tomate (suite)
Tomate pour le marché de frais.
La production de tomates de pleine terre est aujourd'hui très limitée. Elle a laissé place à la culture protégée, plus spécialement à la culture en serre en verre, où la technologie du hors-sol est dominante. Dans les serres modernes, la tomate est produite en monoculture selon deux stratégies possibles :
culture longue avec semis fin octobre-début novembre, plantation fin décembre-début janvier et récolte du 15 février-15 mars au 10 novembre ;
deux cultures avec contre-plantation en fin de juin.
Les variétés, choisies en fonction de la présentation du fruit à la vente (conditionnement en vrac, présentation en grappes, tomate-cerise), sont toutes des hybrides F1 (hybrides simples). Les graines sont semées en plaques de bouchons de laine de roche (une graine/bouchon), et placées à 25 °C puis 20 °C. Les jeunes plantes sont transplantées en motte de laine de roche et fertilisées avec une solution nutritive. Après un élevage de 4 à 6 semaines, les plantes sont disposées en serre chauffée (dans des gouttières en culture hydroponique ou sur un substrat de culture indemne d'agents pathogènes), à une densité de 2,2 plants/m2. Le climat de la serre et l'alimentation de plantes en eau et éléments fertilisants, ainsi que la concentration de la teneur en gaz carbonique, sont pilotés par l'ordinateur climatique et la centrale de ferti-irrigation en fonction du stade de la plante. Les température affichées sont de 19-20 °C pour le jour et 17 °C pour la nuit.
Les plantes, sur lesquelles les rameaux sont supprimés, sont palissées sur ficelles. Des ruchettes de bourdons sont introduites pour assurer la pollinisation des fleurs. Les inflorescences sont taillées à 5 puis 6 fruits pour une amélioration du calibre et un maintien de la vigueur de la plante.
Tomate pour l'industrie.
Après le profilage du terrain, recommandé pour une recherche d'une précocité maximale et pour faciliter la récolte, et, parfois, la pose d'un film de polyéthylène photodégradable en paillage du sol, la mise en place de la culture est réalisée par plantation. Celle-ci se fait en mai, par minimottes, à la densité de 30 000 à 35 000 plantes/ha. Parfois, un traitement d'éthéphon (un régulateur de croissance) est appliqué pour assurer un groupage de la maturité des fruits à la récolte.
Maladies et ravageurs.
la lutte contre les ravageurs et les maladies, qui repose pour l'essentiel sur l'utilisation des prédateurs auxiliaires, concerne les aleurodes, les mineuses (Liriomyza trifolii, L. Strigata), les nématodes, la cladosporiose, le pied noir de la tomate (Didymella lycopersici), le mildiou de la tomate, la pourriture grise, la fusariose de la tomate (Fusarium oxysporumlycopersici et F. oxysporumradicis lycopersici) et les viroses de la tomate, dont le Tomato yellow leaf-curf virus (TYLCV) et le Tomato spotted-wilt virus (TSWV), qui provoque la maladie bronzée de la tomate.
Récolte.
Pour les tomates destinées au marché de frais, la récolte et le conditionnement des fruits sont manuels. Les rendements sont de 45 à 55 kg/m2 en moyenne selon la variété, la technique utilisée, la maîtrise du climat et le soin apporté aux plantes.
Pour les tomates destinées à l'industrie, la récolte est mécanique, à l'aide d'une machine équipée de disques de fauchage, d'une trieuse électronique des fruits et d'une table de triage manuel. Elle est réalisée du 1er août au 15 octobre. Les rendements sont de 60 à 80 t/ha. Les fruits, traités en usine, sont destinés à la fabrication de tomates pelées, de jus de tomate, de coulis, de concentré, de sauces
Production.
En 1998, la production française de tomates destinées au marché de frais était de 520 000 t, dont 55 % produits dans le Sud-Est et 20 % dans l'Ouest. Les importations s'élèvent à 370 000 t, dont la moitié en provenance de l'Espagne ; les exportations se limitent à 66 000 t (dont 40 % vers l'Allemagne).
La production française de tomates pour l'industrie était en 1998 de 328 000 t, pour 4 800 ha cultivés. Vaucluse et Bouches-du-Rhône (25 %), Drôme (34 %), Aude, Gard et Hérault (22 %), et Lot-et-Garonne (19 %), représentent l'essentiel des sites de production. Celle-ci est négligeable par rapport à celle de l'Espagne (1,2 million de tonnes), l'Italie (4,1 millions de tonnes) et la Californie (près de 10 millions de tonnes).
Péron