Larousse agricole 2002Éd. 2002
M

machine à traire (suite)

Le circuit du lait conduit le lait de la chambre de traite au réservoir gradué et réfrigéré de stockage du lait. Les quatre gobelets trayeurs sont reliés à la griffe à lait par quatre tuyaux qui emmènent le lait, sous vide, jusqu'à un tuyau collecteur, lequel le conduit aux canalisations à lait, ou lactoducs, qui l'entraînent jusqu'au réservoir final. Gobelets, griffe, tuyaux à lait et tuyaux de pulsation constituent le faisceau-trayeur. Un système d'écluse (releaser) permet au lait d'atteindre ce réservoir à la pression atmosphérique.

Les canalisations à lait sont placées soit au-dessus des animaux (ligne haute), soit en dessous du quai (ligne basse) de la salle de traite. Les lignes basses réduisent le brassage du lait, générateur de dégradations physiques (lipolyse).

On distingue deux grands types d'installation : les machines à traire avec pots trayeurs, qui sont munies d'un récipient d'une vingtaine de litres, facilement déplaçable, convenant pour les animaux en stabulation entravée ; les machines à traire avec lactoducs, en ligne basse ou haute, conduisant le lait directement de la salle de traite au lieu de stockage réfrigéré.

De nombreux perfectionnements ont progressivement été apportés aux installations de traite. Des dispositifs de fin de traite évitent de soumettre les trayons au vide quand le débit du lait diminue. Ils évitent la « surtraite », qui peut favoriser l'apparition de mammites.

Le décrochage automatique des gobelets trayeurs est obtenu grâce à un indicateur de fin de traite qui émet un signal quand le débit du lait chute en dessous d'une valeur seuil. Le signal commande l'interruption du vide sous le trayon et le décrochage automatique du faisceau trayeur.

Des robots de traite exécutent la pose et la dépose automatique des faisceaux trayeurs.

Le nettoyage du matériel est une opération essentielle en traite mécanique. Le film de lait, recouvrant certains éléments de la machine à traire après la traite, doit être éliminé si l'on veut éviter les proliférations microbiennes.

Il comprend deux phases : le nettoyage proprement dit, qui élimine les dépôts par des solutions détergentes (alcalines et acides) avec brossage et agitation à l'eau chaude ; la désinfection par différents procédés surtout chimiques (phosphates chlorés, eau de Javel, iodophores). Les produits actuels combinent ces deux actions, et le nettoyage des circuits avec un rinçage abondant à l'eau claire se fait automatiquement à la fin de chaque traite.

Aubineau

machine à vendanger

Machine, tractée, portée ou automotrice, destinée à la récolte des raisins.
SYN. : vendangeuse mécanique.

Cette récolte comporte plusieurs phases : la coupe, le portage (opération très pénible) et le regroupement, le transport et la manutention. La récolte manuelle est encore très fréquente, mais, de tout temps, on a cherché à rendre ce travail moins pénible. On a tout d'abord diminué le travail des porteurs, puis celui des coupeurs, pour aboutir enfin à la mécanisation totale. Les machines actuelles effectuent automatiquement l'ensemble des opérations : cueillette des grappes, nettoyage, transfert dans les bennes de débardage, sans autre intervention humaine que celle du conducteur.

Les vendangeuses ne peuvent convenir à toutes les situations de vignobles, français en particulier, en raison de l'état de la vendange avant vinification ; certaines AOC en interdisent l'utilisation en raison du comportement des grains de raisin « coulards », c'est-à-dire qui laissent couler le moût comme en Bourgogne, ou en raison du type de vinification comme en Champagne, pour éviter que la couleur ne passe dans le moût. Elles donnent satisfaction dans les autres cas, avec quelques réserves : les pertes sont estimées à 6 % au maximum, ce qui n'est pas supérieur aux pertes résultant d'une récolte manuelle, mais la vendange ne peut pas être aussi propre ; la mécanisation induit un aménagement des parcelles (accessibilité, facilité des manœuvres) et aussi une adaptation des modes de conduite (types de taille, palissage, densité, techniques culturales) et une bonne organisation des chantiers.

Structure et mode de fonctionnement.

La machine de base détache les baies de leur support végétatif (rafle ou grappe) par secouage latéral, en assurant la reprise et le transport de ces baies par un convoyeur vers une trémie de stockage, après élimination des débris végétaux. Le secouage latéral, efficace sur la plupart des cépages et modes de conduite des vignes européennes, a supplanté les autres principes de vendange mécanisée.

La tête de récolte est l'élément le plus complexe de la machine. Elle enjambe toujours un rang ; elle provoque le secouage latéral au moyen de battes animées d'un mouvement horizontal alternatif qui communique une accélération aux grappes et permet aux grains de se détacher de la rafle. Ce système fonctionne correctement sur les cépages qui s'égrènent bien sans trop laisser couler de jus (merlot, cabernet) mais ne convient pas aux cépages septentrionaux comme le pinot bourguignon et champenois ou aux cépages à pellicule noire destinés à faire du vin blanc (champagne). Il donne de bons résultats dans les vignes de vins de table ; pour les AOC, en plus des restrictions précédentes, l'utilisation des machines est soumise à autorisation.

Les battes ont été remplacées il y a quelques années par des secoueurs fermés, souples, en fibre de verre, recourbés en arc de cercle et maintenus à leurs deux extrémités. Ils fonctionnent par paire, en vis-à-vis, avec un écartement constant et réglable, et sont animés d'un mouvement horizontal cadencé à 300-400 coups/min grâce à des moteurs hydrauliques. Les secoueurs fermés font un travail plus propre, en diminuant le détachement de bois et de feuilles, en évitant des dégâts sur les yeux latents et en réduisant l'éclatement des baies.

Les machines fonctionnent mieux sur les vignes palissées et conduites en taille Guyot et cordons de Royat que sur les vignes conduites en gobelet, à végétation plus fournie, demandant un secouage plus énergique avec risques plus importants de dégâts. La tête de récolte est reliée au châssis par un ensemble pendulaire et des attaches mobiles permettant un réglage en hauteur et un autoalignement par rapport au rang de vigne.