champignon de Paris (suite)
Les principaux ennemis du champignon de couche sont les môles (champignons parasites), certaines bactéries, des virus et des nématodes, des insectes (phorides, sciarides, cécidomyies) et des acariens, dont la pullulation réduit ou arrête la production. Le compost peut aussi être envahi par des moisissures. On lutte contre ces maladies et parasites d'une part en fabriquant un compost hautement spécifique qui permet un envahissement rapide du mycélium et, d'autre part, en exerçant une prophylaxie sévère sur tous les postes de la culture : locaux, appareils, substrat et personnel (propreté, traitements préventifs). Il arrive cependant que des maladies parasitaires, la présence de compétiteurs biologiques ou celle d'insectes ou d'acariens nuisibles rendent les traitements phytosanitaires nécessaires. Ceux-ci doivent tenir compte de la fragilité du champignon et de son aptitude à absorber certaines substances.
Récolte.
Au total, 5 ou 6 récoltes sont effectuées. Les trois premières volées représentent 75 % de la production totale. Pour 1 t de compost, celle-ci est de l'ordre de 200 à 300 kg de champignons ; elle est obtenue au bout de 6 à 10 semaines.
Après la récolte, le compost résiduel, ou « corps de meule », est un humus encore riche et bien structuré. Utilisé en grande culture et en viticulture, il est particulièrement intéressant en sols acides lorsque la fraction calcaire de la terre de gobetage n'a pas été supprimée. En France, la récolte est presque entièrement manuelle. Le rendement moyen varie de 25 à 35 % du poids de compost. Le champignon est vendu sur le marché de frais pour 25 % et, pour le reste, est destiné à la transformation (appertisé, surgelé et lyophilisé pour une très faible part). La consommation française de champignons de couche est de 2,4 kg/hab., dont 58 % sous forme appertisée, 11 % en surgelé et 31 % en frais.
Production.
La production mondiale de champignons de couche représente un peu plus de la moitié de la production totale des champignons cultivés. En 1999, elle était de 1 920 000 t/an dans le monde. L'Europe de l'Ouest en produit 46 %. La France, avec 200 000 t, figure parmi les 4 premiers producteurs mondiaux, avec les États-Unis, les Pays-Bas et la Chine. Environ 75 % de la production est mise en conserve (appertisés et congelés). La filière française s'est fortement concentrée : 112 producteurs et 9 usines en 1999, en majorité dans le Val de Loire, contre 337 producteurs et 33 usines en 1970. La production française subit toutefois la concurrence de la Chine, qui produit à très bas prix, de la Pologne et d'autres pays de l'Europe de l'Est.