Larousse agricole 2002Éd. 2002
M

machine à vendanger (suite)

Les machines portées sont attelées sur les trois points d'un tracteur vigneron étroit. En cours de travail, la vendangeuse repose sur le sol par l'intermédiaire de patins ou de roulettes, et, très souvent, pour assurer l'équilibre, la benne de stockage est montée de l'autre côté du tracteur.

Les machines tractées sont reliées par un timon articulé (pour un bon alignement sur le rang) à un tracteur interligne de 30 à 45 kW et animées par la prise de force. La tête de récolte, toujours montée sur le châssis par un système pendulaire, est déportée par rapport à l'axe du tracteur. Les équipements atteignent parfois le niveau de perfectionnement des plus grosses automotrices.

Réglages et entretien.

Les réglages des vendangeuses ont une grande importance pour la qualité du travail effectué. Ils doivent être ajustés, dans une même journée, en fonction de l'état de la récolte. Ils s'effectuent généralement à partir du poste de pilotage.

La tête de récolte descend jusqu'à 10 cm au-dessus du sol ; l'amplitude de réglage est de l'ordre de 40 cm, mais le viticulteur, par la taille et l'insertion des rameaux fructifères, essaie de regrouper le plus possible les grappes ; le rattrapage automatique du dévers laisse toujours la tête de récolte parallèle au plan de la ligne de ceps. L'angle des écailles ou la position des godets est aussi réglable.

L'écartement des secoueurs et leur nombre doivent être adaptés à l'importance de la végétation. La fréquence de battage est réglable de 300 à 500 coups/min.

La vitesse des ventilateurs de triage est réglable pour expulser le maximum d'impuretés sans trop de moût.

Le convoyage est asservi à la vitesse d'avancement, surtout dans le système à noria ; la vitesse d'avancement doit rester modérée pour ne pas abîmer la vendange et les ceps.

Des capteurs électroniques d'informations peuvent être disposés sur l'ensemble des organes de la machine et reliés à un microprocesseur situé dans la cabine, qui les analyse et donne des indications au conducteur ou permet d'enclencher automatiquement les modifications à l'aide d'actionneurs programmés.

L'entretien rigoureux de la machine, son nettoyage journalier, le contrôle de tous les organes sont indispensables car le produit récolté est fragile et destiné à des transformations biochimiques (œnologie) devant aboutir à un produit de qualité, soumis à une réglementation très stricte. Une liste précise des opérations d'entretien est toujours fournie avec la machine. Il est essentiel de s'y conformer et de prendre en outre un surcroît de précautions quand on passe d'une parcelle dont l'état sanitaire est médiocre à une parcelle saine.

De Fournas

machinisme agricole

1. Ensemble des moyens mécaniques utilisés en agriculture pour réaliser les différents travaux nécessaires à la production. 2. Emploi généralisé de machines remplaçant la main-d'œuvre agricole.

Si la motoculture est aujourd'hui prédominante dans les pays développés et dans quelques secteurs limités des pays en développement, elle est très minoritaire à l'échelle mondiale. Pour 1,3 milliard d'actifs agricoles (la moitié environ de la population active de la planète), on comptait dans le monde, en 2000, moins de 30 millions de tracteurs agricoles. Près d'un milliard d'actifs agricoles ne disposent que d'un outillage strictement manuel, alors que 300 millions environ utilisent des animaux de trait ou de bât.

Certains outils manuels (hache, machette, plantoir) conviennent à la culture sur brûlis des milieux boisés encore très pratiquée en Afrique centrale, en Asie du Sud-Est et en Amazonie ; d'autres (houe, bêche, daba) aux cultures manuelles de savane, très répandues dans les régions tropicales.

La traction animale, courante en Chine, en Inde, en Afrique du Nord et en Amérique latine, est rare en Afrique intertropicale. Les tentatives de transfert des technologies du XIXe siècle européen dans les pays en développement n'ont pas toujours réussi. Dans les zones favorables au développement de la traction animale, les machines les plus courantes sont la houe attelée, le semoir, la charrette et, plus rarement, la charrue. Les châssis polyvalents, pouvant porter différents outils, techniquement bien conçus, se sont heurtés à des obstacles économiques et pédoclimatiques (travaux à effectuer simultanément).

Les tentatives d'introduction en Afrique et dans les Andes d'une mécanisation intermédiaire (motoculteurs, tracteurs légers) entre la traction animale et la grande motorisation se sont avérées infructueuses presque partout, par oubli des contraintes climatiques et surtout culturelles. En particulier, la maintenance des équipements n'a pas été correctement effectuée par les utilisateurs locaux, insuffisamment formés.En Europe, la mécanisation évoluée à traction animale, commencée au début du XIXe siècle, s'est poursuivie jusqu'au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Des perfectionnements importants tels que les barres de coupe, les batteurs, les semoirs à grain furent inventés très tôt mais n'eurent un développement notable qu'après 1850. Semoirs, épandeurs d'engrais, pulvérisateurs, faucheuses, râteaux à cheval, moissonneuses (javeleuses, puis lieuses) ne furent vraiment utilisés qu'après 1880 sans que le travail manuel ait pour autant complètement disparu.

La motoculture, amorcée avec les machines à vapeur au milieu du XIXe siècle (labour au treuil), a connu un développement très limité, dans les grandes exploitations céréalières, avec les moteurs à explosion au début du XIXe siècle. On ne comptait que 30 000 tracteurs en service en France à la veille de la Seconde Guerre mondiale pour plus de 2 millions d'exploitations. Seules les opérations de battage à poste fixe étaient couramment motorisées, par des locomobiles d'abord, puis par des tracteurs appartenant généralement à des entrepreneurs de battage.

En France, l'explosion du machinisme n'a réellement eu lieu qu'après 1950, impulsée par l'exode rural et la pénurie d'ouvriers agricoles. Peu à peu, des machines spéciales pour tracteur furent conçues et des machines de récolte automotrices comme les moissonneuses-batteuses, les ensileuses se sont généralisées. La production française de machines est aujourd'hui le fait de 400 PME qui tendent à se regrouper pour atteindre des tailles compatibles avec une diffusion européenne.