féverole (suite)
Types.
On distingue deux types de féveroles :
le type « hiver » ramifié, à longue période végétative, résistant au froid, mais sensible à la vernalisation et aux photopériodes longues ; il a la capacité de compenser un peuplement clair par l'émission de ramifications ;
le type « printemps », à tige unique, à période végétative courte et sensible.
Semis.
Généralement, le semis a lieu au cours du mois de novembre au semoir monograine, à une profondeur de 6 à 7 cm pour mettre les graines à l'abri du gel. La largeur entre rangs est de 45 cm et la densité recherchée de 35 à 40 plants/m2.
Pour les variétés de printemps, le semis a lieu en février-mars avec une densité plus forte que pour les variétés d'hiver, de l'ordre de 50 à 60 grains pour tenir compte de sa capacité à ramifier moindre. Pour cette même raison, l'écartement peut être ramené à 20 ou 30 cm.
Irrigation.
Les besoins en eau sont les plus importants à partir de la floraison, moment où les réserves du sol peuvent être insuffisantes. La féverole étant sensible à la sécheresse, un appoint d'irrigation de l'ordre de 30 à 50 mm peut alors être nécessaire, surtout dans les régions méridionales.
Fertilisation.
La fixation symbiotique de l'azote par la féverole permet d'éviter une fumure azotée. Toutefois, un apport modéré, de l'ordre de 20 à 30 unités, peut être nécessaire sur la féverole d'hiver à la suite d'un froid vigoureux ou par suite d'un nombre de nodosités insuffisant. Comme dans le cas du pois, il n'y a pas de règle spécifique concernant la fumure phospho-potassique. Celle-ci dépend des précédents, des teneurs du sol et des exportations de la culture (environ 30 kg pour l'acide phosphorique et 100 à 150 kg pour la potasse).
Lutte contre les adventices.
Les adventices des cultures de féveroles sont les mêmes que celles des cultures de pois protéagineux, et les méthodes de lutte par conséquent identiques : faux semis, et désherbage avant le semis ou avant la levée. En cours de végétation, la lutte contre les dicotylédones est aléatoire et relativement plus aisée contre les graminées, pour lesquelles il existe des désherbants spécifiques.
Maladies.
Les deux maladies les plus importantes sont l'anthracnose et le botrytis ou maladie des « taches couleur chocolat ». Le traitement des semences permet de prévenir une infestation précoce par l'anthracnose. Pour lutter contre des attaques de ces deux maladies, qui apparaissent au cours de la floraison ou de la nouaison, le traitement par des fongicides reste la seule possibilité de lutte.
Ravageurs.
Les insectes nuisibles au pois (pucerons verts et noirs, sitones, thrips, bruches) se rencontrent également dans les cultures de féveroles. La bruche de la féverole peut provoquer des dégâts importants lorsque les conditions à son développement sont favorables ; ses larves se développent dans les graines, qui deviennent impropres à la consommation.
Surfaces cultivées et production.
D'après l'Union nationale interprofessionnelle des protéagineux (UNIP), la production mondiale de féveroles était en 1998 de 3,6 millions de t, dont 1,6 million produites en Chine. Les autres principaux producteurs sont l'Égypte (0,5 million), le Royaume-Uni et l'Éthiopie, avec chacun près de 0,4 million de t. Dans l'Union européenne, la culture de la féverole, qui s'étendait sur 400 000 ha pendant les années 1980, ne couvre plus actuellement que 200 000 ha en raison d'un déclin marqué en Italie. La production européenne s'élève à 600 000 t (rendement moyen de 30 q/ha), dont le Royaume-Uni assure 60 %. En France, la féverole n'occupe que 13 000 ha, avec une production de l'ordre de 50 000 t (rendement moyen de 42 q/ha). La Seine-et-Marne (4 000 ha), le Lot-et-Garonne (1 000 ha) et le Tarn-et-Garonne (1 000 ha) assurent la moitié de la production nationale.