobine (l'atome de fer permet la fixation de l'oxygène) et comme activateur des enzymes d'oxydation (cytochrome, peroxydase et catalase).
La carence en fer se traduit d'abord par des troubles de la synthèse de l'hémoglobine, qui provoquent une anémie. L'anémie peut aussi résulter d'une carence en cuivre (qui facilite la mobilisation de la réserve ferrique du foie), en cobalt (qui catalyse la réaction de synthèse de l'hémoglobine) ou même d'une alimentation déficiente en acides aminés indispensables. Elle favorise les maladies infectieuses et parasitaires.
À l'exception du lait, tous les aliments sont riches en fer (les céréales en contiennent de 30 à 40 mg/kilo et les fourrages de 100 à 500 mg/kilo de matière sèche). Chez les jeunes qui reçoivent essentiellement du lait contenant seulement de 0,5 à 2 mg de fer par litre, les dangers d'anémie sont très importants. En particulier, chez les porcelets qui, à la naissance, ont une réserve de fer de l'ordre de 36 mg, le rythme de croissance (le poids de naissance triple en 3 semaines) nécessite des besoins en fer (15 mg/j) nettement supérieurs aux apports disponibles dans le lait de truie (0,9 mg/j). Pour pallier cette carence, il est possible d'administrer aux porcelets 5 ml par tête et par jour d'une potion ferrugineuse renfermant 10 g de sous-acétate de fer, 1 g de sulfate de cuivre et 0,1g de nitrate de cobalt par litre. Chez les jeunes ruminants (agneau et surtout veau), la carence en fer est souvent recherchée lorsqu'on veut obtenir une viande très blanche.
Meschy