cuivre (suite)
Effets des carences.
Sur l'orge et l'avoine, une carence en cuivre entraîne un ralentissement de la croissance et un tallage excessif ; les jeunes feuilles deviennent vert-bleu, puis brunes, et dépérissent à leur extrémité; les inflorescences sont peu nombreuses, et les fleurs avortent souvent. Sur le blé, une carence en cuivre est à l'origine d'une diminution de la croissance, d'une chlorose marginale sur les plus jeunes feuilles, qui se dessèchent à leur extrémité, d'un affaiblissement progressif des plus jeunes pousses et enfin d'un enroulement en spirale des feuilles autour des épis, eux-mêmes distordus, chétifs, peu nombreux et plus ou moins vides de grains.
Chaillou
Chez les animaux.
Le cuivre se trouve généralement associé à des protéines et est stocké dans le foie, où il facilite la mobilisation du fer nécessaire à la synthèse de l'hémoglobine ; il joue un rôle en matière d'oxydoréduction et participe, à ce titre, à l'élaboration du squelette et au fonctionnement du tissu nerveux ; il intervient enfin dans la formation du poil et dans la pigmentation de la peau.
La carence en cuivre se traduit généralement par une croissance ralentie, une perte de poids, une anémie et une décoloration des poils. Elle est difficile à diagnostiquer, car elle provoque de nombreux troubles non spécifiques, en particulier des fractures spontanées (chez le porc), des troubles de la locomotion (ataxie enzootique des agneaux, démarche anormale chez la vache) et de la reproduction. Elle peut être mise en évidence en laboratoire par un dosage du cuivre dans le foie ou dans le sang.
Les besoins en cuivre des différentes espèces animales sont mal connus : on les évalue à environ 10 mg par kilo de matière sèche alimentaire pour les bovins, à 7 mg pour les ovins et les porcins, et à 2 mg pour les volailles.
On peut satisfaire les besoins en cuivre des animaux soit directement, en distribuant à ceux-ci un aliment minéral contenant du cuivre, soit indirectement, en augmentant la quantité de cuivre contenue dans les fourrages (apport de sulfate de cuivre ou d'engrais cuivrique au sol ; pulvérisation d'oxychlorure de cuivre sur le fourrage en cours de végétation).
L'excès de cuivre est toxique, particulièrement pour les ovins, et provoque une crise hémolytique subite, entraînant la mort en quelques heures (au maximum en deux à quatre jours). De nombreux facteurs peuvent influer sur l'utilisation du cuivre alimentaire, en particulier le molybdène et le soufre. Ainsi, une carence en molybdène peut favoriser la toxicité du cuivre. L'action conjuguée du soufre et du molybdène réduit la mise en réserve du cuivre dans le foie. L'excès de molybdène peut provoquer chez les bovins les mêmes accidents que la carence en cuivre, et en particulier une stérilité.
Meschy