carotte (suite)
Variétés cultivées.
Les variétés actuelles, toutes des hydrides F1 (hybrides simples) ou de trois voies, sont dominées pour le marché de frais par le type `Demi-longue nantaise' amélioré en carotte de primeur comme de saison (`Nantucket', `Napoli', `Presto', `Premia', `Nanda', `Nansen', `Ykon', `Nandor', `Carlo', `Boléro' - tolérante à l'alternariose -, `Maestro', `Major') et pour l'industrie par le type `Amsterdam' (`ABK', `Douceur', `Cylindra', `Solo'), le type `Colmar/Flakkee' ou les `Chantenay Karotan' et `Vitalonga'.
Culture.
Les sols légers, frais, sableux à sablo-limoneux, profonds, bien drainants et ne présentant pas d'obstacle, sont les plus favorables à une production de carottes potagères de qualité. Sur le plan climatique, les régions océaniques, douces et humides (16-18 oC) sont favorables à une bonne croissance et à la tubérisation de la racine. Les basses températures sont préjudiciables à la formation du carotène, et donc à une coloration correcte de la racine. A maturité, la racine résiste à des températures de - 4 oC à - 3 oC. En deçà, elle exige une protection si la conservation au champ est recherchée.
Deux technologies de culture sont possibles :
la culture hâtée, réalisée sous abri (bâche au sol, petit tunnel ou abri haut à couverture plastique). Semée à partir de fin octobre, la carotte bénéficie de l'abri jusqu'à fin mars pour être récoltée à partir de fin avril. Ce mode de culture s'est développé sur la façade atlantique sous climat maritime (Landes). C'est la carotte de primeur ;
la culture en pleine terre, dont les semis sont échelonnés de mars à juillet et pratiqués sur butte si la récolte est envisagée en hiver.
L'installation de la culture réclame une préparation soignée du lit de semence, avec un pourcentage élevé de terre fine et un léger tassement superficiel pour assurer un bon contact avec la semence. On effectue un semis en place de précision, souvent sur billon ou sur planche, avec un objectif de 350 000 à 550 000 graines/ha pour les variétés à grosses racines, de 2,5 millions pour les variété de type `Nantaise' à 2 millions de semences enrobées, pelliculées ou nues par hectare ou à 10 millions dans le type `Amsterdam'.
Maladies et ravageurs.
Les ravageurs dont la culture doit être protégée sont la mouche de la carotte, les nématodes (le plus souvent Heterodera carotae) et les pucerons. Les principales maladies sont l'alternariose, la maladie des taches due principalement à Pythium violae et P. sulcatum, la maladie de la bague (Phytophthora megasperma), la sclérotiniose et l'oïdium.
Récolte.
Pour la carotte de primeur, la récolte intervient entre la mi-avril et le début mai. Pour la carotte de saison, qu'elle soit destinée au marché de frais ou à la transformation, la récolte se fait entre juin et mai de l'année suivante selon les régions. En région non exposée au gel, les racines sont arrachées au fur et à mesure des besoins. Au champ, la protection contre le froid est assurée soit par une couverture du sol à l'aide de paille, associée ou non à un film plastique, soit par buttage ou retournement des rangs, comme cela se pratique dans les Landes. Ailleurs, les racines sont arrachées à maturité et conservées en chambre froide à 0 oC avec un taux d'humidité de 95-98 %. Le matériel de récolte est soit une machine qui opère par préhension du feuillage (carotte de primeur et carotte de saison généralement jusqu'en novembre), soit une machine opérant par soulevage/déterrage et qui, en parallèle, procède au chargement des racines.
Après la récolte, les racines sont généralement lavées, calibrées puis conditionnées en bottes, en vrac, en sachets de polyéthylène, filets ou emballages de carton. Il est également proposé sur le marché de frais des carottes de sable récoltées à la main et non lavées. Le rendement commercial est tributaire du type de variété et de la période de récolte.
Production.
La France produit 650 000 t de carottes par an, pour 16 500 ha, ce qui en fait le premier producteur de l'Union européenne. Elle est suivie par le Royaume-Uni (583 000 t), l'Italie (405 000 t) et les Pays-Bas (350 000 t). La plus grande partie de la production française (520 000 t) est destinée au marché de frais. Au sein de la production destinée à la transformation, les petites carottes du type `Amsterdam' représentent 80 000 t, et les grosses carottes de type `Colmar/Flakee' ou `Chantenay', 50 000 t. L'Aquitaine (Landes et Gironde), zone d'implantation récente en carotte de primeur notamment, est devenue le bassin de production, avec 28 % de la production nationale. Viennent ensuite la Picardie (Aisne, Somme) avec 16 % pour une destination de transformation industrielle, puis la Basse-Normandie (Manche), avec 15 % pour une mise en commercialisation sur le marché de frais d'août à avril, et la Bretagne, qui représente 10 % du marché du frais.
La balance commerciale de la France pour la carotte n'est que légèrement positive malgré l'écart entre les exportations (108 000 t, à destination surtout du Royaume-Uni et du Portugal) et les importations (85 000 t, en provenance d'Espagne et de l'UEBL essentiellement).
Péron