Larousse agricole 2002Éd. 2002
C

cuivre (suite)

Effets des carences.

Sur l'orge et l'avoine, une carence en cuivre entraîne un ralentissement de la croissance et un tallage excessif ; les jeunes feuilles deviennent vert-bleu, puis brunes, et dépérissent à leur extrémité; les inflorescences sont peu nombreuses, et les fleurs avortent souvent. Sur le blé, une carence en cuivre est à l'origine d'une diminution de la croissance, d'une chlorose marginale sur les plus jeunes feuilles, qui se dessèchent à leur extrémité, d'un affaiblissement progressif des plus jeunes pousses et enfin d'un enroulement en spirale des feuilles autour des épis, eux-mêmes distordus, chétifs, peu nombreux et plus ou moins vides de grains.

Chaillou

Chez les animaux.

Le cuivre se trouve généralement associé à des protéines et est stocké dans le foie, où il facilite la mobilisation du fer nécessaire à la synthèse de l'hémoglobine ; il joue un rôle en matière d'oxydoréduction et participe, à ce titre, à l'élaboration du squelette et au fonctionnement du tissu nerveux ; il intervient enfin dans la formation du poil et dans la pigmentation de la peau.

La carence en cuivre se traduit généralement par une croissance ralentie, une perte de poids, une anémie et une décoloration des poils. Elle est difficile à diagnostiquer, car elle provoque de nombreux troubles non spécifiques, en particulier des fractures spontanées (chez le porc), des troubles de la locomotion (ataxie enzootique des agneaux, démarche anormale chez la vache) et de la reproduction. Elle peut être mise en évidence en laboratoire par un dosage du cuivre dans le foie ou dans le sang.

Les besoins en cuivre des différentes espèces animales sont mal connus : on les évalue à environ 10 mg par kilo de matière sèche alimentaire pour les bovins, à 7 mg pour les ovins et les porcins, et à 2 mg pour les volailles.

On peut satisfaire les besoins en cuivre des animaux soit directement, en distribuant à ceux-ci un aliment minéral contenant du cuivre, soit indirectement, en augmentant la quantité de cuivre contenue dans les fourrages (apport de sulfate de cuivre ou d'engrais cuivrique au sol ; pulvérisation d'oxychlorure de cuivre sur le fourrage en cours de végétation).

L'excès de cuivre est toxique, particulièrement pour les ovins, et provoque une crise hémolytique subite, entraînant la mort en quelques heures (au maximum en deux à quatre jours). De nombreux facteurs peuvent influer sur l'utilisation du cuivre alimentaire, en particulier le molybdène et le soufre. Ainsi, une carence en molybdène peut favoriser la toxicité du cuivre. L'action conjuguée du soufre et du molybdène réduit la mise en réserve du cuivre dans le foie. L'excès de molybdène peut provoquer chez les bovins les mêmes accidents que la carence en cuivre, et en particulier une stérilité.

Meschy

culard

Anomalie d'origine génétique de certaines espèces élevées.

Cette anomalie se caractérise notamment par une hypertrophie musculaire, surtout nette au niveau de l'arrière-main (les veaux sont dits « culs de poulain »), et par toute une série de caractères associés : finesse du squelette et de la peau, réduction de la taille et des dépôts adipeux, moindre vitesse de croissance, fertilité réduite, moindre production laitière, plus grande fragilité aux stress et moindre résistance aux maladies. Ce caractère se retrouve principalement dans l'espèce bovine et dans l'espèce porcine, où il a été sélectionné pour être à la base de « races paternelles », c'est-à-dire destinées à être utilisées comme pères dans des programmes de croisement en vue de la production de sujets présentant de bonnes qualités bouchères et tous destinés à l'abattage. Les deux exemples les plus connus sont ceux de la race blanc bleue belge dans l'espèce bovine, et de la race piétrain dans l'espèce porcine, toutes deux originaires de Belgique.

culotte

Partie postérieure de la cuisse des bovins.

Bougler/Gallouin

cultivar

Acronyme de « variété cultivée ».

Ce terme, inventé par les auteurs anglo-saxons, est peu usité en français où l'on continue à utiliser le terme ambigu de variété.

Bannerot

cultivateur

Instrument de travail du sol muni de dents et se distinguant des herses par la présence de roues de contrôle de profondeur.

Les cultivateurs sont généralement semi-portés ou portés sur un tracteur. Dans ce dernier cas, les roues de contrôle sont celles du tracteur. Les dents comportent le plus souvent une pièce travaillante (le soc) et une pièce de liaison au bâti (l'étançon). Il en existe plusieurs types répondant à des objectifs précis de travail du sol. La plupart servent à la reprise plus ou moins profonde des labours, à la préparation des lits de semence et éventuellement au déchaumage. Ils sont dits légers ou lourds selon leur poids par dent et leur dégagement sous bâti.

La liaison entre le soc et le bâti peut se faire par des étançons rigides (cultivateurs très lourds de type chisel) ; par l'intermédiaire de ressorts à boudins (appareil ancien appelé « tiller ») ou de ressorts plats en une ou en deux parties ; par un étançon de section carrée enroulé en double spirale afin d'accroître les vibrations génératrices d'émiettement (dent dite « en queue de cochon »). Les étançons sont fixés en quinconce sur les traverses de bâti afin de limiter les accumulations de végétation (bourrages).

Les socs, de forme très variable, sont plus ou moins étroits, bombés ou vrillés selon leur usage (socs étroits de scarifiage, socs vrillés de déchaumage, socs billonneurs à ailes latérales, socs « en patte d'oie » pour éliminer les adventices, etc.).

Le cultivateur canadien, l'un des plus anciennement utilisés, avait un étançon flexible, renforcé par une contre-lame et un écartement d'environ 25 cm entre les passages de deux dents voisines. Il est encore fréquent de désigner sous ce nom un grand nombre de cultivateurs qui ne sont plus de ce type.

Les vibroculteurs (dits aussi « cultivateurs-herses », « cultivateurs danois ») travaillent à une douzaine de centimètres de profondeur, à des vitesses supérieures à 10 km/h et sur des largeurs atteignant 12 m (ils sont alors relevables hydrauliquement par portions articulées). Ils ont soit des dents plates en forme de S, très flexibles, vibrant dans le sens de l'avancement et latéralement avec une amplitude d'une dizaine de centimètres, soit des dents plus rigides, plus hautes, doublement courbées, se raccordant au bâti par une contre-lame et vibrant avec une amplitude de 5 à 6 cm. Ils peuvent être munis de socs de toutes formes, et complétés par des herses et des rouleaux (cultipackers, croskills, croskillettes, cages roulantes, etc.) pour constituer une combinaison d'outils.

Aubineau