Processus caractéristique des régions à climat aride et semi-aride, affectant l'ensemble de l'écosystème (souvent une forêt xérophile claire ou une savane arborée) et détruisant l'équilibre sol/végétation.
Le phénomène est amorcé par des périodes de sécheresse, puis en général amplifié par l'action humaine. Les causes climatiques sont la rareté et, surtout, l'irrégularité des pluies : la désertification menace les régions à pluviométrie annuelle inférieure à 500 mm et tend à se généraliser en dessous de 300 mm. La végétation protectrice herbacée est partiellement ou totalement détruite durant les périodes de sécheresse. Dans certaines circonstances exceptionnelles, les arbres, indispensables à l'équilibre d'un écosystème particulièrement fragile, ne résistent pas à l'abaissement de la nappe aquifère : ils sont affaiblis et meurent à plus ou moins brève échéance.
Les causes humaines, le plus souvent liées à la surpopulation, aggravent le processus climatique. La surpopulation entraîne une surexploitation des ressources en végétaux et en eau. Les cultures itinérantes, qui s'accompagnent souvent de feux de brousse, ont tendance à revenir au même endroit plus souvent, alors même que la végétation se reconstitue plus lentement. La végétation ligneuse disparaît en premier, puis le couvert herbacé, base du système fourrager. La densité excessive des puits provoque l'épuisement des nappes ; des auréoles de dégradation s'observent autour des points d'eau, puis finissent par se rejoindre.
Les sols, qui ne sont plus protégés par la végétation, sont soumis à une forte érosion, hydrique et éolienne. Dans les cas où il se produit également une évolution pédologique défavorable (salinisation, encroûtement), l'érosion se double d'une dégradation des propriétés du sol restant, dont la fertilité diminue fortement.
Les mesures de lutte sont avant tout préventives, et visent à empêcher, dans la mesure du possible, les effets néfastes des actions humaines évoquées ci-dessus (réglementation de l'utilisation de l'eau, protection de la forêt). Les actions curatives portent sur l'installation de brise-vent à l'aide de murets de pierres sèches (Sahel) ou la réinstallation de haies ligneuses, en utilisant des espèces fixatrices d'azote (acacias).
Mcgirard