Larousse agricole 2002Éd. 2002
A

antibiotique (suite)

Certains antibiotiques ont des structures chimiques analogues, donc des mécanismes d'action communs et un spectre comparable. Ce sont ces critères qui sont retenus classiquement pour la définition des différentes classes d'antibiotiques.

Mode d'action et règles d'utilisation.

Chaque groupe d'antibiotiques a une activité particulière au niveau de la cellule bactérienne. Les pénicillines gênent la synthèse de la paroi bactérienne, les polymyxines et la bacitracine agissent sur la membrane cellulaire ; ces antibiotiques tuent les bactéries (effet bactéricide). D'autres antibiotiques, comme le chloramphénicol, les aminosides, les tétracyclines et les macrolides, empêchent la synthèse des protéines bactériennes au niveau des ribosomes ; ils gênent la multiplication des bactéries (effet bactériostatique).

Certaines souches bactériennes pourtant sensibles à un antibiotique peuvent devenir résistantes à cet antibiotique ; on parle alors d'antibiorésistance. Cette antibiorésistance est souvent la conséquence d'un traitement antibiotique mal conduit : pour obtenir une action maximale contre les germes parasites, il faut instaurer le traitement antibiotique rapidement (avant que l'organisme malade ne soit affaibli), à dose forte (pour réaliser une forte concentration au lieu de l'infection), et le prolonger longtemps, même si les signes cliniques ont disparu.

Métabolisme.

L'absorption, la diffusion, la concentration tissulaire et le mode d'élimination sous une forme active dans les produits varient pour chaque antibiotique en fonction de la forme pharmaceutique et de la voie d'administration choisies. Dans le cadre de la loi sur la pharmacie vétérinaire, un délai d'attente (délai pendant lequel les animaux ou leurs produits ne peuvent être livrés à la consommation) est déterminé pour chaque spécialité vétérinaire. Par exemple, pour le traitement local d'une mammite chez une vache laitière avec des pommades à base d'antibiotiques, l'éleveur ne doit pas livrer le lait de cette vache, car celui-ci peut provoquer chez le consommateur des troubles digestifs (inhibition de la flore intestinale par les antibiotiques) ou des allergies, et peut entraver les fermentations lactiques nécessaires à la fabrication des produits laitiers (yaourts, fromages...).

Un certain nombre d'antibiotiques peuvent être incorporés aux aliments et administrés de façon continue ; ce sont des additifs alimentaires.

Utilisation dans l'alimentation animale.

La distribution d'antibiotiques à très faible dose dans l'alimentation des animaux a été largement pratiquée au cours des 40 dernières années, car elle améliore le rendement alimentaire et l'état de santé des animaux. On observe habituellement une baisse de l'indice de consommation (épargne de certains produits de la digestion, en particulier réduction des désaminations, d'où un meilleur rendement azoté). L'absorption de certains métabolites est accrue. De plus, distribués aux jeunes animaux, les antibiotiques, même à faible dose, limitent les désordres infectieux de ces derniers et leur permettent de s'adapter aux germes ambiants.

La réglementation de l'utilisation des antibiotiques comme additifs repose sur des dispositions communautaires qui règlent un régime d'autorisation. Devant l'éventualité que ce type d'utilisation soit un facteur réel de propagation de gènes de résistance chez des bactéries pathogènes pour l'homme, le nombre d'antibiotiques encore autorisé, en 2000, est réduit à 4 molécules.

BRUGÈRE

anticoagulant

Substance qui s'oppose à la coagulation du sang.

Les anticoagulants sont utilisés pour la destruction de certains rongeurs nuisibles (rats, souris). Ils provoquent, dans le corps de l'animal qui les ingère, la formation spontanée d'hémorragies, en empêchant la coagulation du sang et, par conséquent, la fabrication du caillot sanguin. Les anticoagulants les plus utilisés sont des dérivés de l'hydroxycoumarine. On les incorpore en général à des supports alimentaires attractifs (farines, grains...) pour former des appâts empoisonnés.

BRUGÈRE

anticoccidien

Substance chimique destinée à agir contre les coccidies.

Les principaux anticoccidiens sont les sulfamides, les dérivés de la pyrimidine, des acétonitriles de benzène. Ils ont, le plus souvent, une action coccidiostatique, c'est-à-dire qu'ils limitent la multiplication des coccidies en inhibant leur reproduction.

GUILLOT

anticorps

Substance protéique élaborée par les cellules du système immunitaire en réaction à l'introduction d'une substance étrangère, dite « antigène ».

Les anticorps appartiennent à la fraction globulinique des protéines du sérum sanguin, et en particulier au groupe des gamma-globulines.

La substance étrangère peut être introduite accidentellement (ce peut être une fraction d'une bactérie ou d'un virus : antigène microbien ou viral) ou dans un dessein prophylactique (vaccin : antigène vaccinal). L'anticorps produit par l'organisme est spécifique de l'antigène, qu'il rend inactif en se combinant à lui (réaction antigène-anticorps). Selon les modalités de cette réaction, on distingue les anticorps agglutinants (agglutinines), précipitants (précipitines), lysants (lysines), immobilisants, les antitoxines (antidiphtériques, antitétaniques) et les opsonines, qui facilitent la phagocytose microbienne par les globules blancs.

BRUGÈRE

anticryptogamique

Se dit d'un produit employé pour lutter contre les maladies provoquées par des champignons.

Un fongicide est un produit anticryptogamique.

Raynal

antidote

Substance ou préparation utilisée pour tenter de neutraliser chez l'homme ou chez l'animal les effets néfastes d'un produit toxique préalablement absorbé.

Ainsi, pour une intoxication par l'arsenic ou par le mercure, on utilise comme antidote du dimercaprol. Le pralidoxime (« contrathion ») combat les intoxications par les organophosphorés (sans pour autant éviter la nécessité d'une réanimation respiratoire). L'atropine permet de lutter contre des carbamates insecticides.

L'administration d'un antidote en cas d'intoxication est du ressort du médecin traitant ou du vétérinaire, ou, en leur absence, du pharmacien. Il ne faut pas faire boire systématiquement du lait, considéré, à tort, comme un antidote polyvalent : en effet, le lait peut être dangereux car il favorise l'absorption des produits liposolubles.

BRUGÈRE