Larousse agricole 2002Éd. 2002
D

digestion (suite)

La digestion des résidus alimentaires dans l'intestin grêle ne présente pas de particularités spéciales.

Cependant, il faut souligner que la sécrétion du suc pancréatique est particulièrement importante, car son interruption entraîne la mort de la poule.

Dans le gros intestin, les fermentations bactériennes permettent une utilisation partielle de glucides membranaires contenus dans les enveloppes des grains, mais ne permettent en aucun cas l'utilisation de ceux des fourrages. Il se produit dans le gros intestin certaines synthèses, comme celle de la vitamine B12, qui peuvent profiter par la suite à l'oiseau, qui est coprophage.

digitale

Plante d'Europe et d'Asie occidentale aux fleurs tombantes en forme de doigt de gant, contenant plusieurs alcaloïdes toxiques, dont la digitaline, utilisée en médecine pour ses propriétés tonicardiaques (genre Digitalis, famille des scrofulariacées).

Deux espèces de digitales sont très connues pour leurs propriétés tonicardiaques : la digitale laineuse et la digitale pourprée. La digitale laineuse (Digitalis lanata), originaire d'Europe centrale, est la seule digitale qui soit cultivée en France, essentiellement dans la Marne. On produit quelque 15 t/an depuis une quinzaine d'années. La digitale pourprée (Digitalis purpurea) est seulement cueillie (de 200 à 500 kg/an).

C'est en 1868 que le Français Nativelle réussit à isoler, sous forme cristallisée, le principe actif des digitales, la digitaline. Depuis, la digitaline reste le plus efficace des tonicardiaques. Elle ralentit, renforce et régularise les contractions cardiaques, exerce une action vasoconstrictive intense sur l'appareil vasculaire périphérique, et permet la résorption des œdèmes cardiaques. Le suivi médical est indispensable car cette substance peut être très toxique.

Poisson

dimorphisme sexuel

Ensemble des différences de forme, de taille et de couleur entre le mâle et la femelle de la même espèce.

Bougler/Gallouin

dinde

Oiseau de grande taille originaire d'Amérique du Nord, appartenant à l'ordre des galliformes, élevé pour sa chair.

La dinde domestique descend directement de l'espèce sauvage (Meleagris gallopavo). Dans les classifications zoologiques, la dinde est la femelle de l'espèce dindon, mais, en aviculture, on parle de la dinde en tant qu'espèce, dont le mâle est le dindon.

En élevage, il convient de distinguer les productions de dindes de Noël et les productions fermières sous label des productions industrielles. En production industrielle et selon les pays, on utilise 3 types de « souches » à croissance rapide issues de croisements 3 voies : des souches légères, des souches médium ou médium alourdies, et des souches lourdes, qui diffèrent en particulier par leur poids et leur âge d'abattage. Ces animaux ont un plumage blanc, contrairement aux souches de dindes de Noël et aux souches de production label, qui ont gardé un plumage noir ou coloré (noir de Sologne, rouge des Ardennes...).

Productions label fermières.

L'élevage a lieu dans de petits bâtiments (400 m2) donnant accès à un parcours. Dans le cas d'une production saisonnée, comme celle de la dinde de Noël, la saison de ponte a lieu au printemps et les naissances se déroulent de mai à juin (28 jours d'incubation). Les animaux reçoivent un aliment à base de céréales et de tourteaux, sans adjonction de facteurs de croissance. Ils sont abattus à 140 jours au minimum, à un poids vif de 3,5 à 5 kg.

Productions industrielles.

La sélection des dindes industrielles est dominée par seulement 3 multinationales assurant l'approvisionnement partout dans le monde. Les objectifs sont orientés vers la production d'animaux lourds et un accroissement des rendements en viande blanche (filet), qui permet une découpe industrielle plus rentable.

Chez les reproducteurs des souches médium ou lourdes, la fécondation naturelle est très malaisée à cause du poids des mâles, deux fois plus lourds que les femelles. L'insémination artificielle est donc pratiquée, en sperme frais, en général le jour même de la collecte. La ponte débute vers l'âge de 32 semaines et dure 24 à 28 semaines. Pour des raisons économiques, la mue n'est pas pratiquée en France. Par ailleurs, il n'a pas été possible, comme chez la poule, d'éliminer totalement le comportement de couvaison.

L'élevage s'effectue dans des bâtiments qui peuvent être équipés pour produire en alternance de la dinde ou du poulet. En France, les dindes sont majoritairement de souche médium alourdie. L'élevage s'effectue en sexes séparés. Au démarrage, 60 % de la surface du bâtiment est attribuée aux mâles et 40 % aux femelles. Le bâtiment est préchauffé à plus de 20 °C et la température sous radiants décroît de 39 °C à 30 °C en 28 jours. Vers l'âge de 12 semaines, les femelles sont abattues (à un poids vif d'environ 6 kg) et les mâles occupent la totalité de la surface. Ils seront abattus à 15-16 semaines, à un poids d'environ 11 kg. En moyenne, 2,8 bandes d'animaux sont élevées par an. Le débecquage est une opération indispensable pour un élevage en bâtiment clair. Il est effectué au couvoir ou en élevage à l'âge de 6 jours.

La dinde est un animal plus maigre que les autres volailles. Elle a un besoin relatif en protéines plus élevé que le besoin énergétique. Le régime est ainsi généralement constitué de céréales et de compléments azotés particulièrement utiles pour assurer l'équilibre en acides aminés. L'adjonction de matières grasses pour augmenter la concentration énergétique améliore la vitesse de croissance en fin d'élevage. La durée d'élevage, relativement longue, permet de proposer une gamme d'aliments importante (6 formulations du démarrage à la finition), et ainsi d'adapter au mieux les apports aux besoins. Tout retard de croissance en début d'élevage est difficile à rattraper sur la dinde.

Maladies.

Les pathologies les plus fréquentes sont respiratoires (syndrome de la rhino-trachéite infectieuse, ou RTI, et aspergillose), digestives (coccidiose, entérite hémorragique et entérite nécrotique) et locomotrices (dyschondroplasie tibiale et mycoplasmoses). Certaines de ces pathologies peuvent être contrôlées par vaccination (RTI, entérite hémorragique) ou par supplémentation dans l'aliment (anticoccidien). Les bonnes pratiques de vide sanitaire, de nettoyage et de désinfection permettent de limiter les risques ainsi que le portage de certaines bactéries indésirables (salmonelles).